Fyctia

Le visage de Juliette se fige en un masque parfait, mais je peux presque entendre les alarmes retentir dans sa tête. Je garde mon sourire en place, mon cerveau travaillant à toute vitesse.

— En fait, je réponds avec un léger rire, ça dépend de comment on compte. Notre première rencontre remonte effectivement à environ six mois, mais nous avons pris notre temps avant de rendre les choses officielles, il y a trois mois.

Je me tourne vers Juliette, prenant sa main dans la mienne avec une tendresse calculée.

— Tu te souviens de cette exposition à la galerie Leland ? C'est là que tout a commencé, même si quelqu'un était trop obstinée pour l'admettre immédiatement.

Son soulagement est presque palpable, rapidement masqué derrière un sourire taquin.

— Je n'étais pas obstinée, juste... prudente, répond-elle, s'adaptant instantanément à mon improvisation.

— Tu as refusé mon invitation à dîner deux fois, je rappelle avec une fausse indignation.

— Trois fois, en fait, corrige-t-elle, entrant parfaitement dans le jeu. La persistance a finalement payé.

— Je préfère appeler ça de la détermination, je réponds en portant sa main à mes lèvres dans un geste qui fait roucouler Amélie d'approbation.

L'histoire improvisée semble satisfaire Catherine, qui hoche la tête d'un air appréciateur.

— La prudence est une qualité admirable, commente-t-elle. Surtout de nos jours où les relations semblent se former et se dissoudre à la vitesse de l'éclair.

— Parfois, les meilleures choses méritent qu'on attende, je réponds avec un sourire qui fait légèrement rougir Juliette.

Peut-être que je joue un peu trop bien mon rôle...

Le dîner se termine sans autre incident majeur. Alors que nous nous retirons dans le salon pour un digestif, je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. Un coup d'œil discret confirme ce que je craignais – un message d'Emma.

"Appelle-moi dès que possible. Maman a eu un mauvais jour."

Mon cœur se serre, mais je maintiens mon sourire en place. Je murmure à l'oreille de Juliette que je dois prendre un appel et m'excuse auprès de la famille avant de me retirer dans un coin tranquille du jardin d'hiver adjacent.

La conversation avec Emma est brève mais préoccupante. Notre mère a eu un épisode de faiblesse, rien de grave selon le médecin, mais suffisant pour me rappeler douloureusement pourquoi je suis ici, dans cette maison opulente, jouant ce rôle.

Quand je retourne au salon, Juliette me jette un regard interrogateur que j'écarte d'un léger hochement de tête. Ce n'est ni le moment ni l'endroit. Et puis, moins elle en sait sur ma vie personnelle, mieux c'est. Les contrats fonctionnent mieux avec des limites claires.

La soirée s'étire encore une heure avant que nous ne puissions décemment nous retirer. Juliette et moi montons l'escalier côte à côte, maintenant notre façade de couple amoureux jusqu'à ce que la porte de notre chambre se referme derrière nous.

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Cette partie est un peu plus courte, mais malheureusement, je ne pouvais pas faire autrement—c'est la fin de ce chapitre. Je suis désolé :x

Rendez-vous dans le prochain chapitre !

PS : Merci pour tous vos commentaires et vos encouragements, ça me fait vraiment plaisir ☺️

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