Maena Morgan The Christmas nurse Chapitre 7 : Bilan médical

Chapitre 7 : Bilan médical

PDV Océane


Je raccroche avec Gab au bout d'une heure. Je me sens déjà beaucoup plus détendue et avec un peu de chance, j'arriverai à dormir une heure ou deux.


Gab est le seul à avoir cet effet sur moi. C'est d'ailleurs pour ça que je l'appelle mon âme-frère. Lorsque nous étions petits, nous pensions tous les deux que des âmes sœurs étaient des amis très proches. Et comme il était la personne la plus importante pour moi, j'ai commencé à l'appeler mon âme-frère.


Lorsque j'ai appris que non seulement qu'une âme sœur est un amoureux/se mais aussi que l'expression âme-frère n'existe même pas, j'étais dévastée. C'est ridicule mais ce mot représente beaucoup pour moi.


Je m'apprête à éteindre la lumière lorsque j'entends un bruit derrière la porte. Je me fige aussitôt. Argos dort toujours paisiblement alors ce ne doit pas être quelque chose d'inquiétant mais cela me rappelle de mauvais souvenirs. Lorsque je me faisais toute petite dans ma chambre en espérant qu'ils oublient ma présence.


Quelqu'un toque à la porte, me rassurant ainsi. Ils n'ont jamais fait ça. Au contraire, je devais guetter le moindre bruit pour savoir s'ils étaient là. Et comme je vois mal un chat toquer à la porte, je suppose qu'il s'agit de mon patient/coloc.


Je me lève de mon lit et ouvre doucement la porte. En effet, Eden est debout devant ma porte. La lumière qui s'échappe de ma chambre l'éclaire partiellement, formant un contraste saisissant entre la partie de son visage cachée par l'obscurité et celle qui est illuminée.


_Que faites-vous là ? Je demande, étonnée.


Je ne pensais pas le revoir avant demain - ou plutôt dans quelques heures puisqu'il est déjà cinq heures du matin passées.


C'est peut-être à cause de la luminosité mais mon patient/coloc me semble un peu pâle.


_Hum, j'ai mal aux côtes et je me suis dit que vous aviez sans doute quelque chose contre la douleur.


_Oui, bien sûr, venez.


Je le fais s'asseoir sur mon lit et vais fouiller dans mes affaires.


_Je comptais faire un bilan de votre santé plus tard mais tant que vous êtes là autant en profiter.


J'attrape son dossier médical que Mme Davis m'a transmit et vais m'asseoir à côté de lui.


_Alors, voyons voir... Vous avez deux côtes félées, c'est bien ça ?


Eden acquiesce.


_Sur une échelle de 1 à 10, à combien estimez-vous votre douleur ?


_Actuellement, je dirais 5-6 mais la plupart du temps c'est supportable.


Vu son état, la douleur doit être plus forte mais je hoche la tête et le note sur une feuille. Je lui donne des antalgiques qu'il avale.


_Bon, je vais vous poser quelques questions avant de vous laissez partir, si vous voulez bien.


N'obtenant aucune réponse de sa part, je continue.


_Donc, si mes informations sont correctes, vous souffrez de deux côtes fêlées, une entorse à la cheville, quelques plaies sur le torse et le dos et une fracture à la main, c'est ça ?


À la mention de sa main fracturée, il se raidit. On dirait que Gab avait raison. Surtout que, d'après les informations que j'ai sous le nez, il risque de ne plus pouvoir utiliser complétement sa main car les muscles intrinsèques ont directement été touchés. Ils risquent de créer une raideur permanente de la main car ils contrôlent les mouvements des doigts.


_Oui, c'est ça, acquiesce-t-il sèchement.


_OK. Je vais vous expliquer ce qu'il va se passer. Pour ce qui concerne vos plaies, rien de plus simple, je vais surveiller leur guérison et j'enlèverais les points de suture quand elles seront cicatrisées, soit dans quinze jours environ. Pour ce qui est de l'entorse, il n'y a pas grand chose à faire si ce n'est éviter de trop marcher Ensuite, pour vos côtes, malheureusement, il n'y a aussi rien à faire. Je vous donnerais des antalgiques pour atténuer au maximum la douleur puisque votre médecin a fourni une ordonnance. Et d'ici quelques semaines elles devraient être guéries mais la douleur risque de persister durant plusieurs mois encore.


Mon patient/coloc écoute attentivement ce que je lui dis. Tant mieux car il n'y a rien de pire qu'un patient qui ne prend pas au sérieux ses blessures. Et la difficulté avec ce genre personne c'est que si les blessures sont mal soignées, elles risquent de s'aggraver et de causer des dommages irréversibles. Mais Eden semble prendre au sérieux ses blessures, ce qui me facilite la tâche. Déjà que mon job se résume plus à du babysitting qu'à mon travail d'infirmière...


_Pour ce qui concerne votre main, c'est plus compliqué, je commence avec le plus de délicatesse possible. Votre fracture devrait guérir assez rapidement mais comme vous le savez, les muscles intrinsèques ont été touchés, ce qui complique la tâche. Normalement, d'ici deux à trois semaines, votre main devrait être guérie et vous pourrez enlever votre attelle. Cependant, il faudra faire de la rééducation et de la kinésithérapie pour que vous puissiez utiliser votre main avec le moins de séquelles possibles.


Il hoche la tête, la mâchoire serrée. Tout ce que je lui dis, il le sait sans doute déjà mais il semble encore avoir du mal à l'accepter. En même temps, se dire qu'on ne pourra potentiellement plus jamais utiliser sa main n'est pas quelque chose de facile à assimiler.


_Je verrais vos blessures plus tard, déclaré-je en voyant à quel point il semblait fatigué. Il faut que vous dormiez.


Il acquiesce et se relève toujours sans dire le moindre mot.


_Bonne nuit, mademoiselle l'infirmière, déclare-t-il alors en ouvrant la porte.


Je me sens désolée pour lui mais je ne peux malheureusement rien faire pour lui dans l'immédiat.


_Bonne nuit.


Argos pose sa tête sur mes cuisses pour me réconforter. Il sait à quel point je n'aime pas voir quelqu'un souffrir. Selon Gab, ma grande empathie est mon plus grand défaut. Ce qui est assez paradoxal parce que je suis assez solidaire et introvertie. Mais je suis moi-même trop fatiguée pour me lancer dans un débat avec moi-même et je préfère aller me coucher en espérant pouvoir dormir paisiblement et sans rêves si possible.


***


Lorsque je me réveille, il est déjà sept heures et demie. C'est rare que je dorme autant.


Je descends dans la cuisine et me fige lorsque je croise un regard vert qui me toise avec un mépris non dissimulé.


Le chat. Ou plutôt Donatello si je me fie à ce que m'a dit mon patient/coloc.


Nulle trace de son propriétaire cependant. Donatello est allongé sur le plan de travail. Sa posture jusque-là nonchalante se fait plus menaçante et hostile.


_Oh. Bonjour, Donatello, je le salue, mal à l'aise.


Ce n'est qu'un chat mais je suis sûre qu'il me juge.


_Je suis Océane.


Je suis vraiment en train de parler à un chat, là ? Il faut croire que oui.


Je me sens ridicule, à me présenter à un chat. Surtout qu'il s'agit du chat qui a agressé Argos. Mais puisque je vais devoir habiter ici pendant un mois il faut que je fasse en sorte que cette colocation ne s'avère pas être un cauchemar pour Argos.

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2 commentaires

natha_lit

-

Il y a 11 jours

😍

Zatiak

-

Il y a 11 jours

🥰
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