Fyctia

Après avoir parlé de mes différentes familles qui me tiennent, à cœur, j'ai jugé bon d'expliquer ce que je ressens vis-à-vis de mes amis. Je n'ai pas toujours été très gâtée en ce qui concerne l'amitié, ni l'amour d'ailleurs. Pour ma part, j'ai eu ma première meilleure amie dès la maternelle, nous nous apprécions beaucoup et nous nous ressemblions énormément (au point même que certains parents nous confondaient!). Nous nous complétions parfaitement, elle aimait le jaune d’œuf et moi le blanc par exemple. J'ai vécu de très belles années ainsi. Mais pour une raison que j'ignore toujours, elle s'est mise à m'éviter et nous nous sommes perdues de vue. À vrai dire, ça souvent été le cas avec mes autres meilleures amies. Autant ne pas en avoir du tout, c'est beaucoup plus pratique et ça blesse beaucoup moins. C'est ce que j'ai fini par faire, lassée par toutes les fois où l'on m'a abandonnée pour aucune raison. Je m'étais déjà posée des questions, j'étais quasiment certaine que j'étais LE problème. Mais j'arrive à garder mon meilleur ami depuis plus de dix ans! Ce qui est un miracle, cela n'est jamais arrivé et je me demande comme cela a pu l'être. J'ai peut-être peu confiance en moi, mais avec le temps, j'ai compris que je n'étais pas le problème. Si on finissait par se lasser de moi, c'était simplement à cause de l'évolution et de la connerie humaine. Il y a toujours une fille plus jolie, plus populaire, plus douée, plus attirante. Donc forcément, on jette ce qui nous paraît périmé, moins attrayant, plus vieux.

Sans parler de mes meilleures amies, j'ai aussi eu beaucoup de groupes de potes. Ceux avec qui on est toujours fourré, qu'on arrive pas à se séparer et qu'on choisit pour faire des travaux de groupe. J'étais plutôt du genre à faire ma timide, je ne voulais pas me montrer trop autoritaire ou trop ''studieuse'', donc je m'amusais avec eux, je ne faisais rien en cours. Cela m'a coûté pas mal de travaux supplémentaires après les cours au collège. Au lycée, c'était assez différent, j'avais un groupe de potes énorme. On était plus d'une quinzaine! On ne s'entendait pas tous, moi si. Mais parmi ces quatorze humains, aucun ne se retrouvait dans la même classe que la mienne, j'ai toujours été seule. À croire que le sort s'acharnait sur moi et qu'il voulait absolument que je me retrouve seule. Je l'ai plutôt bien vécu, enfin, surtout après plusieurs semaines. Je ne pouvais pas en vouloir au ''hasard''.

Aujourd'hui, je n'ai toujours pas le même groupe de potes, nous nous sommes séparés à la fin du lycée, après le baccalauréat. Nous n'avons pas vraiment eu le choix, nous avons chacun choisi un chemin différent suivant ce que nous souhaitions faire plus tard et même si par chance nous choisissions ce même chemin, c'était la ville qui nous séparait. Nous n'étions pas fait pour être de parfaits amis au final. J'ai fait tranquillement ma vie de mon côté. J'ignore ce qu'ils sont devenus et j'ignore également s'ils se rappellent de moi. Je suis plutôt le genre de filles que l'on oublie rapidement. Big up à Gérard, mon premier amour qui doit m'avoir oubliée la seconde après notre première fois sur le lit de l'un de ses patients. Oui, Gérard était médecin et avait six ans de plus que moi, mais ne ditons pas que ce n'est pas l'âge qui compte? Je ne sais plus. De toute façon, je n'ai jamais été très douée pour les relations à distance avec mes amis, alors une relation avec un médecin, c'était forcément voué à l'échec. Et puis, en y repensant, il n'était pas si beau gosse que ça. Je ne compte même pas cette aventure comme une vraie relation amoureuse. J'ai plutôt été une nouvelle victime qu'il pouvait accrocher sur son tableau de chasse.

Pour en revenir au sujet principal, aujourd'hui, ma bande d'amis se compose de mon meilleur ami, de Josiane une avocate, de Laureline une pharmacienne et de Bastien un musicien. Ce n'est pas très glorieux, mais ce n'est pas non plus déplorable. Je sais que je pourrais faire mieux mais je ne suis pas le genre de personnes à être très social. Je opte plutôt pour la facilité, la simplicité et la discrétion. Je n'aime pas me faire remarquer, ironique doivent de dire mes anciens amis, puisque j'étais l'attraction du rire lors des repas à la cafétéria. Je l'ai toujours dit depuis que je suis toute petite, mais il ne sert à rien d'avoir beaucoup d'amis, si on en a juste un ou deux mais qu'ils sont des vrais, alors tout va pour le mieux. Je ne l'ai pas beaucoup écouté, mais quand je regarde ma relation avec mon meilleur ami, je me dis que c'est totalement vrai. Nous n'avons pas eu tant que ça de bas, et nous sommes toujours restés en bons termes.

Mon meilleur ami, c'est un peu mon rayon de soleil qui vient me chatouiller la joue dès le matin en passant délicatement dans les trous de mon volet pourri. Il est l'oxygène dont j'ai besoin pour vivre. Il est la seule personne qui m'a toujours soutenue depuis le début de notre relation, il est aussi le seul à ne m'avoir jamais jugée sur ce que je faisais ou sur ce à quoi je ressemblais. Il a toujours été là pour moi, il n'ose pas m'abandonner, il est prêt à mettre sa vie entre parenthèses pour moi, il veut me rendre heureuse. Un sourire sur mes lèvres est pour lui l'un des plus beaux cadeaux qu'il peut recevoir. Pour moi, ça, c'est un vrai ami. J'aimerai pouvoir lui ressembler et être aussi parfaite à ses yeux. J'espère que je ne suis pas la seule à avoir une telle chance, car c'est tout simplement merveilleux de vivre auprès d'une telle personne. Je te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi ces dix dernières années. Je serai toujours là pour toi même dans l'au-delà, car jamais je ne pourrais payer la dette que j'ai envers toi. Je sais que la seule réponse que tu me donneras à cela, c'est: "Tu ne me dois rien, je le fais par amour car tu es incroyable et resplendissante". Comment ne pas craquer?