Fyctia
Chapitre 22
J'arrive près du parc dans la partie est de la ville. Mes jambes n'en peuvent plus, j'ai oublié mon porte-monnaie à la maison, vu que c'est Maxime qui a tout payé hier, je ne me suis pas rendue compte de mon oubli, mais en cherchant dans mon sac pour prendre un taxi, j'ai vite déchanté ! J'ai dû me rendre ici à pied. Deux heures pour m'y rendre bon sang ! En courant sur quelques longueurs en plus. Je me poste devant l'entrée principale et regarde autour de moi. Où peut-il bien être ? J'espère qu'il n'a pas oublié, je ne suis pas venue pour rien ! Surtout que je n'ai pas le courage de rentrer maintenant.
Soudainement, je sens deux mains faire pression sur mes hanches. Je me retourne et vois son visage. Qu'est-ce que j'ai envie de lui en coller une à celui-là ! Il me sert l'un de ses sourires les plus charmeurs. Quel idiot. Je ne souris pas, non, je lui sers l'une de mes têtes les plus horribles. Il rit. Il croit vraiment que j'ai envie de rire là ?
— Pas très commode la M'dame Desanges !
— Bonjour, je vais bien aussi, merci.
— Oh, pardonnez-moi, Mademoiselle. Bonjour ! Comment allez-vous ?
— J'ai déjà répondu. Si seulement vous pouviez écouter.
— OK, je vois. Vous avez mal dormi ?
— Non. Bon. Pourquoi suis-je là ?
— Vous allez passer une journée entière avec moi et croyez-moi, vous allez adorer !
— Waouh ! J'ai tellement hâte ! ironisé-je.
Il me prend la main et commence à avancer. Je la retire, il se retourne et se met à sourire avec une arrogance insupportable.
— Émilie... Voyons... Vous devez faire tout ce que je vous demande jusqu'à Noël. Avez-vous déjà oublié ?
— J'aimerai ajouter une clause.
— Bien. Que voulez-vous ?
— Je veux que mon dossier soit pris en charge coûte que coûte et que je reçoive au moins la moitié de la somme que j'ai souhaité auprès de votre agence.
Il semble réfléchir un instant.
— C'est d'accord, finit-il par dire.
— Bien.
— À la condition que vous jouiez ma petite amie durant ce mois-ci lorsque je vous le demanderai.
— Vous rigolez ?
— Non. Je ne suis que sérieux.
— C'est hors de question.
— Alors, dites adieu à votre clause.
Hum... Je ne peux pas m'asseoir sur une telle somme, mais en même temps... Je ne vois pas comment je pourrai entreprendre une relation avec qui que ce soit si je dois jouer la petite amie d'un homme que je hais. Surtout avec Maxime en ce moment... Ce n'est certainement pas une très bonne idée, mais je pourrai toujours tout expliquer à Maxime si je venais à sortir avec lui.
— D'accord, conclus-je.
— Parfait !
Il reprend ma main, de façon presque violente. Il n'a vraiment aucune douceur. Une vraie brute, un vrai connard. Je ne sais pas pourquoi il a décidé de jouer avec moi, mais je sens que je vais passer le pire moi de ma vie et ce juste avant la période des fêtes de fin d'année. Quelle idée !
Il m'entraîne avec lui le long des chemins du parc. Il ne dit rien, il regarde devant lui. Je baisse la tête et observe mes chaussures. C'est tellement gênant. Est-ce que les gens qui nous aperçoivent, pensent que nous sommes en couple ? Ou voient-ils la supercherie ? Je n'ose même pas relever les yeux pour vérifier, cette situation est bien trop embarrassante. Vingt minutes plus tard, il me tire vers un banc et il s'assoit. Je fais de même.
Point de vue de Steeve.
Elle est si compliquée à comprendre. Elle n'est pas facile à déchiffrer. Je ne sais pas encore pourquoi je souhaite autant m'amuser avec elle, ni dans quoi je m'embarque. Je passe pour le pire des connards auprès d'elle et plus je passe du temps à ses côtés, plus j'empire ma position et son regard sur moi. Après tout c'est moi qui m'enfonce et moi seul. C'est surtout à cause de mes plans foireux. J'aime voir cette incapacité dans son regard. J'aime me sentir supérieur à elle. Elle a son caractère, certes, elle ne se laisse pas faire facilement, mais cela rend les choses encore plus excitantes qu'elles ne le sont. Je ne sais pas comment décrire ce que je ressens, mais j'aime cette toxicité que je lui renvoie. J'aimerai pouvoir l'avoir dans mon lit, j'aimerai pouvoir la faire mienne et j'aimerai pouvoir faire en sorte qu'elle succombe à mon charme. Malheureusement, elle n'est pas comme toutes les autres filles que j'ai pu croiser. Elle n'est pas aussi facile et elle me donne du fil à retordre. C'est insupportable mais ce qui la rend plus irrésistible encore. Plus elle essaie de me repousser, plus j'ai envie de la baiser. Elle fait vraiment ressortir le pire chez moi.
— Pourquoi vouliez-vous que je passe la journée avec vous si ce n'est pour rien faire ? finit-elle par me demander.
— Oh... Euh... Et bien... Premièrement... Pour...
Je m'approche de son visage et lui vole un baiser léger, puis j'y retourne plus violemment pour faire durer cette sensation de chaleur sur les lèvres. Elle a un mouvement de recul et lève la main pour me frapper. Je lui attrape le bras et souris.
— Non... Émilie... Voyons. Ce n'est tout de même pas notre premier baiser. Vous sembliez pourtant apprécier mes lèvres la dernière fois. Vous étiez même bien plus frivole à la discothèque. Vous me dévoriez sans vous poser de questions.
— À... À la di-discothèque ?! bégaye-t-elle.
— Oh... C'est vrai... Vous ne vous rappeliez de rien. Cela devait être une bonne cuite.
— Vous êtes le jeune homme... que... j'ai embrassé... ?
— Bingo, chérie !
Ses joues s'empourprent, elle bugue, la bouche semi-ouverte. Elle n'a pas l'air d'en revenir.
— Vous... Nous... Oh mon dieu !
Je l'observe prendre conscience des événements. Elle ne s'y attendait pas, visiblement.
— Alors, vu comment vous aviez aimé m'embrasser ce jour-là, je ne pense pas que cela vous dérangerait aujourd'hui. Surtout que vous devez faire tout ce que je vous demande jusqu'à Noël.
Elle serre les dents.
— Bien. Alors ?
— Embrassez-moi.
Elle semble hésiter un instant. Elle se mordille la lèvre inférieure. Signe qu'elle pèse le pour et le contre. Elle finit par souffler et ferme les yeux. Je me retiens de rire face à cette scène. Elle rapproche son visage du mien et vient déposer délicatement ses lèvres sur les miennes. J'entrouvre mes lèvres, l'invitant à approfondir le baiser. Elle emprisonne la partie inférieure de ma bouche entre ses lèvres rosées, puis elle place sa langue entre les miennes. J'aime cette sensation. La laisser prendre les devants et mener la danse est excitant. Je fais valser ma langue avec la sienne et ferme les yeux à mon tour. Je pose ma main droite sur l'arrière de son crâne et l'autre sur sa hanche droite. Je fais pression pour la rapprocher plus encore. Sa poitrine vient se presser contre la mienne. Je l'entends gémir. Finalement, ce plan ne la contrarie pas. Elle semble même aimer ce moment. C'est exactement ce que je voulais avec cette journée : qu'elle tombe sous mon charme sans pouvoir faire de retour en arrière. Elle se détache ensuite de ma bouche et se recule un peu avant de rougir de plus bel. Adorable. Elle est tout simplement adorable. Putain, Émilie, que me fais-tu ?
10 commentaires
Nina Nani
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Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
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Il y a 4 ans
Sophie_jl
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Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
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Il y a 4 ans
fabi72
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Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
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Il y a 4 ans
Nathalie F.
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Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
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Il y a 4 ans
Gottesmann Pascal
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Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
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Il y a 4 ans