Fyctia
Chapitre 4 - Partie 3
Shanarielle
🎶 Submersive, Colossal trailer Epic
Effondrée au sol je n’ai même pas ressenti l’impact. La respiration coupée par la douleur dévorante.
Je reste là, agenouillée, paralysée.
Je me déteste d'être aussi inutile.
C'est un cauchemar tu vas te réveiller, je tente de me rassurer, mais en vain. Tout ça est trop réel pour être imaginé. L'odeur du sang est trop présente. La douleur dans mes genoux écorchés trop vive. Le désespoir cogne ma poitrine, je suis anéantie. Tout est vrai. Je viens de regarder l'assassinat de mes parents et je n’ai rien fait.
Opaline, submergée par le chagrin, chouine et pleure en s'allongeant contre le corps encore chaud de notre mère. Elle bouge la tête de la défunte et lui léchouille le museau dans un geste délicat. Sa tendresse dénote tant avec ce qu’il se passe.
Le temps s'est une nouvelle fois arrêté.
Suspendu.
Les loups sont toujours gainés et prêts à attaquer sans aucune pitié le dernier membre de ma famille. Un mouvement furtif attire mon regard. Avec effroi je rencontre le regard noir d’un homme que je n’avais pas aperçu plus tôt.
Il se tient nonchalamment à l'entrée de ce qui était ma maison. Sa tête est recouverte d’une cagoule. Il observe le carnage avec ennui, quand tout à coup, il avance vers nous. Enjambe le cadavre de son compagnon sans y prêter attention.
Les éclats de verre craquent sous ses semelles en une mélodie macabre.
Je dois prévenir ma sœur, il est hors de question que cette scène funeste se reproduise avec elle.
Les loups grognent et se campent sur leurs pattes arrières prêts à bondir. D'un rapide geste de main, ce dernier ordonne à ses équipiers de reculer. Ils lui obéissent sans hésitation, révélant ainsi leur hiérarchie.
Il est leur chef et détient le destin de ma sœur entre ses doigts.
Opaline ne lui porte toujours aucune attention, essayant en vain de stimuler notre père. Le terrible spectacle déchire un peu plus mon cœur déjà disloqué.
Les marques du deuil encore fraîches sur mon visage, je murmure à l'intention de leur commandant d'une voix brisée mais déterminée :
— Je ne sais pas qui vous êtes et ce que vous attendez de nous. Épargnez ma soeur, je vous en supplie.
L'homme me fixe avec un rictus dégoûtant aux lèvres, se délectant du pouvoir qu'il exerce à cet instant.
— Sage décision petite. Tu le sauras bien assez tôt. Quant à toi, crache-t-il en reportant son attention sur ma cadette, soumets-toi avant qu'il ne me vienne l'envie de te faire tuer toi aussi.
Cependant elle n'en fait rien, trop absorbée par l'idée de réveiller nos parents. Elle persiste à les secouer, les mordiller sans lui prêter une quelconque attention.
Il marche dans sa direction le corps bandé et l'attrape abruptement par la peau du cou et la soulève d'une force herculéenne la faisant couiner de douleur. Elle gronde, tente de le mordre pour se défaire de sa prise mais l'homme ne cède pas.
— Transforme-toi ! Vocifère le bourreau dans un râle dominant.
Un bref instant, je croise les iris d’Opaline, enragés, puis elle s'exécute finalement pendant qu'il la dépose sans ménagement au sol.
Dans un réflexe pudique elle essaye tant bien que mal de protéger son corps désormais dépourvu de fourrure et totalement nu scruté par quatre paires d'yeux moqueurs et impitoyables.
Elle enjambe les quelques mètres qui nous séparent et se jette à mon cou éplorée, en proie à de terribles spasmes, la respiration entrecoupée de sanglots. Elle s'agenouille, m’entraînant au sol avec elle.
Je la serre contre moi le plus fort que je puisse, lui câline le dos, tout en fixant avec colère les trois bêtes et leur chef.
— Chut... Chut... Je tente de l'apaiser. Puis, me rappelant la nudité de son corps, je reprends : tu ne peux pas rester comme ça, il faut que tu t’habilles, viens.
Je nous relève maladroitement et croise le regard du meneur qui semble prêt à nous bondir dessus sans aucun état d'âme. Avant qu'il n'essaie quoi que ce soit, j'énonce froidement :
— Je pense que vous en avez assez fait. Laissez-la se vêtir et nous vous suivrons sans résistance. Je n'ai pas vraiment prévu que des monstres détruisent le dernier membre de ma famille encore vivant.
Je suis stupéfaite de mon ton, néanmoins pas peu fière. Cependant, je n'en montre rien, je n'ai jamais eu à m'adresser à quelqu'un de cette façon. Il acquiesce gravement et nous accorde cette faveur.
— Vous avez cinq minutes, nous sommes déjà en retard. Si j'étais vous je ne nous ferai pas attendre davantage. Oh, et petit conseil pour nous faire économiser du temps à tous, ne tentez pas de vous enfuir. Vous n’aimeriez pas les conséquences, nous prévient l’homme.
Malgré sa sombre cagoule, je peux déceler un sourire carnassier sous le tissu.
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M.B.Auzil
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nofaceuser
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Zebuline
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CarlaRN
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