Fyctia
Chapitre 6
Le lendemain, vers 15 heures à la pâtisserie d'Émilie.
Je décore la dernière commande de la journée, un joli gâteau d'anniversaire aux fruits rouges. Je dépose quelques fraises fraîches coupées en deux sur le dessus et me recule pour admirer mon travail. Je suis très satisfaite! J'emballe la gourmandise et retourne à l'avant de la boutique. Je tends la surprise à la femme et elle me paie, puis elle repart un sourire aux lèvres. C'est exactement pour cette raison que j'aime autant pâtisser pour les autres, pour ces sourires radieux qui quittent la pâtisserie.
Je pars chercher des cupcakes à la myrtille et reviens pour les disposer en forme de cœur sur une assiette tournante. Après le travail, beaucoup de femmes viennent en acheter, il faut croire que ce fruit les détend. Je commence à compter l'argent dans la caisse, je n'ai pas bien fait fortune aujourd'hui. Heureusement, qu'il y a eu les trois commandes de gâteau. Je masse mon visage et soupire. J'ai vraiment besoin de ce financement. Je n'y arriverai pas seule, c'est impossible. Vers cette tranche d'heure, surtout le mardi, il n'y a pas grand monde. Je vais donc en profiter pour appeler Finance Company. Je compose le numéro et prends une inspiration avant de me décider à appuyer sur le petit bouton vert.
— Finance Company, bonjour?
— Bonjour, j'appelle pour prendre un rendez-vous auprès d'un conseiller.
— Bien, pour quel type de projet?
— L'agrandissement d'une boutique de pâtisserie.
— Je vois. Je ne peux pas vous en trouver un avant février. Le lundi 14, vous conviendrait? Je n'ai que ce créneau de libre, il faudra attendre le mois prochain ensuite.
— Oui, bien sûr. Cela me convient parfaitement!
— Bien, je vous inscris, ce sera à 15 heures. À quel nom?
— Émilie Desanges.
— Bien, Émilie Desanges, projet d'agrandissement de pâtisserie, le lundi 14 février 2022 à 15 heures.
— Merci. Au revoir.
— Au revoir.
Je ne pensais pas que j'obtiendrai un rendez-vous dans autant de temps. C'est toujours moins que la dernière fois, mais je me retrouve au point mort. Je dois trouver un moyen d'obtenir un rendez-vous plus rapidement, mais je ne sais pas encore comment je vais m'y prendre. Je n'ai pas eu beaucoup de chance, je suis tombée sur le PDG de l'entreprise, j'aurai dû savoir dès le début que ça allait être peine perdue. Peut-être que je pourrais convaincre un conseiller et que je n'aurais pas besoin de passer par ce patron arrogant.
Deux heures plus tard, 17h35.
La cloche retentit, je me retourne et vois Jessica me sauter dessus. Elle est légèrement en avance, mais à force de la connaître, je m'en doutais un peu. Elle me serre dans ses bras, puis se recule avant de me servir l'un de ses sourires les plus chaleureux. Sa tignasse brune et bouclée me fait penser à une crinière de lion, ce qui va plutôt de paire avec sa personnalité débordante d'énergie.
— Ma petite Émilie! Mon dieu, que je suis contente de te revoir!
— Nous avons passé le week-end ensemble.
— Je sais bien! Mais j'ai suffoqué! J'ai besoin de te voir! Tu es mon oxygène!
— Tu es sûre que ce n'est pas plutôt parce que tu parles plus que tu ne devrais?
— Hey! Ce n'est pas gentil! Je suis peut-être dynamique, mais ce n'est pas une raison pour tout mettre sur le dos de ma forte personnalité! De nos jours, il est important d'être positive et optimiste! Tu ne l'es pas assez, regarde donc ce que cela fait de toi!
— Nan mais oh! Je ne te permets pas! Je suis très bien comme je suis.
— Ne me joue pas la carte du "je m'accepte comme je suis et je me sens parfaite", alors que tu ne le penses pas une seule seconde. Ma chérie, tu sais à quel point je te trouve formidable. Tu as peut-être beaucoup de mal à l'imaginer, mais je peux te l'assurer autant qu'il le faudra pour que tu le remarques.
— C'est gentil, Jess.
— Je ne suis pas gentille, Chérie, je suis réaliste! Tu es une personne en or, une personne qui a le cœur sous la main et qui aime faire plaisir.
— Peut-être bien.
— Bon, allez, cessons de discuter! Je n'ai pas beaucoup de temps pour faire de toi, une bombe atomique!
— Je vais aller chercher des gourmandises à dévorer le temps de fermer la boutique, tu vas devoir attendre pour faire de moi, une fleur fanée potable!
Je m'éclipse rapidement avant que Jessica ne vienne me frapper pour m'avoir dénigrée à nouveau. Je l'entends d'ailleurs crier depuis la boutique que je ne suis qu'une rabat-joie. J'ouvre le réfrigérateur et prends quelques pâtisseries individuelles qui me restent de la veille et les ramène. Elle me regarde avec un regard noir.
— Tiens, goûte-moi ça.
Comme pour retourner ma parole contre-moi, elle en prend une et me la fourre dans la bouche sans que je ne puisse dire ou faire quoi que ce soit.
— Ainsi, tu arrêteras de raconter de la merde à ton propos. Je ne veux plus t'entendre dire ce genre de choses.
Je mange la gourmandise, puis m'essuie les doigts et les lèvres avec une serviette en papier.
— Je ne te promets rien, mais si tu tiens vraiment à moi, n'essaie pas de m'étouffer avec mon propre travail la prochaine fois, la grondé-je.
Elle sourit. Super, elle est fière de sa connerie en plus. Personne ne pourrait l'égaler, elle est irremplaçable, mais aussi insupportable à sa façon. Je ne pouvais pas rêver meilleure meilleure amie. Je la regarde déguster proprement les gourmandises que j'ai disposées devant elle. Elle s'attarde ensuite sur moi, remarquant que je l'observais.
— Kesk' y a? Chai keke gose chur le vichage?
Je ris, elle a beau avoir un corps de rêve, elle ne se prive pas, elle est une très grande gourmande et je me demande quelques fois si je n'y suis pas pour quelque chose. Je l'aime, sans elle, je ne serai sûrement pas là aujourd'hui, je serai encore enfermée dans ma chambre à pleurer sur mon triste sort parce que j'ai peur de rater mon examen. Elle m'a toujours soutenue depuis que je la connais, même lorsque nous n'étions que des camarades de classe.
— Non rien, tu n'as rien.
Je mange aussi. Elle me fait quelques remarques sur certaines pâtisseries pour que le design soit plus travaillé, plus poussé. Je l'écoute attentivement et note ses idées tout en servant les quelques derniers clients. Puis, je ferme la pâtisserie lorsqu'il est 18h15. Jessica m'aide à tout ranger et à nettoyer les plans de travail. Une trentaine de minutes plus tard, elle part chercher une grande valise turquoise dans sa voiture et revient avec, le sourire aux lèvres.
— Je vais te sublimer, Chérie.
Nous montons à l'étage, où je dors quelques fois lorsque je travaille sur de nouvelles compositions alimentaires. Je me déshabille et elle me tend plusieurs tenues. Je fais les gros yeux en les voyant.
— Tu déconnes, Jess? N'est-ce pas?
— Je ne vois pas où est le problème. Elles sont un peu courtes pour ce que tu as l'habitude de porter, c'est sûr. Rien avoir avec ta robe en laine, je ne peux pas le nier. Tu sais, tu as aussi le droit de porter des robes sexys qui laissent entrevoir quelques bouts de chair.
14 commentaires
coeurimpulsif
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Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
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Il y a 4 ans
La Plume d'Ellen
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Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
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Il y a 4 ans
La Plume d'Ellen
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Zoé Sonobe (zizogoto)
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Il y a 4 ans
Gottesmann Pascal
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Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
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Il y a 4 ans
Princilia Daci
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Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
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Il y a 4 ans