Zoé Sonobe (zizogoto) Swipe then match : Love 2.0 Chapitre 23

Chapitre 23

Point de vue d'Émilie.

Je sers machinalement mes vêtements entre mes doigts, mon regard le fuit et mes joues s'échauffent. Bon sang... Je n'aurais jamais dû accepter sa proposition, enfin... son chantage. C'était une très mauvaise idée et maintenant, je me retrouve à la merci de l'homme avec qui j'ai fait ma première fois et qui se trouve être également le patron de Finance Company. J'ai tellement de bol !


Je sens des doigts attraper mon menton et me forcer à le regarder à nouveau. Ses yeux me transpercent. Il ne semble pas avoir un minimum de regrets sur ce qu'il me fait vivre. Depuis que je l'ai croisé ce jour-là, j'ai l'impression que ma motivation pour agrandir ma pâtisserie baisse en chute libre. Il arrive à me faire douter de moi. Je le hais. Il me fait perdre de l'argent, mais s'il honore bel et bien notre accord, je pourrai réaliser mon rêve professionnel.


— Vous ne savez vraiment pas embrasser, me lance-t-il avec dédain.


— Pardon ? Vous osez vous plaindre de mes services en plus ?


Je me lève du banc et me défais de son emprise pour partir. Il me retient par le bras. Je me retourne et mon regard se noie dans le sien. Il est sombre. Il n'aime pas mon comportement. Il resserre son étreinte autour de mon poignet.


— Je t'ai déjà dit que tu ne pouvais pas partir. N'essaie même pas.


Il me tutoie. Il doit vraiment être en colère. Il serre à nouveau mon poignet. Mon visage transmet la douleur que je ressens.


— Vous me faites mal. Lâchez-moi, le supplié-je.


Il semble prendre conscience de la situation et desserre sa prise. Son regard s'adoucit.


— Restez. Ne m'obligez pas à vous démonter à l'entreprise.


Je me rassois. Je ne sais pas comment me défaire de notre accord.


— Si vous n'aimez pas ma façon d'embrasser, je vous conseille d'aller trouver une autre femme qui se pillera à vos désirs par chantage.


— Ne soyez pas idiote. Je vais vous apprendre à embrasser correctement.


Il se rapproche de moi et prend possession de mes lèvres. Il s'applique, il prend son temps. J'ai l'impression qu'il me dévore, je peine même à respirer. Il se recule et sort son sourire le plus charmeur. Il embrasse bien, je ne dis pas le contraire, mais j'embrasse très bien aussi.


— Vous voyez ? Qu'en avez-vous pensé ?


— C'était moyen, mens-je.


— Moyen ? Vous ne pensez pas que vous abusez ? Mes baisers ne sont pas moyens ! Ils sont exquis !


— Vous m'avez demandé mon avis ! Je vous l'ai donné, s'il ne vous plaît pas, je vous conseille de ne plus jamais me redemander mon opinion !


— Vous n'avez pas de conseils à me donner. Je pense que vous n'êtes pas très bien positionnée pour vous permettre de me parler de la sorte.


— Vous n'avez aucun droit sur moi !


— Peut-être, mais il me semble que étiez bien plus obéissante et avenante avec moi la nuit dernière. Vous me disiez à quel point vous souhaitez vous soumettre à mes ordres. Maintenant que c'est le cas, vous tentez de fuir la queue entre les jambes, mais croyez-moi, je ne vous laisserai pas vous en aller.


Comment ça ? De quoi parle-t-il ? Moi ? Me soumettre ? À lui ? C'est forcément une blague, ça ne peut être que ça ! Pourtant, rien chez lui ne semble montrer qu'il plaisante. Il est tout à fait stoïque, son regard ne ment pas. Comment ai-je dire une chose pareille ?


— Alors ? s'impatiente le brun.


— Bien. Si vous allez trop loin, je vous préviens, je ne ferai pas de détails.


— Bien entendu.


— Qu'aviez-vous prévu pour la journée, autre que me demander de vous embrasser sur un banc dans un parc ?


— Nous allons aller manger. Que dites-vous d'une bonne vieille galette-saucisse ?


Trente minutes plus tard, je me retrouve avec ma galette dans les mains. Il ne rigolait pas. Ce n'est pas que ça me déplaît, mais je ne m'y attendais pas. Nous dégustons tranquillement la crêpe grisâtre en nous promenant autour du lac du parc. Aucun mot ne sort et c'est tant mieux. Lorsqu'il reste silencieux, il serait presque adorable. C'est sûrement pour ça que l'on dit qu'il faut se méfier de l'eau qui dort. Après notre encas terminé, il me prend la main avec un naturel déconcertant. J'ai d'abord un mouvement de recul, mais après avoir reçu un regard froid de sa part, je n'ai même pas essayé de la retirer, même pour l'embêter. Je baisse la tête et observe mes pieds avancer sur les graviers du chemin. Je ne suis pas à l'aise. Rien ne semble normal. Nous faisons sûrement tâche dans ce décor. Je ne sais pas ce que pense les passants.


Vers 14 heures, nous quittons le parc, il prend un taxi pour m'emmener dans un établissement à la devanture noire et avec des néons violets. Je ne comprends pas tout de suite ce qu'est ce lieu, mais en entrant, je commence à comprendre. Nous nous avançons et l'homme qui nous a accueillis nous laisse entrer dans une petite pièce où les murs ressemblent à des coussins géants. En faisant quelques pas, je remarque qu'un lit trône au milieu de la pièce. En face de celui-ci se trouve une petite estrade circulaire avec une barre en métal en son centre, touchant le plafond. Sérieusement ? À quoi pensait-il en m'amenant ici ? Je me tourne vers lui, l'air renfrogné.


— Vous rigolez, j'espère ?


— Non, j'ai bien l'intention que vous le fassiez.


— Je ne ferai pas ça. J'ai un minimum de dignité.


— Pourquoi insultez-vous toutes ces femmes qui travaillent durs pour en arriver à des performances formidables et calculées ?


Il sourit perversement. J'ai envie de lui envoyer ma main sur sa joue, mais par je ne sais quel miracle, j'arrive à me contenir.


— Si vous ne le faites pas, vous devrez le faire devant une salle entière et je ne serai donc pas le seul spectateur de votre show, continue Peter.


Je prends un temps pou réfléchir. Que dois-je faire exactement ? Danser ? Si ce n'est que ça, je pense que je pourrai le faire.


— Qu'attendez-vous exactement ? lui intimé-je.


— Simple comme bonsoir. Je veux que vous dansiez, collée à cette barre, en sous-vêtements. Rien de plus facile.


Rien de plus facile ?! Mais il se fout de ma gueule celui-là ! J'aimerai bien le voir à l’œuvre ! Je grince des dents. Je sais ce qu'il risque de me dire si j'essaie de fuir la situation. Pas le choix : je dois lui montrer que je suis maître de mes mouvements et que si je le fais, c'est parce que je le veux bien. Si je continue à faire la forte tête, peut-être qu'il trouvera moins drôle ce petit jeu de domination qu'il a sur moi avec son moyen de pression. Je me déshabille sous ses yeux rieurs. Je ne garde que mes sous-vêtements qui n'ont absolument rien de sexys. Après tout, je vais faire ce qu'il me demande, je ne vais pas non plus tout faire pour qu'il puisse se rincer l'œil de la meilleure des façons !


Il part s'installer sur le lit. Il enlève sa veste et la pose derrière lui avant de desserrer le col de sa chemise. Il semble prêt. Pas moi. J'avance, timidement et tremblante vers l'estrade. Je franchis la petite marche et colle ma poitrine contre la barre grise. Je souris : je dois tout donner pour le déstabiliser. À nous deux, Peter Brook.



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7 commentaires

Jo Mack

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Il y a 4 ans

petit coup de pouce

Zoé Sonobe (zizogoto)

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Il y a 4 ans

Merciii !

Gottesmann Pascal

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Il y a 4 ans

Toujours le même rapport de domination glauque, on attend de voir comment il va évoluer.

Zoé Sonobe (zizogoto)

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Il y a 4 ans

Dans le positif j'espère

Emy J. Thys

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Il y a 4 ans

Petit coup de pouce 😊

Zoé Sonobe (zizogoto)

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Il y a 4 ans

Merci 😘
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