Zatiak SOS Strip-teaseur pour Noël Chapitre 6 : Improvi... 2/6

Chapitre 6 : Improvi... 2/6

— Tu es télépathe maintenant ?


— Non, juste observateur. La façon dont tu as pâli à la mention de son nom, plus la remarque d'Amélie sur l'extase de ta mère... C'était assez évident.


Je soupire profondément.


— Lucas Hartwell. Héritier de Hartwell Financial. Diplômé de Princeton. Joueur de polo le week-end. Le gendre idéal selon les standards de Catherine Deveraux.


— Et selon les tiens ?


Sa question me prend au dépourvu.


— Il est... parfaitement agréable, je réponds en choisissant soigneusement mes mots.


— Ouch. "Parfaitement agréable." Je ne sais pas ce qui est pire – être détesté ou être trouvé "parfaitement agréable".


Son commentaire me fait rire malgré moi.


— Il n'est pas détestable. Juste...


— Ennuyeux ? Prévisible ? Aussi passionnant qu'un documentaire sur la fabrication du papier toilette ?


— J'allais dire "conventionnel", mais ton analyse n'est pas entièrement incorrecte.


Ethan se lève et s'étire, révélant une bande de peau bronzée lorsque sa chemise se soulève légèrement.


Ne regarde pas son ventre, Juliette. Sérieusement, arrête de regarder.


— Alors, quel est le plan ? demande-t-il, me ramenant à la réalité.


— Le plan ?


— Pour faire face à l'ennuyeux Lucas et ses parents ? Je dois jouer le petit ami jaloux, le confident détendu, ou l'intellectuel intimidant ?


La question me fait réfléchir. Je n'avais pas anticipé ce scénario spécifique.


— Sois juste... toi-même, je réponds finalement. Enfin, la version améliorée de toi-même que nous avons créée.


— Attends, tu me trouves déjà amélioré ? dit-il en posant théâtralement une main sur son cœur.


Je lève les yeux au ciel, mais ne peux réprimer un sourire.


— Ne t'emballe pas. Et par pitié, évite le terme "strip-tease".


— Je pensais plutôt mentionner mes performances à poil devant un public en délire.


— Ethan !


— Je plaisante, Princesse. Détends-toi.


Il s'approche, soudain plus sérieux, et pose ses mains sur mes épaules.


— Écoute, on a survécu au dîner avec tes parents hier soir. On peut gérer quelques invités supplémentaires. Fais-moi confiance.


Ses mots, combinés à la chaleur de ses mains sur mes épaules, produisent un effet étrangement apaisant. Je me surprends à hocher la tête.


— D'accord. Mais pas d'improvisation excessive.


— Tu enlèves tout le plaisir, soupire-t-il en s'écartant. Allons-y, avant que ta mère n'envoie une équipe de recherche.


Épuisée par cette journée de faux-semblants, je m'effondre sur notre lit partagé.


— Comment fais-tu ça ? je demande en fixant le plafond.


— Faire quoi ? répond Ethan depuis la salle de bain où il se brosse les dents.


— Cette... performance. Tu es tellement à l'aise. Comme si c'était naturel.


Il apparaît dans l'encadrement de la porte, brosse à dents en main, de la mousse de dentifrice au coin des lèvres. C'est étrangement... domestique.


— C'est mon métier, Princesse. Je joue des rôles tous les jours.


— Tu veux dire que se déshabiller sur scène est la même chose que naviguer dans les subtilités de la haute société ?


Il rit, retourne cracher dans le lavabo, puis réapparaît en essuyant sa bouche.


— Crois-le ou non, oui. Il s'agit toujours de lire son public et de lui donner ce qu'il attend, tout en gardant une part d'authenticité.


Cette réponse me donne à réfléchir. Je n'avais jamais considéré le strip-tease comme un art de performance sophistiqué.


— Et c'est quoi, la part d'authenticité dans le strip-tease ?


— Le plaisir, répond-il simplement. Si tu n'aimes pas ce que tu fais, ça se voit. Les gens ne paient pas pour voir quelqu'un qui semble malheureux se déshabiller.


Ça fait... étonnamment sens.


Je commence à installer la barrière d'oreillers qui a désormais sa place au milieu de notre lit king-size, mais mes mouvements sont lents, mon corps lourd de fatigue.


— Laisse, je m'en occupe, dit Ethan en prenant le relais.


Il empile méthodiquement les oreillers, créant notre Grande Muraille de Chine textile personnelle.


— Tu crois vraiment que ça va faire une différence ? je demande, un brin moqueuse.


— Probablement pas, avoue-t-il avec un sourire en coin. Mais c'est l'intention qui compte.


— Qu'est-ce que ça veut dire ?


— Ça veut dire que si ton subconscient décide encore une fois de me chercher pendant ton sommeil, au moins tu pourras prétendre que tu as essayé de résister.


Je lui lance un oreiller supplémentaire au visage.


— Idiot.


— Adorable, réplique-t-il en attrapant l'oreiller au vol.


Nous nous glissons chacun de notre côté du mur de séparation. J'éteins ma lampe et la pièce plonge dans l'obscurité.


— Bonne nuit, Ethan, je murmure.


— Bonne nuit, Princesse. Essaie de rester de ton côté cette fois.


— Je ne fais pas confiance à ton côté pour rester à sa place.


Son rire étouffé est la dernière chose que j'entends avant de sombrer dans un sommeil étonnamment profond.


Le matin suivant, je me réveille progressivement, enveloppée dans une chaleur confortable qui me donne envie de me rendormir immédiatement. Quelque chose de solide et de chaud est pressé contre mon dos, et un poids repose sur ma taille. J'ouvre lentement les yeux, mon cerveau embrumé peinant à analyser la situation.


Oh. Mon. Dieu.


Les oreillers sont éparpillés aux quatre coins du lit. Je suis blottie contre Ethan, son bras enroulé autour de moi dans une étreinte protectrice. Sa respiration régulière me chatouille la nuque. Nous nous sommes entrelacés dans notre sommeil comme deux pièces de puzzle trouvant naturellement leur place.


Bouge, Juliette. Bouge maintenant. Avant qu'il ne se réveille.


J'essaie de me dégager subtilement, mais son bras se resserre instinctivement autour de moi.


— Mmm, pas encore, murmure-t-il d'une voix rauque de sommeil.


Mon cœur fait un bond ridicule dans ma poitrine.


— Ethan, réveille-toi, je chuchote urgemment.


— Hmm ?


Il ouvre les yeux, cligne plusieurs fois, puis prend conscience de notre position. Son bras se retire comme s'il s'était brûlé.


— Désolé, marmonne-t-il en s'éloignant brusquement. Je ne voulais pas...


— C'est moi qui... j'ai dû...


Nous parlons en même temps, puis nous arrêtons, embarrassés. La situation serait presque comique si je n'étais pas aussi mortifiée.


Pourquoi est-ce que je me sens si... déçue qu'il se soit écarté ?


— Les oreillers n'ont pas tenu leurs promesses, remarque-t-il après un silence gênant.


Je ne peux m'empêcher de rire.


— Clairement, on a besoin d'une solution plus efficace.


— Des menottes, peut-être ? suggère-t-il avec un demi-sourire.


— Dans tes rêves, Miller.


— C'est toi qui es venue dans les miens, Deveraux.


Touché.

Tu as aimé ce chapitre ?

11

11 commentaires

Assmag

-

Il y a 11 jours

❤️

JustineSt

-

Il y a 11 jours

J'aime beaucoup cette idée de subconscient qui prend le dessus comme s'il leur disait de se réveiller ! J'aime toujours autant et languis de lire la suite !

natha_lit

-

Il y a 11 jours

😍

Sunny NDV

-

Il y a 11 jours

En effet, la loi de l'attraction inconsciente est clairement bien plus forte qu'une pille d'oreillers. J'adore (encore plus que la description de l'insipide fils Hartwell ;-)

DOM75

-

Il y a 11 jours

👀
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.