Zatiak SOS Strip-teaseur pour Noël Chapitre 6 : Improvi... 3/6

Chapitre 6 : Improvi... 3/6

Un coup à la porte interrompt notre échange. La voix de Mercedes nous informe que le petit-déjeuner sera servi dans vingt minutes et que les Hartwell sont déjà en bas.


— Les joies de la vie chez les Deveraux, commente Ethan en se levant. Petit-déjeuner à 8h30 précises, même pendant les vacances.


— Avec invités, j'ajoute en grimaçant.


— Ton Lucas te manque ?


Je lui lance un regard noir.


— Ce n'est pas "mon" Lucas. Et certainement pas.


— Dans ce cas, dépêchons-nous. Je meurs de faim.


Vingt minutes plus tard, nous faisons notre entrée dans la véranda, où le petit-déjeuner est servi. La pièce est baignée de lumière hivernale, la table dressée avec l'élégance habituelle des Deveraux – porcelaine fine, argenterie étincelante, et arrangements floraux qui ont probablement coûté plus que le salaire mensuel moyen. Les Hartwell sont déjà installés, discutant avec mes parents comme les vieux amis qu'ils sont.


Showtime.


Margaret Hartwell se lève immédiatement en nous voyant entrer, son visage impeccablement botoxé s'éclairant d'un sourire.


— Juliette, ma chérie ! s'exclame-t-elle en m'embrassant sur les deux joues. Tu es resplendissante. L'amour te va à ravir.


Je parviens à ne pas grimacer à cette remarque.


— Margaret, quel plaisir de vous revoir. Permettez-moi de vous présenter Ethan Miller.


Ethan s'avance avec une aisance qui me surprend encore, prenant la main de Margaret avec juste ce qu'il faut de fermeté.


— Madame Hartwell, c'est un honneur de rencontrer des amis proches de la famille de Juliette.


— Oh, appelez-moi Margaret, insiste-t-elle, visiblement charmée. Howard, regarde comme ils forment un beau couple !


Howard Hartwell, un homme corpulent à l'allure sévère adoucie par des années de bonne chère, hoche la tête avec approbation.


— Miller, dit-il en serrant la main d'Ethan. Dans quelle branche êtes-vous déjà ?


— Conseil en design architectural, répond fluidement Ethan. Spécialisé dans les espaces de performance.


— Fascinant, commente Howard sans aucune trace de fascination réelle.


C'est alors que Lucas se lève à son tour. Grand, blond, avec ce genre de beauté classique qu'on voit sur les brochures universitaires. Il a toujours été beau, je dois lui accorder ça. Mais en voyant Ethan et lui côte à côte, la différence est frappante. Lucas est une aquarelle soignée ; Ethan est une peinture à l'huile vibrante de couleurs et de textures.


D'où sort cette comparaison artistique ? Je dois vraiment me reprendre.


— Juliette, dit Lucas en m'embrassant sur la joue. Ça fait trop longtemps.


— Lucas, je réponds poliment. Je te présente Ethan.


Les deux hommes échangent une poignée de main que je peux seulement décrire comme territorialement masculine. Lucas esquisse un sourire qui n'atteint pas ses yeux.


— Alors c'est vous, le mystérieux petit ami dont Catherine n'a cessé de parler. Je commençais à croire que Juliette vous avait inventé.


Je sens mon cœur s'arrêter brièvement, mais Ethan rit avec aisance.


— Si elle m'avait inventé, je suis sûr qu'elle aurait fait un meilleur travail. Probablement quelqu'un qui connaît la différence entre un Bordeaux et un Bourgogne.


Tout le monde rit, sauf ma mère qui lance un regard réprobateur à Ethan. Lucas, à ma grande surprise, semble apprécier la plaisanterie.


— Un homme qui reconnaît ses lacunes, c'est rafraîchissant, dit-il. Vous savez, j'ai toujours pensé que Juliette avait besoin de quelqu'un qui puisse la faire sortir de sa zone de confort.


Dit l'homme le plus confortable dans sa zone de confort que j'aie jamais rencontré.


Nous nous installons tous pour le petit-déjeuner, et je me retrouve coincée entre Ethan et Lucas, une configuration qui semble amuser ma mère et Amélie, pour des raisons diamétralement opposées.


Tandis que la conversation dérive vers les sujets habituels – les marchés financiers, le dernier gala caritatif, les exploits des enfants des autres – j'observe discrètement Ethan. Il navigue dans cette conversation avec une aisance déconcertante, plaçant des commentaires appropriés ici et là, posant des questions pertinentes, regardant la personne qui parle avec un intérêt qui semble sincère.


Lucas se penche vers moi, parlant à voix basse.


— Il est... différent de ce que j'imaginais.


— Que veux-tu dire ?


— Je ne sais pas. Plus... authentique ?


Je ne sais pas comment interpréter ce commentaire, alors je me contente de sourire vaguement. Autour de nous, la conversation continue.


Amélie arbore un sourire satisfait, comme si elle avait orchestré cette situation. Et Lucas... Lucas m'observe avec un nouvel intérêt qui me met mal à l'aise.


La main d'Ethan trouve la mienne sous la table et la serre légèrement. Un geste rassurant, calculé pour notre public, bien sûr. Mais je suis troublée par le confort que j'y trouve.


Après le petit-déjeuner, une agitation soudaine saisit le personnel de la maison. Mercedes entre dans la véranda pour informer ma mère que les Bennett et les Wilson viennent d'arriver, avec leurs enfants. Je retiens un soupir. Comme si les Hartwell ne suffisaient pas.


— Oh, parfait ! s'exclame ma mère en tapant dans ses mains, ravie. J'avais complètement oublié qu'ils venaient si tôt.


Mensonge. Catherine Deveraux n'oublie jamais rien, surtout pas quand il s'agit d'organiser des rencontres sociales soigneusement orchestrées.


Les Bennett et les Wilson sont des piliers de la haute société new-yorkaise, amis de longue date de mes parents. Leurs filles, Vanessa et Claire, ont fréquenté la même école privée que moi. Nous n'avons jamais été vraiment proches, malgré les efforts constants de nos mères. Elles me trouvaient trop sérieuse ; je les trouvais trop superficielles.


Dix minutes plus tard, la véranda est envahie par ces nouveaux arrivants. Eleanor Bennett, grande et élancée, dans son éternel ensemble beige coûteux. William Bennett, l'air perpétuellement distrait d'un homme dont l'esprit est toujours au bureau. Vanessa, leur fille, avec ses extensions de cheveux parfaites et son rire trop fort. Puis les Wilson – Martha, Gerald et Claire – tous vêtus dans des tons neutres coordonnés comme si un styliste les avait assortis pour une publicité de Noël.


— Vous devez être Ethan ! s'exclame Eleanor en saisissant la main de mon prétendu petit ami. Catherine nous a tellement parlé de vous !


— En termes flatteurs, j'espère, répond Ethan avec ce sourire charmeur qui semble fonctionner sur tout le monde sauf moi.


Quand est-ce que ma mère a eu le temps de parler d'Ethan à tout le monde ? Et surtout, qu'a-t-elle bien pu dire ?


Après un quart d'heure de conversations superficielles, ma mère se lève et frappe doucement son verre avec une petite cuillère.

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20 commentaires

Sunny NDV

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Il y a 4 jours

Je ne réalise que maintenant j'avais sauté ce chapitre ;-)

Assmag

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Il y a 10 jours

Scène très bien décrite et qui s'annonce assez cocasse...trop hâte de savoir l'annonce de la mère ! 🤔🥴🫣

Zatiak

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Il y a 9 jours

👀

petites.plumes

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Il y a 10 jours

J'ai dévoré absolument tous les chapitres 🤩 il me faut la suite et vite !

Zatiak

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Il y a 9 jours

Mooooh merci, ça me fait plaisir que tu aimes 🥰

E.S Line

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Il y a 10 jours

Une aide au déblocage avant de venir rattraper mon retard lecture ! (yes, ce n'est que le début du concours et je suis déjà à la bourre 🤡)

KoalAline

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Il y a 10 jours

La mère de Juliette est détestable, autant que Lucas et toutes ces personnes bourgeoises +++

Zatiak

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Il y a 9 jours

C'est pas faux x)

JustineSt

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Il y a 10 jours

Oh purée je sens que je vais adorer détester Lucas !! Vite la suite !
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