Zatiak SOS Strip-teaseur pour Noël Chapitre 1 : Premier ef... 3/3

Chapitre 1 : Premier ef... 3/3

La soirée touche à sa fin. J'ai fait trois numéros, deux privés, et ma ceinture est lourde de billets. Un bon soir. Pas exceptionnel, mais correct. Je compte rapidement : environ 400 dollars. Pas assez pour couvrir toutes les factures, mais un début.


Dans les vestiaires, l'ambiance est à la décompression. Carlos compte ses pourboires, Darius se plaint que son costume de renne a fait fuir les clientes, et Rick applique de la crème sur un suçon qu'une cliente particulièrement enthousiaste lui a fait lors d'une danse privée.


— Comment ça s'est passé avec la mariée ? me demande Carlos en empilant ses billets.


— Généreuse. Et du genre timide malgré les apparences.


— Et la coincée en noir ? Tu l'as bien chauffée sur scène.


Je souris en enfilant mon jean.


— Juste pour l'emmerder. Elle nous regardait comme des bestioles de laboratoire.


— Peut-être qu'elle était juste intriguée, suggère Darius. Certaines nanas sont comme ça – elles veulent voir mais pas toucher.


— Ou peut-être qu'elle cherchait quelque chose, ajoute Carlos mystérieusement. Ou quelqu'un.


— C'était juste une bourge qui s'est perdue, je conclus en passant un t-shirt gris et ma veste en cuir usée. Fin de l'histoire.


Transformation complète. Dans ces vêtements, personne ne me reconnaîtrait comme le Sexy Santa de tout à l'heure.


En sortant par la porte arrière, je salue José, le videur dont la carrure impressionnante contraste avec son visage presque enfantin.


— Bonne soirée ? me demande-t-il en terminant sa cigarette.


— Pas mal. La mariée était généreuse. Ses amies, moins.


Il rit en secouant sa tête massive.


— Ces filles de la haute, elles veulent le spectacle mais pas payer le prix.


— Certaines sont pires que d'autres, je réponds en pensant à Miss Regard-Supérieur.


— T'as vu la bagarre plus tôt ? demande José, écrasant son mégot sous sa botte.


— Quelle bagarre ?


— Deux types bourrés qui se battaient pour une danseuse. J'ai dû les jeter dehors. C'était beau à voir. Aucun d'eux ne savait boxer.


— Pourquoi tu restes dans ce job, déjà ? je demande en riant.


— Pour les mêmes raisons que toi, mon pote. L'argent liquide et un boss qui ne pose pas de questions. Ma fille entre à l'université l'année prochaine.


Il me donne une tape sur l'épaule.


— Comment va ta mère ?


— Elle se bat. Comme toujours.


— Si tu as besoin de quoi que ce soit...


— Je sais. Merci, mec.


Le parking est presque vide à cette heure. Je me dirige vers ma moto, une Honda CB750 vintage que j'ai restaurée moi-même. Un des rares plaisirs que je me suis accordés ces dernières années.


C'est là que je la vois à nouveau.


Elle est seule, appuyée contre un mur, consultant son téléphone avec une expression frustrée. Son Taxi est probablement en retard. Pas étonnant, le club est situé dans un quartier que la plupart des chauffeurs évitent après minuit.


Je devrais passer mon chemin. Rentrer chez moi, donner ses médicaments à maman, vérifier qu'Emma dort bien, et m'effondrer sur mon lit en calculant combien de shows il me faudrait encore pour tout payer.


Au lieu de ça, je m'arrête devant elle.


— Problèmes de transport, Princesse ? Tu veux que le Père Noël te ramène sur son traîneau ?


Elle lève les yeux, surprise, puis son visage se compose instantanément en un masque d'indifférence polie.


— Rien que je ne puisse gérer, merci.


— Bien sûr. Une femme comme toi peut tout gérer.


Son regard se durcit légèrement.


— Une femme comme moi ?


— Tu sais exactement ce que je veux dire.


Son téléphone émet un bip. Elle le consulte, puis soupire.


— Mon chauffeur annule. Parfait.


— Bienvenue dans le monde réel, où les services ne sont pas garantis 24/7.


Elle me regarde pleinement cette fois, et je suis frappé par l'intensité de ses yeux.


— Je ne me souviens pas avoir demandé ton avis sur ma vie.


— C'est un service gratuit que j'offre. Contrairement à mes autres services.


Un sourire involontaire échappe à ses lèvres avant qu'elle ne le réprime.


— Très généreux. Et maintenant, si tu veux bien m'excuser, je vais trouver un autre moyen de rentrer.


Elle se redresse, ajuste son sac à main (designer, évidemment) et commence à s'éloigner.


— Tu ne devrais pas te promener seule dans ce quartier à cette heure, je lance sans réfléchir.


Elle se retourne, un sourcil parfaitement épilé levé en signe de défi.


— Est-ce de la préoccupation que je perçois chez un homme qui se déshabille pour de l'argent ?


Le coup fait mouche, mais je ne le montre pas.


— Déformation professionnelle. On nous apprend à prendre soin de nos clientes.


— Je n'étais pas ta cliente.


— C'est vrai. Tu n'as pas dépensé un seul dollar, alors que tes amies n'ont pas hésité.


Elle a la décence de paraître légèrement embarrassée.


— Je ne juge pas ton métier, si c'est ce que tu crois.


— Non ? Pourtant, "homme qui se déshabille pour de l'argent" sonnait assez judgmental à mes oreilles.


Nous nous dévisageons un moment, coincés dans cette étrange tension. C'est elle qui la rompt finalement, avec une proposition qui me prend totalement au dépourvu.


— Et si je te proposais un arrangement financier bien plus intéressant que de te trémousser pour des billets de 20 dollars ?


Je cligne des yeux, incertain d'avoir bien entendu.


— Je te demande pardon ?


— Un arrangement. Professionnel. Bien rémunéré.


Il y a quelque chose dans sa voix – un mélange de détermination et de désespoir – qui pique ma curiosité.


— Je t'écoute.


— Pas ici. Retrouve-moi demain, 8h, au café Lumière sur la 5ème. Je t'expliquerai tout.


Elle me tend une carte de visite extraite de son sac. "Juliette Deveraux, Avocate spécialisée en droit international, Fondation Horizon." Un nom qui sonne comme de l'argent ancien.


— Pourquoi je ferais ça ?


— Cinq mille dollars pour deux semaines de ton temps. Ça te suffit comme motivation ?


Mon cerveau s'arrête momentanément. Cinq mille dollars. Le traitement de maman. L'inscription d'Emma dans ce programme artistique dont elle rêve. Toutes les factures payées d'un coup.


Le mot "non" est sur le bout de ma langue, mais les yeux déterminés de cette princesse en Louboutin me disent que ce n'est pas une blague.


Cinq mille dollars.


— Bien sûr que je serai là, je réponds avec un sourire en coin. Qui refuserait une offre pareille ? Mais j'espère que tu réalises dans quoi tu t'embarques, Princesse. Le Père Noël n'est pas toujours aussi sage qu'on le raconte.

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15 commentaires

Gwen.David

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Il y a 3 jours

Je rejoins le commentaire d'avant( Sunny NDV). Enfin un mec qu'on paie ! Désolée, ça a réveillé la féministe en moi 😂😂

Sunny NDV

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Il y a 14 jours

J'aime bien que ce soit le mec qui ait besoin d'argent et la fille qui ait les moyens pour se sortir d'une situation très compliqué à ses yeux, alors que comparé aux siens.. ;-)

Sofia77

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Il y a 16 jours

j'aime toujours autant tes écrits ....☺️

Zatiak

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Il y a 16 jours

Moooh merci, c'est adorable 🥰

JustineSt

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Il y a 16 jours

Ethan est génial ! Ses réparties sont excellentes.

Zatiak

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Il y a 16 jours

🥰

Assmag

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Il y a 17 jours

J'aime vraiment ta façon de présenter les choses et les dialogues sont exquis !

Zatiak

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Il y a 16 jours

Merci 🥰

lovelover

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Il y a 17 jours

🎄💚
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