Zatiak SOS Strip-teaseur pour Noël Chapitre 4 : Répétit... 5/5

Chapitre 4 : Répétit... 5/5

Cette réalisation ne fait qu'augmenter ma colère. Je me brosse rageusement les dents, ajoutant un bain de bouche pour faire bonne mesure. Quand je ressors dix minutes plus tard, il est nonchalamment installé sur le canapé, feuilletant un magazine comme si rien ne s'était passé.


— Beaucoup mieux, commente-t-il sans lever les yeux.


— Ton attitude est exactement pourquoi je n'ai jamais voulu de colocataire, je réponds sèchement.


— Colocataire ? J'aurais pensé que "petit ami" était le terme approprié, vu les circonstances.


— Tu n'es pas mon petit ami. Tu es un acteur rémunéré pour jouer un rôle.


Il lève enfin les yeux, une lueur amusée dans le regard.


— Un acteur qui va partager ton lit ce soir, apparemment.


Je m'immobilise.


— Je te demande pardon ?


— J'ai appelé la réception pendant que tu te brossais les dents. Suite ou pas, cet hôtel ne propose qu'un seul lit king size dans chaque chambre. C'est une suite pour jeunes mariés. Si l'autre pièce a l'air d'une chambre, c'est en fait un salon. Une seule chambre, un seul lit.


C'est une blague. Ça ne peut être qu'une blague.


— C'est impossible. J'ai spécifiquement demandé deux lits.


— Apparemment, ta demande n'a pas été prise en compte. Ou alors je l'ai fait annulée. Mais ne t'inquiète pas, c'est un excellent entraînement pour la cohabitation chez tes parents.


La réalité de la situation commence à s'imposer.


— Tu dormiras sur le canapé.


— Ce canapé ? demande-t-il en tapotant le sofa de velours décoratif sur lequel il est assis. Il fait à peine un mètre cinquante de long, et je mesure...


— Je m'en fiche de ta taille ! Tu n'as qu'à te recroqueviller !


Il se lève et s'approche de moi, une expression sérieuse remplaçant son habituel sourire narquois.


— Juliette, sois raisonnable. Le lit est immense. Nous sommes deux adultes. Nous pouvons partager un lit sans que ça ne devienne... compliqué.


Compliqué. Comme si le simple fait d'imaginer partager un lit avec lui ne créait pas déjà un chaos total dans ma tête.


— Il n'en est pas question.


— Alors je prendrai une autre chambre, propose-t-il en sortant son téléphone. À mes frais, bien entendu. Ce qui signifie que je ne serai pas disponible pour notre petit numéro de couple ce soir, puisque je serai dans une autre partie de l'hôtel.


Il est en train de me faire chanter. Nous sommes ici pour nous entraîner à jouer le couple, ce qui implique une proximité constante.


— Très bien, je cède finalement avec toute la dignité que je peux rassembler. Mais j'établirai une séparation claire au milieu du lit.


— Une séparation ? répète-t-il, visiblement amusé.


— Des coussins. Une ligne que tu ne franchiras sous aucun prétexte.


Il lève les mains en signe de reddition, mais son sourire trahit son amusement.


— La grande muraille de Chine version Deveraux. C'est noté, Princesse.


Le dîner ce soir-là est une répétition du déjeuner, mais avec davantage de personnes susceptibles de rapporter notre présence à mes parents. Ethan joue son rôle à la perfection, alternant entre des moments d'attention totale envers moi et des conversations polies avec les autres convives. Il raconte notre rencontre à la galerie d'art avec tant de détails vivants que je me surprends presque à y croire moi-même.


Lorsque nous regagnons notre suite, l'heure fatidique du coucher arrive enfin. Après nos rituels respectifs dans la salle de bain, je sors vêtue d'un pyjama en soie couvrant – bien plus que ce que je porte habituellement, mais les circonstances l'exigent.


Ethan est déjà dans le lit, torse nu, les draps remontés à la taille. Je m'arrête sur le seuil, soudain terriblement consciente de l'intimité de la situation.


Mon regard s'attarde malgré moi sur son torse sculpté - des muscles définis sans être excessifs, une peau dorée qui attrape la lumière tamisée de la lampe de chevet. Une fine ligne descend de son nombril pour disparaître sous les draps, attirant mon attention plus longtemps que je ne voudrais l'admettre.



Une chaleur inattendue me monte aux joues alors que je réalise que je le fixe depuis beaucoup trop longtemps.



— Mes yeux sont plus haut, Princesse, dit-il avec un sourire en coin qui ne fait qu'accentuer ma gêne.



Je redresse mon menton, tentant désespérément de regagner ma dignité.



— Je vérifiais simplement que tu respectes nos règles vestimentaires.



— Bien sûr, répond-il, son sourire s'élargissant. Et la couleur sur tes joues est simplement due à la chaleur de la pièce, j'imagine?



— Ne t'inquiète pas, dit-il en remarquant mon hésitation. J'ai un boxer sous les draps. Je ne dors pas complètement nu. Pas cette fois, du moins.


Cette fois. Comme s'il y aurait d'autres fois. Ce qui n'arrivera jamais, évidemment.


Je m'approche du lit avec la raideur d'un robot et commence à disposer méthodiquement une rangée de coussins au centre du matelas, créant une barrière physique entre son côté et le mien.


— Tu réalises que c'est ridicule ? commente-t-il.


— Ce qui serait ridicule, c'est de ne pas établir de limites claires.


— Oh, les limites sont parfaitement claires, Princesse. Tu les as établies dès notre première rencontre.


Je grimpe finalement dans le lit, aussi loin que possible de la barrière de coussins, et éteins ma lampe de chevet.


— Bonne nuit, Ethan.


— Bonne nuit, Juliette. Ne t'inquiète pas, je ne ronfle pas.


— Tant mieux.


— Par contre, il paraît que je parle dans mon sommeil. Et que je suis très révélateur.


Je refuse de mordre à l'hameçon.


— Bonne. Nuit. Ethan.


Son rire étouffé est la dernière chose que j'entends avant de fermer obstinément les yeux, déterminée à m'endormir rapidement pour échapper à cette situation surréaliste.


Pourtant, alors que je gis là, parfaitement immobile dans l'obscurité, je suis douloureusement consciente de sa présence. J'entends sa respiration, je sens la chaleur de son corps qui traverse même ma forteresse de coussins, je perçois l'odeur subtile de son after-shave.


Dors, Juliette. Dors et oublie qu'il existe.


À trois heures du matin, je me réveille en sursaut. La ligne de coussins que j'avais si soigneusement érigée entre nous gît éparpillée au sol. Et moi, horrifiée, je réalise que je suis blottie contre le torse d'Ethan, ma tête nichée sous son menton, sa main reposant négligemment sur ma hanche.


Le pire? La sensation de confort absolu que j'éprouve, et que je devrai absolument nier au réveil.

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22 commentaires

L'amisolitaire 🔥

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Il y a 3 jours

Oooooooohh, c’était sur. Trop chouuuu

Mayana Mayana

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Il y a 14 jours

Toujours autant de plaisir à découvrir ton histoire et cette proximité forcée 🤩

Sunny NDV

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Il y a 14 jours

Qu'ils sont sournois ses coussin de s'amuser sur le sol ainsi ;-)

Zatiak

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Il y a 14 jours

Ce sont les lutins qui les ont mis sur le sol 🤫

Assmag

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Il y a 14 jours

Ce chapitre est super...c'est un vrai délice de lire cette histoire, je l'adore et ses 2 personnages sont si attachants ! Ahahaha...c'était sûr que la muraille de Chine allait être démolie pendant la nuit ! 😍🥰

Zatiak

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Il y a 14 jours

Oh merci, c'est adorable, ça me fait vraiment plaisir 🥺🥰 Ça n'aurait pas été drôle si elle avait tenu en même temps ! 😛🤣

Leonie Lonval

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Il y a 15 jours

Oh cette fin de partie! Vivement la suite!

Zatiak

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Il y a 15 jours

🥰

JustineSt

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Il y a 15 jours

Bravo à moi même ! Juliette est déjà tombée ! Par contre je suis déjà accro à ton histoire, vite la suite !

Zatiak

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Il y a 15 jours

C'est adorable, merci 😭🥺
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