Zatiak SOS Strip-teaseur pour Noël Chapitre 6 : Improvi... 5/6

Chapitre 6 : Improvi... 5/6

— C'est exactement ce que je voulais dire. Et c'est bien.


Il accélère le pas pour rejoindre les autres, nous laissant à nouveau seuls.


— Est-ce que je viens de recevoir l'approbation de ton ex-prétendant ? demande Ethan, clairement amusé.


— Il semblerait. Ne t'en fais pas une médaille.


— Trop tard. Je vais faire graver "Approuvé par Lucas" sur ma poitrine.


— Tu es ridicule.


— Et toi, tu souris. Un sourire réel, pas celui que tu affiches pour les photos de famille.


— Je ne vois pas ce que tu veux dire, je mens, reprenant inconsciemment la même phrase que j'ai utilisée avec Lucas.


— Bien sûr que si, répond Ethan en me lançant un clin d'œil. Ton sourire Deveraux et ton sourire Juliette sont deux choses très différentes.


Cette observation me laisse sans voix.


Peut-être que je ne suis pas aussi complexe que je le crois.


Le reste de la promenade se déroule sans incident majeur, mais je reste troublée par les observations d'Ethan. Et par le fait que ma main semble naturellement retrouver la sienne chaque fois que le terrain devient plus difficile, même lorsque les autres ne peuvent pas nous voir.


De retour au manoir, je parviens à coincer Amélie dans sa chambre, déterminée à obtenir des explications sur son mensonge du dîner.


— Six mois ? j'attaque sans préambule. Sérieusement, Amélie ?


Elle lève les yeux de son ordinateur, nullement intimidée.


— Bonjour à toi aussi, grande sœur. Belle promenade ?


— Ne change pas de sujet. Pourquoi as-tu menti ?


— Pourquoi l'as-tu fait ? contre-t-elle, fermant son ordinateur pour me faire face.


— De quoi parles-tu ?


Son regard est beaucoup trop perspicace pour une fille de son âge.


— Oh, s'il te plaît. Je ne suis pas stupide, Jules. Il y a quelque chose de bizarre dans toute cette histoire avec Ethan.


Mon cœur s'accélère, mais je maintiens mon expression neutre.


— Je ne comprends vraiment pas de quoi tu parles.


— Je ne te crois pas.


Nous nous regardons en chiens de faïence, un duel silencieux entre sœurs. C'est moi qui cède la première.


— Qu'est-ce qui te fait penser qu'il y a quelque chose de "bizarre" ?


— Pour commencer, tu n'as jamais, jamais mentionné un seul homme dans ta vie depuis la débâcle avec Nash il y a deux ans. Puis soudain, tu apparais avec ce spécimen magnifique qui semble tout droit sorti d'un catalogue "petit ami parfait".


— Il est loin d'être parfait, je marmonne.


— C'est précisément ça ! s'exclame-t-elle triomphalement. Il n'est pas parfait, pas dans le sens Deveraux du terme. Il est trop réel, trop authentique. S'il était un prétendant approuvé par Mère, il serait beaucoup plus... lisse.


Je ne peux nier sa logique. Ethan, malgré ses efforts pour jouer le rôle du petit ami sophistiqué, conserve une qualité brute, indisciplinée, qui tranche avec le vernis social de notre cercle.


— Il me plaît justement parce qu'il est différent, je réponds, surprenant ma sœur et moi-même par la sincérité dans ma voix.


Amélie m'étudie attentivement.


— Tu l'aimes vraiment, n'est-ce pas ?


La question me prend au dépourvu. Bien sûr que non, je ne l'aime pas. C'est un arrangement commercial. Une transaction. Un...


Alors pourquoi est-ce si difficile de le dire ?


— Notre relation est... compliquée.


— Les meilleures le sont toujours, dit-elle avec une sagesse surprenante. Je promets de ne pas faire sauter votre couverture.


— Quelle couverture ? je demande trop rapidement.


Son sourire est à la fois tendre et moqueur.


— Peu importe ce que vous êtes réellement, Jules, je vois comment tu le regardes. Et comment il te regarde. Il y a quelque chose là. Que ce soit depuis six mois ou trois jours, c'est réel.


Ses paroles résonnent en moi d'une façon troublante.


— Tu es trop romantique pour ton bien, je réponds.


— Et toi, pas assez.


Elle a peut-être raison. Je quitte sa chambre avec plus de questions que de réponses, et une étrange sensation de vide dans la poitrine.


Le reste de la journée passe dans un tourbillon d'activités sociales. Ethan continue de me surprendre par sa capacité à naviguer dans ce monde qui n'est pas le sien. Il fait rire mon père – un exploit en soi – et parvient même à arracherun sourire à ma mère lorsqu'il lui demande la recette d'un hors-d'œuvre particulièrement réussi.


Mais c'est pendant notre préparation pour le cocktail pré-dîner que quelque chose d'étrange se produit entre nous. Je l'aide à ajuster ses boutons de manchette – des pièces vintage de mon père qu'il lui a prêtées, un geste qui m'a laissée stupéfaite.


— Tiens-toi tranquille, j'ordonne alors qu'il ne cesse de bouger.


— Désolé, je n'ai pas l'habitude de ces trucs. Dans mon monde, les boutons de manchette sont considérés comme des instruments de torture.


Je ris malgré moi.


— Dans ton monde, les vêtements en général semblent être considérés comme des entraves à la liberté d'expression.


— Touché, Princesse.


Nous sommes si proches que je peux sentir son après-rasage – quelque chose d'épicé et de subtil que j'ai acheté pour lui mais qui, sur sa peau, sent complètement différent. Meilleur. Ses yeux suivent mes doigts qui luttent avec le mécanisme récalcitrant. Puis, sans avertissement, ils remontent jusqu'à mon visage. Je lève les yeux et me retrouve piégée dans son regard.


L'air entre nous change, se charge d'une tension que je n'arrive pas à nommer. Sa respiration semble s'accélérer légèrement, à moins que ce ne soit la mienne. Pendant un instant irréel, nous restons ainsi, immobiles, à quelques centimètres l'un de l'autre. Si l'un de nous se penchait juste un peu...


— Voilà, c'est fait, je dis brusquement en reculant, brisant quoi que ce soit qui venait de se passer. On devrait descendre.


— Juliette, commence-t-il, sa voix plus grave que d'habitude.


— On va être en retard, je l'interromps, incapable de gérer ce que je viens de ressentir.


Il me regarde un long moment, puis acquiesce.


— Après toi, Princesse.


Dans le salon avant le cocktail, un désastre m'attend. Ma mère a sorti les albums photos.


Seigneur, non. Tout mais pas ça.


— Ah, Juliette, Ethan ! s'exclame-t-elle avec une animation suspicieuse. Je montrais justement à tout le monde quelques souvenirs de famille.


Je m'approche avec appréhension, Ethan sur mes talons. Le cercle de vautours – pardon, d'invités – s'écarte pour nous laisser voir l'album ouvert sur les genoux de ma mère. Et là, en plein milieu de la page, l'horreur absolue : moi à quinze ans, dans ma phase rebelle que j'ai passé les douze dernières années à essayer d'effacer de la mémoire collective.

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19

19 commentaires

NICOLAS

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Il y a 7 jours

💕🫶😍

Assmag

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Il y a 8 jours

Ethan et Juliette ont eu un petit moment d'égarement les yeux dans les yeux ! 😍😜 Vivement qu'elle arrête d'avoir peur de tout et qu'elle ne s'enfuit plus à chaque occasion ! Allez Jules...un peu de courage 💪😅

perrine0382

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Il y a 8 jours

La petite sœur à l'air vraiment très perspicace. Finalement Juliette pensait Lucas ennuyeux ou prévisible car elle même l'était peut être aussi 🫣 visiblement Lucas a apprécié qu'elle soit un peu moins "coincée". J'aime beaucoup Ethan. Bon je me doute qu'ils vont finir par être démasqués....

petites.plumes

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Il y a 8 jours

Je veux un tome compagnon sur la sœur ! A ce stade, c'est ObliGé !

Zatiak

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Il y a 8 jours

Ahah, j'y pense, j'y pense, mais je vais d'abord terminer celui-là 😂

JustineSt

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Il y a 8 jours

J'adore ce moment entre soeurs ! Et puis Ethan ... c'est vraiment MON chouchou, vivement la suite !

Zatiak

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Il y a 8 jours

Moooh merci

Sunny NDV

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Il y a 8 jours

J'ai beaucoup aimé la perspicacité de la frangine et ce moment suspendu entre eux, mais ces mères, qui adorent vous mettre la honte.. ;-)

Zatiak

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Il y a 8 jours

👀🥰
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