Fyctia
Prologue
Un jour la vie fait basculer notre quotidien, notre petite routine ne devient alors qu’un vaste et triste souvenir . Il faut avancer, toujours au risque de se faire marcher dessus et devancer par les autres dans cette course à la survie . Certains restent en retrait, soit par envie, par faiblesse ou simplement par incapacité. Je pense que c’était la faiblesse pour ma part, il y’a des coups qui même après une bonne rééducation ou un bon médecin ne guérissent jamais et restent ancrés en nous . On est marqué au fer blanc, à vif et chaque choix, chaque pensée ou geste nous ramène incessamment à cette blessure . Alors certains décident de se battre et d’avancer quand d’autres préfèrent abandonner.
Petit à petit nos habitudes, nos passes temps, toute notre vie change . On oublie qui l’on était ou ce que l’on faisait .
Cependant ce que l’on apprend reste, cela nous guide ou nous détruit .
Par exemple j’ai appris au fil des années que certaines personnes ne sont pas faites pour se côtoyer. J’en ai fais les frais plusieurs fois avec mes clients .
Elles sont comme les deux pôles de la Terre, les deux faces d’une médaille, le jour et la nuit ou encore les aimants qui se repoussent, jamais elles ne se voient ou ne se touchent . C’est une loi, c’est comme ça point .
Parfois quand par miracle elles arrivent à s’entendre il peut y avoir des étincelles qui provoqueront un énorme incendie interne ou alors des pics de glaces qui seront la cause d’une explosion elle même préquel de querelles incessantes .
Certains pensent que ce feu ardent se change en glace ou inversement au fil du temps. Je n’y ai jamais cru, pas une seule seconde .
Pourtant c’est arrivé sous mes yeux, une fois ou deux mais c’était tellement invraisemblable que je n’y ai pas prêté attention, à quoi bon ?
Le beau devient terne et cendre quoi qu’il arrive... C’est un cercle vicieux que la vie nous impose, peut-être pour nous punir ? Mais de quoi ? Parfois j’aimerais le savoir, connaître ma faute et peut-être la réparer .
Fataliste ou pessimiste je ne sais pas, je me contente d’encaisser tant bien que mal les coups que la vie m’assène, quelques fois je baisse ma garde et elle me met au tapis .
C’est assez ironique, puisque mon rôle c’était justement d’aider à se relever après un KO violent . Je remontais la machine pour qu’elle soit de nouveau opérationnelle... Rien que d’y penser c’est ridicule, je faisais tout pour qu’ils se relèvent la tête haute et en bonne condition alors que moi même je reste là, allongée à regarder les autres graviter autour de moi, comme des planètes inaccessibles.
Et maintenant me voilà derrière un bar . J’ai abandonné toute ma carrière, tout ce dont j’ai rêvé, et tout ce pourquoi je me battais . Quand il est tombé, je suis tombée avec, sans l’espoir de me relever un jour . On est tous tombés ce soir là .
Le monde s’est écroulé et maintenant il s’effrite encore chaque jour un peu plus, et les morceaux viennent s’effondrer sur mon crâne .
Je n’essaie pas de les repousser, à quoi bon ? S’ils tombent c’est qu’il y a une bonne raison ?
En revanche, si moi j’ai choisi de rester en retrait je n’ai pas entraîné tout le monde avec moi, et heureusement. Même si j’ai coupé les ponts avec la moitié de mon entourage qui me rappelle constamment ce que j’ai perdu . J’ai tout donné pour que son club s’en sorte, après tout c’est dans cette salle qui était la sienne que l’on s’est connu et qui est devenu la nôtre par la suite ...
Alors même si la douleur du fiasco d’il y a cinq ans est toujours aussi vive, j’irai au bout de ma promesse pour mon père et pour toi .
Car même si tu as cessé d’exister tu es toujours là, quelque part en moi !
Et ce soir, ils viendront te rendre un hommage .
Ils viendront sur ce ring, blanc aux cordes tricolores étincelantes, dans les gradins peints tous hurleront et encourageront leur champion. Comme nous le faisions pour toi il y’a cinq ans, je me rappelle que ce même carré était encore plein de sang, de sueur, que ces gradins étaient remplis de ballons, de papier et de pancartes colorées à ton nom tout le monde souriait et puis tout c’est terni . Les hurlements de joie sont devenus ceux de la terreur . Et tout s’est arrêté . Ma vie y compris.
Ce soir, tout va changer .
42 commentaires
AisuYumiya
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Il y a 7 ans
liora.h
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Il y a 7 ans
AisuYumiya
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Il y a 7 ans
Lydia4818
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Il y a 7 ans
Fanny DL
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Il y a 7 ans
AisuYumiya
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FeizaBabouche
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Il y a 7 ans
AisuYumiya
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LolaB
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Il y a 7 ans
AisuYumiya
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Il y a 7 ans