Maena Morgan The Christmas nurse Chapitre 3 : La rencontre

Chapitre 3 : La rencontre

Je me tourne lentement et plaque un sourire professionnel sur mon visage.


Un homme que je suppose être mon fameux patient/coloc me fait face. Debout dans l'encadrement de la porte, il me dépasse d'une tête.


Ses cheveux sont brun chocolat, un peu comme les miens. Sauf que toi c'est une teinture, me rappelle la petite voix dans ma tête.


Sa main gauche est entourée de bandage, comme me l'avait indiqué Mme Davis. Je crois également en discerner sous son tee-shirt mais je n'en suis pas sûre car mon regard est attiré par les muscles saillants qui se devinent sous ses vêtements. Bordel de merde.


Il ressemble à un mannequin tout droit sorti d'une pub pour sous-vêtements. Du genre hyper musclé grâce aux tonnes de protéines qu'il mange. Mais sans le côté ridicule. Et ses pectoraux à lui semblent être dûs au sport. Mais il faudrait que je voie de plus près pour en être sûre... Non ! Concentration, Océane ! CON. CEN. TRA. TION. Ce n'est pas le moment de reluquer ton patient/coloc !


Je relève la tête et mon regard est happé par ses yeux verts. Waouh. Ce mec est canon, il y a pas à dire.


_Oh, bonjour ! Je le salue, comme s'il était normal pour lui de voir une étrangère dans son salon. Je cherche mon chien, vous ne l'auriez pas vu, par hasard ?


Étonné, mon coloc/patient fronce les sourcils.


_Votre... chien ?


_Oui. Il s'appelle Argos, c'est un berger australien de quatre ans. Il est grand... (je me baisse et agite ma main au niveau de ma cuisse) à peu près comme ça.


L'homme me fixe, ne sachant visiblement pas si je plaisante ou si je suis folle. Et, à vrai dire, je ne serais même pas le dire moi-même !


Pile à ce moment-là, Argos, affolé, rentre en courant dans la pièce, un chat apparemment énervé derrière lui.


_Argos ?!


_Donatello ?! S'exclame en même temps mon patient/coloc.


Vous voyez les scènes de courses poursuites dans Tom et Jerry ? Ben, c'est exactement ce qu'il se déroule sous mes yeux. Sauf que Jerry n'est plus une petite souris malicieuse mais un berger australien froussard qui fait deux fois la taille de son poursuivant.


Argos court se réfugier derrière moi tandis que mon patient/coloc attrape difficilement son chat d'une main. Le chat tente de s'échapper en gesticulant et crachant mais il tient bon. L'infirmière en moi remarque qu'il grimace lorsque la bête furieuse lui donne accidentellement un coup. Sans doute ses côtes fêlées.


_Ça va, Argos ?


Je m'agenouille devant lui, inquiète. Il se presse contre moi en gémissant. Le connaissant, peureux comme il est, le chat a dû bien lui faire peur. J'aimerais le rassurer un peu plus mais je sens le regard insistant du propriétaire de la bête sur moi.


Je me relève donc et le fixe à mon tour, le défiant de s'en prendre à mon chien. Je savais que son chat était un peu agressif mais Mme Davis a omis de préciser qu'il était carrément fou. Ce qui est dommage parce qu'il est à l'image de son maître, incroyablement beau, avec son beau pelage tacheté comme celui d'un léopard (je parle du chat hein, pas du maître).


Et, même si j'ai tendance à adorer les animaux, je reste rancunière envers ceux qui s'en prennent à mon Argos. Il a été maltraité par ses anciens propriétaires alors hors de question qu'il soit intimidé par d'autres animaux ou humains alors qu'il est sous ma responsabilité.


_Je ne sais toujours pas ce que vous faites dans mon salon mais maintenant que vous avez retrouvé votre chien, vous pourriez peut-être vous en aller, non ? Suggère mon patient/coloc en relâchant son chat qui, après avoir feulé d'un air contrarié vers mon chien, quitte le salon.


Je hausse un sourcil, surprise. Certes, notre rencontre est assez inhabituelle mais il doit bien se douter que je suis l'infirmière, non ?


_Euh, à moins que je me trompe, je dois rester ici pendant toute la durée du contrat...


_Le contrat ? Répète-t-il. Quel contrat ?


_Le contrat qui nous lie, vous et moi. Je suis l'infirmière libérale, je poursuit en voyant que ça ne semble pas lui parler. Océane François, vous savez ?


_Attendez, quoi ? Il doit y avoir erreur, je n'ai jamais demandé d'infirmière.


_Vous êtes pourtant bien Eden Davis, n'est-ce pas ?


_Oui, c'est moi, acquiesce-t-il toujours aussi perdu.


_Eh bien, votre mère m'a engagé pour vous aider et m'occuper de vos blessures.


_Oh, putain, marmonne-t-il dans sa barbe en comprenant enfin. Donc vous êtes de me dire que ma mère vous a engagé pour que vous emménagiez chez moi à cause de mon accident ?


Il est un peu long à la détente, celui-là.


_Oui, c'est que j'ai dit.


Il soupire, contrarié, et passe sa main valide dans ses cheveux.


_Attendez-moi ici, m'intime-t-il avant de s'éloigner.


Je croise le regard d'Argos qui s'est enfin calmé.


_Qu'est-ce qu'il va faire, à ton avis ?


Fidèle à son habitude, Argos ne répond rien. Je lâche la valise que je tenais toujours et tente d'apercevoir mon patient/coloc.


Si j'en crois son expression surprise de tout à l'heure, il ne devait pas être au courant pour moi. L'hypothèse la plus logique serait qu'il soit allé appeler sa mère pour lui demander des comptes. Mais ce ne sont pas mes oignons.


Alors, malgré ma curiosité, je m'assois sagement sur le canapé en attendant qu'il revienne. Argos se couche à mes pieds.


***


PDV Eden


Putain ! Il ne manquait plus que ça ! Une infirmière ! À quoi pensait ma mère, sérieusement ?! Après avoir ordonné à l'intruse qui dit être mon infirmière de m'attendre dans le salon, je monte les marches quatre à quatre et m'enferme dans ma chambre. J'essaie d'attraper mon téléphone avec ma main gauche avant de me souvenir que je ne peux pas puisqu'elle est paralysée. Le comble pour un artiste, qui plus est gaucher.


Je compose rapidement le numéro de ma mère (de ma main droite cette fois) et, malgré le décalage horaire entre les États-Unis et la France, elle décroche aussitôt.



_Eden, mon chéri, comment ça-


_Maman, je la coupe, tu peux m'expliquer pourquoi une femme inconnue prétend être mon infirmière ?


_Oh, tu as fait la connaissance d'Océane ? C'est merveilleux !


_Arrête, tu sais très bien que je n'ai pas besoin d'infirmière !


_Si, le médecin l'a conseillé, proteste ma mère.


_Conseillé, pas prescrit, je réplique. Et puis, pas une qui vit chez moi ! Quelqu'un qui vient une fois par semaine, c'est largement suffisant !


_Te savoir seul, blessé, sur un autre continent pendant les fêtes de fin d'années m'inquiète. Alors, fais-moi plaisir et accepte Océane. Ça me rassurerait de savoir que quelqu'un est avec toi.


_Maman...


_Et puis, de ce qu'on m'a dit, Océane est très gentille et jolie, rajoute ma mère avec sa malice habituelle. Et célibataire...


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1 commentaire

natha_lit

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Il y a 16 jours

😍😍
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