Zatiak SOS Strip-teaseur pour Noël Chapitre 6 : Improvi... 6/6

Chapitre 6 : Improvi... 6/6

Cheveux teints en noir, eye-liner excessif, t-shirt de groupe de metal déchiré, et une expression de pure hostilité adolescente. La photo que j'étais certaine d'avoir détruite dans un rituel impliquant du feu et des invocations aux dieux de la dignité.


— N'est-elle pas adorable ? commente ma mère avec un sourire qui ne trompe personne. Juliette a toujours eu un... esprit créatif.


Je vais mourir. Ici. Maintenant. Adieu, monde cruel.


Je sens le regard d'Ethan sur la photo, puis sur moi. Je m'attends à une remarque sarcastique, à un sourire moqueur, à n'importe quoi qui me donnerait une excuse pour le frapper.


Au lieu de ça, il se penche et observe la photo avec un sérieux inattendu.


— The Misfits, dit-il en indiquant le logo sur mon t-shirt. Excellent choix musical. J'étais plus Ramones à cet âge, mais je respecte.


Puis, sans me laisser le temps de réagir, il se tourne vers ma mère.


— Catherine, je dois dire que votre fille a toujours eu un goût impeccable, que ce soit en musique ou en arrangements floraux. D'ailleurs, ceux du hall d'entrée sont-ils votre œuvre ? Ils sont remarquables.


Et juste comme ça, la conversation dérive vers les fleurs, laissant ma phase goth oubliée. Ma mère, toujours sensible aux compliments sur ses compositions florales, ferme l'album et se lance dans une explication détaillée de sa technique.


Ethan me lance un regard discret, un léger sourire aux lèvres qui dit clairement : "Tu me dois une faveur."


Comment a-t-il fait ça ? Comment a-t-il su exactement comment détourner l'attention et me sauver de l'humiliation ?


Le cocktail commence peu après, un événement formel où chacun joue son rôle dans la chorégraphie sociale des Deveraux. Je suis séparée d'Ethan pendant un moment, ma mère l'ayant stratégiquement placé à l'autre bout de la pièce pour qu'il "fasse connaissance avec tout le monde". Je le vois charmer sans effort un groupe d'amies de ma mère, tandis que je suis coincée avec Lucas et son père qui discutent fusion-acquisition.


Je m'ennuie mortellement quand soudain, je sens une présence familière à mes côtés. Ethan est là, glissant un bras autour de ma taille avec une assurance tranquille.


— Vous m'excusez de vous voler Juliette un instant ? dit-il à mes interlocuteurs avec ce sourire qui semble ouvrir toutes les portes.


Il m'entraîne vers un coin plus calme de la pièce.


— Tu semblais sur le point de te planter un canapé dans l'œil par pur ennui, murmure-t-il.


— Mon héros, je réponds avec un sarcasme qui manque de conviction. D'abord l'album photo, maintenant ça. Tu vas finir par me faire croire que tu te soucies vraiment de moi.


— Performance, Princesse. Je suis payé pour être convaincant.


Ses mots me piquent d'une façon inattendue. Bien sûr que c'est une performance.


Nous rejoignons un groupe où Madame Hartwell discute des préparatifs du gala de charité de Noël. La conversation est fade mais au moins, avec Ethan à mes côtés, je me sens moins seule dans cette mer de superficialité.


C'est alors que je remarque sa main dans le bas de mon dos, un geste qui fait partie de notre mise en scène, mais dont la chaleur semble traverser le tissu de ma robe pour atteindre directement ma peau.


Madame Hartwell nous observe avec un sourire attendri.


— Vous formez vraiment un couple adorable, remarque-t-elle.


Je souris poliment tout en pinçant discrètement la hanche d'Ethan en représailles pour la main qu'il vient de glisser possessivement dans mon dos, ses doigts traçant des cercles juste au-dessus de mes reins.


— Si vous saviez, murmure Ethan à mon oreille, son souffle me faisant frissonner malgré moi. Elle est irrésistible quand elle s'énerve.


Je maintiens mon sourire tout en lui écrasant légèrement le pied.


— Et lui est tellement drôle quand il croit avoir le dernier mot, je réponds avec une douceur feinte.


Madame Hartwell glousse, charmée par notre échange.


— Cette tension entre vous... c'est rafraîchissant de voir un couple qui garde cette étincelle même après six mois.


— L'étincelle, répète Ethan en me fixant intensément, sa main descendent légèrement dans mon dos. C'est le moins qu'on puisse dire.


Je me penche pour lui murmurer à l'oreille, assez bas pour que personne d'autre n'entende :


— Si ta main descend encore d'un centimètre tu la perds.


Son rire semble tellement authentique que même moi, je faillis y croire. Ce qui me trouble profondément n'est pas notre performance – nous jouons nos rôles à la perfection – mais à quel point ces provocations constantes, ces contacts à la limite de l'inapproprié, cette guerre silencieuse, sont devenus presque... plaisants. Comme si, sous couvert de faire semblant, nous nous autorisions des libertés que nous n'aurions jamais prises autrement.

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8 commentaires

Assmag

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Il y a 6 jours

Ethan est vraiment admirable et resplendissant dans ce milieu car il sait s'adapter, tel un caméléon, à n'importe quelle personne et conversation !! On voit bien qu'il s'y sent vraiment à l'aise et court au secours de Juliette dès qu'il peut. Leurs répliques sont si charmantes ! 😍

marina2002

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Il y a 7 jours

👍

Sunny NDV

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Il y a 7 jours

Un jeu à double tranchant, cette complicité un rien forcée et qui semble devenir si naturelle à la fois donne vraiment envie de plus ;-)

JustineSt

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Il y a 7 jours

Hâte de savoir s’il va prendre le risque de perdre sa main ! J’adore leurs échanges et leur complicité qui devient de plus en plus évidente !
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