Fyctia
Connor
Ma tête tourne, me lance, et semble prête à exploser. Miranda ne bouge pas, elle est calme. C’est un somnifère, un putain de calmant qui apaise tous les maux, même les plus tenaces.
Lentement et régulièrement, son ventre se soulève et redescend.
On frappe frénétiquement à la porte. Elle se tourne, doucement, pour observer l’intrus. Qui ose venir nous déranger ? D’un seul coup, son corps, qui me maintenait en éveil, stoppe toutes activités, il est au bord de l’évanouissement.
-Comment tu vas, ma puce ?
-Cassie !
D’abord hésitante, elle s’éloigne et se jette sur la rouquine aux dents du bonheur. Putain, qu’est-ce qu’elle fout ici, elle ? J’ai pas besoin d’un problème en plus ! Madoka sourit et semble fière, à tous les coups c’était son idée.
Pendant que les deux amies se font une étreinte, qui me paraît interminable, elle s’avance et se pose à ma droite.
J’ai l’impression que l’on me prive d’un cadeau que l’on vient juste de m’offrir. Je n’aime pas que l’on prenne ce qui est à moi.
-Fais pas ton jaloux, mon p’tit Con ! elle me pince la joue
-Aïe.
-Chochotte !
Elle rit et admire la scène, c’est niais à vomir. Un truc vient me chatouiller le cou, c’est fortement désagréable. J’aperçois une longue et tortueuse mèche blonde. Les cheveux de Madoka sont de véritables tentacules ! Ça sort de partout, et si tu as le malheur de mettre ta main dedans... bon courage pour la retrouver.
Une jungle jaune, l’opposé de la cascade brune de Mira.
-Tu es toute belle ! Puis t’as pris des formes ! s’extasie la rousse
-Disons que l’on surveille mon alimentation de près...
Elle tourne la tête pour me désigner. Cassie sourit, c’est un sourire malsain, presque pervers ! Je vais devoir me coltiner cette nana, encore une, qui va retourner le cerveau à ma brune. Tout le monde veut l’avoir dans son camp. Pourquoi pas moi ?
Kim revient vers moi et inspecte l’œuvre de ma kiné. Visiblement satisfait, il lève le pouce vers mon coach.
Comme si une arcade en miettes allait m’arrêter.
Rien ne m’arrête, maintenant, tout ce qui était susceptible de le faire est loin, très loin derrière moi.
Enfin j’espère...
-Debout, tu y retournes ! Protège ton arcade et ton visage, m’ordonne Hector
-Sinon je serais obligée de faire de la couture sur toi ! plaisante Mira
Kim hoche la tête. Je bois une gorgée, avant de repartir au front. Il me faut tous ces points, il me les faut tous. Sans exception.
Ce que je veux, je l’obtiens, à la force de mes poings. Austin réapparaît, souriant. Qu’est ce qui ne tourne pas rond chez lui, encore ? Il salue Cassie, qui se dandine devant lui. Finalement, elle va peut-être servir à quelque chose. Madoka affiche un air triste, tout le monde est plus ou moins accompagné, sauf elle.
-Fais pas cette tête, tu la reverras, ta copine !
-T’es con...
Soit j’ai touché juste, soit j’ai omis le fait qu’elle soit jalouse des deux complices. C’est son problème, c’est elle qui l’a fait venir ! Ça ne m’enchante pas, bien au contraire. J’enfile mon protège dents et fais craquer mon dos, en prévision. Une tension prend possession de moi, une tension qui ne promet rien de bon. La tignasse brune de Miranda me passe devant et finit ce qu’elle avait commencé : me rendre accro. C’est définitif, j’aime l’odeur de l’amande. Les cheveux disparaissent d’un seul coup, et comme par magie, son visage me fait face.
Pétillant et souriant.
Au ralenti, sa main vient sur ma joue. J’ai l’impression qu’un feu ardent vient de se déclencher sur ma peau.
Ce n’est pas douloureux, pas comme ce qu’il a pu me faire.
-Évite de te blesser une seconde fois.
Elle sourit timidement et repart vers ses deux copines. Austin me percute l’épaule, et sans le moindre scrupule me crache aux pieds avant de rejoindre Belle, Bulle et Rebelle*.
Austin, j’avais du respect et de la reconnaissance, mais là... Tu as buté sur la limite.
J’attends sagement que l’on m’appelle pour mon entrée, c’est calme autour de moi.
Pas un misérable petit bruit de tuyauterie, de foule, ou une connerie du genre. J’entends juste mon organe vital taper sous ma cage thoracique.
Boum. Et re-Boum.
Il fait souvent du bruit, la nuit, c’est insupportable. Parfois, j’aimerais qu’il se taise, tout simplement, et qu’il arrête de faire des conneries.
-Evans ! Evans ! scande le public
Sur mon territoire, un carré blanc de sept mètres, je prends place. Fier et remonté.
Hector hoche la tête en écoutant mon médecin, les filles piaillent entre elles. Sauf la mienne.
Elle est sage et attentive, c’est une bonne élève, finalement. Une masse se dresse devant moi et me fait de l’ombre. Je n’aime pas être dans l’ombre.
"Ding"
Il est l’heure de jouer. J’esquive son poing et lui présente le mien, visiblement à son goût, puisqu’il le déguste en pleine tête.
Ses yeux bleus fixent mon arcade. Je sais que tu vas taper dedans, je le sais parfaitement !
Il balance une nouvelle fois son gant vers mon point faible et manque de chance pour lui, je l’évite.
Je n’ai pas envie de me faire tricoter le visage !
J’envoie valser mon genou sur son torse, le projetant dans les cordes. L’arbitre nous sépare, le temps qu’il se relève. On tape nos gants et c’est reparti. Je jette ma jambe, sauf qu’elle n’arrive pas à destination, il la retient. Une décharge électrique me parcourt. Sans vraiment réfléchir, je lui fais tâter de ma droite. Je le revois, cet espèce d’enfoiré, et son rire cynique. La rage prend le dessus. J’achève l’homme en face de moi d’un direct sauté.
Je veux me ruer dessus, mais deux bras me retiennent et me ramènent dans mon coin.
-Connor ! hurle Austin. C’est rien, calme toi !
Mes poumons me brûlent, mon cœur s’apprête à bondir hors de son emplacement.
On me fait sortir du ring, quand deux hommes avec une civière débarquent.
Je vois flou, et je n’entends que des bourdonnements.
-Reviens, mec ! Allez ! beugle Austin
Je me secoue et rejoins mon vestiaire, quitté il y a quelques instants seulement. Qu’est-ce j’ai fais ?
Tout le monde bouge, parle, et gravite autour de moi, même Austin.
-Dégagez ! Tous ! j’hurle
Miranda sursaute et s’apprête à s’en aller. J’arrache la bande qui retient mon gant avec mes dents et retire ce dernier. Une main de libre, j’attrape la sienne et l’incite à rester. Et maintenant ? Qu’est-ce que je fais ? Elle s’assoit sur la chaise en face et me regarde, perplexe. Sa tête penche sur le côté, ainsi, elle espère avoir une réponse. Je vais t’en donner une de réponse, tu vas voir ! Et ce sera entièrement TA faute ! Je me relève et fond sur elle, qui écarquille les yeux.
Je pose mes lèvres meurtries sur les siennes, alors glacées. J’ai la sensation d’embrasser une poupée de porcelaine, c’est froid, fragile, et précieux.
Comme si un sortilège s’était levé, elle se réveille de son profond sommeil et me répond. Je demande un accès, et lentement ses lèvres de givre s’entrouvrent et me laisse pénétrer. Je vais à la rencontre de sa langue, brûlante.
Elle me fuit timidement et je la rattrape, encore et encore.
13 commentaires
AisuYumiya
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Il y a 7 ans
Morganou
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Il y a 7 ans
AisuYumiya
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Il y a 7 ans
Alicia Monteiro
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Il y a 7 ans
AisuYumiya
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Caro Handon
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Il y a 7 ans
AisuYumiya
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Il y a 7 ans