Zoé Sonobe (zizogoto) Mon album de souvenirs inachevés Photo 2 - Mes familles

Photo 2 - Mes familles

Si j'utilise un pluriel, c'est qu'il y a au moins une raison à cela. Cela peut ne pas paraître évident à la première lecture. Pour moi ça l'est. Je n'ai pas une seule famille, j'en ai plusieurs. Surtout si je compte mes amis, mes ''potes'', ils sont un peu ma cinquième famille. Je dis cinq oui, c'est qu'il y a une raison à cela. Il y a une raison à tout, à chaque mot que j'emploie, à chaque syllabe que je pose sur ma langue lorsque prépare un oral. Rien n'est dit au hasard, rien n'est dit pour combler le vide.


Ma première famille est celle que l'on m'attribue à la naissance, mon père et ma mère, avec ensuite mon petit frère et ma petite sœur. Celle-ci s'est ensuite décomposée pour devenir simplement ma mère, mon frère et ma sœur. Je ne dois pas être la seule à avoir vécu une séparation ou un divorce. Enfin, en tant qu'enfant. Au début, on peut avoir un peu de mal à assimiler ce qui se passe et pourquoi. Pour ma part, j'étais tout de même assez grande, et étant plus mature que la norme, j'arrivais tout de même à plus ou moins comprendre pourquoi ils devaient se séparer. Comme j'ai déjà pu l'évoquer, j'ai peu de souvenirs d'avant, cela reste un peu flou, il ne me semble pas me rappeler de disputes entre mes parents, pourtant, quand je les entends parler aujourd'hui, j'ai l'impression que c'était leur quotidien. Comment ai-je pu ne pas m'en rendre compte alors que je me retrouvais au milieu de tout cela?


J'en viens donc alors à ma deuxième famille qui est composée de mon père et de ma belle-mère, sans compter leurs animaux. Lorsqu'une famille se décompose, il y en a désormais deux. Deux mondes différents car souvent, les règles et l'éducation ne sont pas les mêmes. Les foyers sont déjà très différents et comme ma mère avait la garde, c'est chez elle que je passais le plus du temps. C'est mon frère qui a le plus souffert de cette séparation familiale, il était jeune et avait besoin d'attention à ce moment-là. De toute façon, les actes sont toujours suivis de conséquences. Voilà une phrase que mon père me répétait sans cesse.


Ma troisième famille est celle qui se trouve être la plus importante à mes yeux. C'est mon meilleur ami que je vois comme un frère, un grand frère, un petit frère, mon jumeau. Je ne serai rien sans lui, il m'a permis de me découvrir, de m'aimer et d'apprendre la vie. Il m'a toujours soutenue, plus que n'importe qui d'autre. Alors que nous avons aucun lien de sang, il est la seule personne qui me connaît aussi bien et qui sait ce qui me fait du bien. Il se soucie de moi et essaie par tous les moyens de me rendre heureuse même involontairement. Il a toujours été là pour moi et même si je ne suis pas douée pour lui rendre la pareille, il ne m'en veut pas. C'est ce genre d'amour et de relation qui nous fait comprendre pourquoi l'on vit.


Ma quatrième famille est celle qui correspond à ce qu'on appelle "la famille" au sens large, celle que l'on nous attribue dans un arbre généalogique, les cousins, les cousines, les tontons, les tatas, les grands-parents, etc. Ce sont toutes ces autres personnes liées à moi par le sang qui forment ma quatrième famille. Je les aime beaucoup, mais nous ne sommes pas aussi proches qu'avec ma mère ou mon père par exemple.


Ma dernière famille constitue tous mes amis. Ils sont ceux que je côtoie toute une journée quand je vais à l'université. C'est la famille qui bouge le plus, elle n'est pas la même aujourd'hui que celle du collège ou encore du lycée. Les relations amicales changent, des amis déménagent, des disputent se créent, des amis que l'on perd de vue, etc. Cette famille n'est pas fixe et j'ai envie de dire heureusement. Il faut bien que chacun vive à sa façon, sans disputes, sans déménagements, sans chemins différents, la vie amicale voire sociale deviendrait lassante. Bien sûr, il peut y avoir quelques amis qui restent à mes côtés depuis un certain temps, les plus fidèles, mais on ne peut pas garder en contact une multitude de connaissances.


Pour conclure, la famille a toujours été ma devise principale, depuis toute petite, je faisais passer ma famille avant tout. Mes amis ne devaient pas être les premiers servis. Pour la moi du passé, la famille était la valeur la plus sûre et la plus généreuse. Bien entendu, ma vision des choses et surtout de la famille a beaucoup changé en grandissant. Mes idées évoluent en même temps que moi. Je n'ai pas perdu toute foi en ma famille, mais je n'ai plus le même intérêt qu'autre fois. Même si je partage beaucoup de mes souvenirs avec elle, ce n'est pas ma première famille qui fait battre mon cœur.


Demain, j'aurai une sixième famille, celle que je créerai, avec la personne que j'aime, avec mes enfants que j'élèverai moi-même, à mon tour, d'une manière différente de mes parents. Mes enfants auront d'autres points de repères que ceux que j'ai. Ils ne verront pas les Noëls de la même façon, moi, je les ai toujours passé chez mes grands-parents, cela me paraît même comme une évidence.


C'est peut-être assez abstrait, je me perds peut-être dans mes explications. Mais si je prends le temps de tout coucher sur papier, c'est pour que mes enfants sachent qui j'étais, puisque moi-même je l'ignore et que je ne pourrai jamais leur dire de vive voix. Si je me mets que maintenant à penser à mon passé alors que je n'ai que vingt-quatre ans, c'est parce que la vie s'écoule à une vitesse et qu'il ne me reste plus beaucoup de grains de sable dans le sablier pour raconter ce que j'ai pu ressentir en évoluant dans cette Nature qui est mon patrimoine personnel. On m'a posé des questions sur mon ''moi'' et j'ai été incapable d'y répondre. Peut-être qu'en retraçant ma vie et les choses importantes à mes yeux, je comprendrai celle que je suis et celle dont on se souviendra.

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8 commentaires

Inès Takeya Ruiz

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Il y a 4 ans

La vision "des familles" est porteuse et fondatrice. Comme tu l'écris, tu te perds un peu dans ton texte, mais c'est le tien et il me transporte dans tes souvenirs.

Zoé Sonobe (zizogoto)

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Il y a 4 ans

Oh je vois ! Merci, il faudrait que je relise tout ça à plat ^^'

patoche

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Il y a 4 ans

Pas simple de se voir grandir et de penser au futur soi . Tout en ayant les stigmates de son enfance .

Zoé Sonobe (zizogoto)

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Il y a 4 ans

Tout à fait

fabi72

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Il y a 4 ans

Chacun choisit son avenir... on essaie toujours d'éviter de reproduire ce que l'on a vécu petit ou petite,en essayant de garder ce qui nous semble bon.

Zoé Sonobe (zizogoto)

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Il y a 4 ans

En effet! C'est important de pouvoir choisir!

Michbonj

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Il y a 4 ans

Ouf, on apprend que tu t’en sors bien. Et parle de l’avenir en ne voulant tomber dans les travers que tu as mal vécus. Ce qui est important a dit un sage: ce n’est le but, c’est le chemin. Ton empathie, tes « familles » tes relation c’est super. Bonne continuation.

Zoé Sonobe (zizogoto)

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Il y a 4 ans

Merci beaucoup!
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