Fyctia

- Tu m’attends dans le hall d’entrée, je n’en ai pas pour très longtemps s'il te plaît. dis-je en ouvrant la porte.

Il pose ses affaires et reste sur place. Je retire mes chaussures avant de pouvoir aller dans ma chambre. Une tradition que mon frère Adrian a convaincu le reste de la fratrie. Les baskets sont à l’entrée et on doit mettre des pantoufles pour vagabonder dans les pièces. C’est très pratique pour éviter lorsqu’on a marché sur une crotte de chien. J’atteins mon placard et troque pour un noir dorée.

- C'est immense ici ! s'écrit-il depuis le salon.

Putain de merde. Mes yeux vont exploser. C’est quoi ce mec qui n’obéit à rien. Il ne pouvait pas attendre comme je lui ai si gentiment demandé. Je croyais qu'il était le garçon parfait que tout le monde admire dans l'université.

Je le rejoins et je remarque proche de la baie vitrée. Il a enlevé ses chaussures et il traîne en chaussettes. Lincoln a respecté sans que je lui demande. Mes amis avaient raison sur son compte. Il doit être quelqu’un de bien. Malgré le mauvais temps qui arrive, sa carrure est impressionnante. Il peut devenir mannequin avec sa grande taille. Un jour, on lui a fait une proposition lors d’une promenade en ville. Lincoln peut gagner tellement d’argent alors qu’il a préféré refuser.

- Je t’ai dit de m’attendre dans le hall d’entrée, je vais finir par me faire gronder.

- De quoi as tu peur Rachel ? me demande-t-il en se tournant vers moi. Un peu de danger dans la vie ne fait pas de mal.

- Ça ne te regarde pas, et mes frères seraient là s'ils avaient mis des caméras dans l'appartement. On ferait mieux d’y aller, ils peuvent rentrer à tout moment et je n’ai pas envie qu’on me tape sur les mains pour avoir désobéi aux règles de la maison.

Entrer un inconnu chez soi peut s’avérer très dangereux. Tuer ou continuer à vivre. J’ai fait tout le contraire de ce que ma famille m’a appris. Pourtant, c’est lui qui a renversé son café sur moi. Son côté protecteur est venu très vite. L'ascenseur descend et j'évite de croiser son regard. Être confiné dans un si petit endroit augmente une sensation encore peu connue pour mon corps. La chaleur corporelle, comme me l’a si bien expliqué une des filles du groupes de notre classe de philosophie, l’envie vient lorsque les corps de sexe opposé sont dans un endroit étroit.

- Quand on sera à l’université, dis-je en sortant de l'immeuble et en marchant vers la fac, on fera comme si on ne se connaissait pas.

- Pourquoi donc ? Je ne peux pas faire ça malgré que je t’ai renversé du café il y a même pas une demi-heure.

- Je ne suis pas comme toutes ses filles qu'il y a autour de toi. J'évite les problèmes et je peux finir mes études loin des rumeurs. Puis, il y a bien quelqu'un qui craque pour toi ?

- Je ne me suis jamais posé la question, dit-il gêné. Je ne regarde personne d'autres a part mes amis. Et puis elles ne sont là que pour avoir de mes nouvelles ou bien essayer d'être le centre de mon cœur.

- Tu te fous de ma gueule ou tu te moques de moi de façon hilarante ?

Son sourire est ravageur. D’un blanc étincelant jusqu’à des kilomètres à en perdre la vue. J’en fais un peu trop dans mes descriptions. Monsieur se la joue un peu gamin après tout.

- Je t’embête, je suis là que pour mes études. Une petite amie en plus, c’est difficile d’être concentré pour les examens.

Lincoln se presse contre moi. Les étudiants nous regardent. Qu’est-ce qu’il lui prend de s’approcher ?

- Tu peux t’éloigner de moi s’il te plaît ? demandé-je alors que nous avançons. Nous avions un accord.

- Un accord que je n’ai toujours pas accepté.

Je m’arrête dès que nous arrivons au portail de l’université. Cette boule de neige prend mon bras contre lui. Son cœur palpite. Il a une force, tellement j’en ai mal à mon bras qu’il tient.

Au loin, je vois Adrian choqué. Lincoln ne veut plus me lâcher le bras. Merde. Va falloir que j’ai une explication avec lui avant qu’il puisse en parler avec mes trois autres frères.