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Photo 4 - Mes peurs
Pour commencer, j'aimerai me poser une question qui guidera ma thèse: "Qu'est-ce que la peur?". On ne se le demande peut-être pas assez. Peut-être aussi parce que cela nous semble logique. Mais est-ce que ça l'est vraiment? La peur et l'angoisse sont-elles exactement la même chose? Douter et avoir peur sont-ils deux termes identiques? Oui, cela fait plus qu'une question, mais je suis maîtresse de ce que j'écris, de ce que je me demande. Donc, on ne peut pas intervenir, on ne peut pas m'interdire ou me dire ce que je dois faire ou écrire. Oui, je pars trop loin et je parle toute seule. Mais qui ne s'est jamais parlé à soi-même?
Tout d'abord, la peur est pour moi la sensation qui fait battre mon cœur lorsque quelque chose me tracasse, lorsque je sais que je ne peux pas affronter un problème qui se dresse devant moi et cela peut-être une phobie. Pour ma part, j'ai une phobie de l'amour. C'est plutôt bizarre, incongru, mais je sais ce que j'avance même si ce n'est pas prouvé cliniquement. J'ai peur que l'on m'aime, que l'on s'attache à moi. Je ne sais pas pourquoi. Pourtant, j'aime sans compter, j'aime tout le monde, j'offre mon amour à tous ceux qui en ont besoin. Alors, je ne comprends pas pourquoi. Est-ce que cela a un nom? D'aimer mais d'avoir peur de l'être en retour?
Ensuite, même si ça paraît idiot, j'ai peur de me tromper de chemins pour mon avenir. Il est tellement simple de s'engager dans un chemin sans pouvoir faire machine arrière. Il existe tellement de choix différents que je ne sais pas si je dois plutôt prendre ça ou ça. Si jamais je faisais un mauvais choix, je pourrais le regretter plus tard et m'en vouloir. Pourquoi ne peut-on pas savoir à l'avance si nous avons fait un bon choix ou non? Cela réduirait mes peurs. Je pense même que cela m'angoisse un peu. Une vie peut partir si facilement en fumée que j'ai souvent peur de ne pas être à la hauteur pour continuer par moi-même. Mes parents m'ont toujours dit que j'aurai besoin d'eux plus tard. Je n'ai jamais voulu les écouter et maintenant que j'ai choisi un chemin, une filière pour un futur métier, je suis sûr qu'ils ont raison. Peut-être que je n'aurai pas dû me lancer comme ça, dès ma majorité, à partir dans les grandes études sans vouloir de leur aide. Pour le coup, je sais pourquoi j'ai peur de rater ma vie, c'est parce que je ne veux surtout pas devoir dépendre de quelqu'un et devoir aussi compter chaque centime que je dépense. Je veux le meilleur pour ma famille, pour mes enfants.
Enfin, ma dernière peur est la solitude, je sais que je ne suis pas la seule à l'avoir. Pourtant, je n'arrive pas à passer au-dessus de ça. Entre mon couple qui battait de l'aile, mes meilleures amies qui m'ont toutes lâchées au bout d'un certain temps sans aucune raison alors que je suis l'amie la plus gentille, serviable et fidèle que l'on puisse avoir. À force d'être abandonnée, j'ai peur d'être seule et que l'on me laisse dans une solitude dont je ne pourrai plus me sortir. Heureusement que j'ai toujours eu mon meilleur ami, il me permet de ne jamais restée seule. Il est déjà arrivé que l'on se dispute quelques jours ou que l'on ne puisse pas beaucoup se parler à cause de nos projets et ce durant des semaines entières. Mais finalement, ce n'est pas un abandon, ce n'est pas une solitude totale.
Peut-être que ces trois peurs viennent d'un même point: de mes parents et de l'éducation qu'ils m'ont inculquée. J'ai peut-être été trop couvée par mes parents, ce qui désormais m'empêche de me débrouiller toute seule. Je suis incapable de faire tout moi-même, dès que j'essaie, je reviens au même point: j'ai peur de me louper et de me rater. Je pense que j'ai vraiment besoin de toujours avoir quelqu'un auprès de moi. J'ai besoin que l'on m'aide à avoir confiance en moi. J'ai besoin que l'on me soutienne au quotidien. Je sais que mon meilleur ami est là pour moi et qu'il répond à ces critères, mais nous ne vivons pas ensemble. Bien sûr, je ne veux pas que l'on me commande, je veux garder ma liberté, c'est même la raison qui m'a poussée à partir de chez mes parents. Je ne voulais plus vire chez eux et dépendre de leur argent, car en faisant cela, je deviens esclave de mes parents. Ils peuvent me demander ce qu'ils souhaitent en échange de cet argent pour payer mes besoins. Ainsi, en étant partie loin d'eux, avec mon argent de poche, mes galères et mes envies, j'ai pu garder cette liberté. Je sais que j'ai toujours dû travailler après la faculté, pour pouvoir payer mon logement, ma nourriture et mes autres dépenses, mais au moins, je n'ai besoin de personne pour vivre. Et je pense qu'avec le peu de recul que j'ai, j'ai compris que j'avais peur de me tromper et de ne pas être capable de m'en sortir toute seule.
J'espère simplement que mes peurs finiront par se dissiper et que plus tard, je serai capable de me débrouiller sans avoir peur de quoi que ce soit. Un jour, ma prof de philosophie du lycée nous a dit que la peur était quelque chose de courant et même de fondamental dans une vie, je pense qu'elle n'a pas tort, mais elle a aussi dit que ces peurs pouvaient être surmontées pour être ensuite remplacées par d'autres peurs. Je pense à nouveau qu'elle a raison. Dans ce cas-là, ça voudrait dire que je n'aurai pas le choix, que j'aurai toujours peur de quelque chose. Est-ce que l'on devient esclave de nos peurs? J'ai peur de mes peurs. Est-ce idiot?
6 commentaires
Inès Takeya Ruiz
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Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
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Il y a 4 ans
fabi72
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Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
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Il y a 4 ans
patoche
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Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
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Il y a 4 ans