Zatiak SOS Strip-teaseur pour Noël Chapitre 1 : Premier ef... 1/3

Chapitre 1 : Premier ef... 1/3

Premier effeuillage (POV Ethan)


10 décembre


— Ho-ho-ho, bande de beaux gosses ! Voilà vos costumes de Noël !


Miguel, notre manager chauve et bedonnant, déboule dans les coulisses exiguës du Paradise Lounge, son crâne luisant sous les néons comme une boule de Noël mal fixée. Il agite triomphalement un sac en plastique rouge d'où dépassent des bouts de tissu et de fausse fourrure blanche. Son ventre rebondi, moulé dans une chemise hawaïenne — en décembre, sérieusement ? — tressaute au rythme de son rire satisfait.


— C'est une blague ? je demande en attrapant ce qui semble être un bonnet de Père Noël et un pantalon rouge taille basse. Sérieusement, Miguel ? Je ne vais pas porter ça.


— Tu connais la règle, Miller, rétorque-t-il en distribuant les accessoires aux autres danseurs. Décembre égale fantasmes de Noël. Les filles paient double pour voir le Père Noël faire son strip-tease.


Carlos, mon collègue le plus ancien, examine avec incrédulité ce qui semble être un costume de lutin comprenant des collants verts et des oreilles pointues.


— Et moi je suis censé être quoi ? L'elfe du Père Noël ? Tu as vraiment pété un câble cette année, Miguel.


Darius, le petit nouveau, éclate de rire en brandissant un costume de renne, complet avec un nez rouge et des bois qui semblent avoir été récupérés dans une benne à ordures.


— Bordel, je préfère encore me faire virer que porter cette merde ! Rudolph le renne au nez rouge ? Tu plaisantes ?


— C'est ça ou tu fais la plonge au restaurant de ta mère, petit, ricane Miguel en tripotant sa moustache clairsemée. Enterrement de vie de jeune fille ce soir. Groupe de bourgeoises avec du pognon plein les poches. La future mariée est fille d'avocat ou un truc du genre.


J'enfile le bonnet ridicule et me regarde dans le miroir moucheté des loges. Sous les ampoules grésillantes, mon reflet oscille entre pathétique et hilarant. Je passe machinalement de l'huile sur mes abdominaux – l'illusion doit être parfaite, même avec un déguisement aussi ridicule.


— Miller prend la mariée comme d'habitude, lance Miguel en ouvrant une canette de soda. Notre Caméléon sait comment les faire craquer.


— Je prends la mariée, proteste Darius en ajustant son costume de renne. Les futures mariées donnent toujours plus de pourboires.


Je lui lance un regard dans le miroir, un sourire narquois aux lèvres.


— T'as l'air d'oublier qui est le Caméléon ici, Bambi. La mariée, c'est pour moi.


— Je ne suis pas Bambi, je suis Rudolph, corrige-t-il avec une moue boudeuse qui fait exploser de rire Carlos.


— Et moi je suis le putain de petit lutin du Père Noël ! s'exclame Carlos en nous montrant ses collants. Ma dignité est officiellement morte ce soir. J'espère au moins que ces bourgeoises seront généreuses.


— Elles le sont toujours, répond Rick, un autre danseur déguisé en bonhomme de neige — le plus ridicule de tous. Elles paient pour se donner l'impression d'être rebelles avant de retourner dans leurs penthouses.


Mon téléphone vibre sur la table de maquillage. Emma. Je décroche immédiatement, tournant légèrement le dos à mes collègues pour avoir un semblant d'intimité.


— Hé, petite sœur. Tout va bien ?


Sa voix adolescente me parvient, tendue malgré ses efforts pour paraître décontractée.


— Ouais, tout va bien... Enfin, presque. Je voulais juste te prévenir que la nouvelle facture du Dr Sanderson est arrivée.


Je ferme brièvement les yeux, inspirant profondément. La réalité vient de faire irruption dans le monde pailleté du Paradise Lounge.


— Combien ?


— 850 dollars. Et la pharmacie a appelé. L'assurance ne couvre pas le nouveau médicament, donc ça fait 340 de plus.


Merde.


Je me souviens encore du jour où tout a basculé. J'étais en troisième année d'architecture à l'université, avec une bourse partielle et un petit job dans un café pour couvrir le reste. J'avais des projets, des rêves. Un avenir tracé au compas et à la règle, comme les bâtiments que je dessinais avec passion.


Puis l'appel d'Emma. Maman à l'hôpital. Diagnostic : maladie auto-immune rare. Traitement : coûteux, permanent, pas entièrement couvert par l'assurance. J'ai pris un congé "temporaire" de l'université. Quatre ans plus tard, je suis toujours en "pause".


— Ok, je m'en occupe, je réponds en contrôlant ma voix. Comment va maman aujourd'hui ?


— Plutôt bien. Elle a réussi à se lever pour préparer le dîner. Et elle a installé toutes les décorations de Noël. On dirait qu'un elfe a vomi des guirlandes partout.


— Emma, je t'ai dit de ne pas la laisser faire. Elle doit se reposer.


— J'ai essayé de l'en empêcher ! proteste-t-elle. Tu la connais, elle est plus têtue qu'une mule.


Malgré la tension, je souris. Diana Miller ne laisserait jamais sa maladie l'empêcher de transformer notre appartement en version miniature du pôle Nord chaque décembre.


— D'accord, mais surveille-la. Je serai de retour vers deux heures. Tu as fini tes devoirs ?


— Oui, papa, rétorque-t-elle avec ce ton sarcastique qui n'appartient qu'aux ados de 16 ans. Tu sais que je n'ai pas besoin d'une baby-sitter, hein ?


— Et pourtant, tu m'appelles pour l'argent.


Un silence coupable à l'autre bout de la ligne.


— Je suis désolée, Ethan. Je ne voulais pas...


— C'est rien, Em. Je plaisante. Promis, ça va aller. Je m'occupe de tout.


Je raccroche et compose immédiatement le numéro de notre propriétaire. Après deux sonneries, sa voix sèche me répond.


Emma ne mérite pas ça. Elle devrait être en train de se préoccuper de ses premiers rendez-vous amoureux et de ses résultats scolaires, pas des factures médicales et des médicaments. À seize ans, elle gère déjà plus de responsabilités que la plupart des adultes que je connais.


Presque douze cents dollars de factures médicales ce mois-ci. Plus le loyer en retard.


Je me lève brusquement et compose le numéro de notre propriétaire. Après deux sonneries, sa voix sèche me répond.


— Miller. J'espérais votre appel. Vous avez mon argent ?


Jenkins est un homme d'affaires pragmatique. Pas cruel, pas compatissant. Juste un homme qui veut être payé pour le toit qu'il fournit.


— Mr. Jenkins, je travaille sur ça. J'aurai le loyer complet d'ici la fin de la semaine.


— C'est ce que vous avez dit la semaine dernière, et celle d'avant. Écoutez, je comprends votre situation, mais les affaires sont les affaires. Je ne peux pas continuer à—


— Je sais, je l'interromps, ma voix montant malgré moi. J'ai un bon job ce soir. Vraiment bon. Je vous promets que vous aurez votre argent.


— Vous avez jusqu'à vendredi, Miller. Après, je devrai prendre des mesures.


Il raccroche. Je pose mon téléphone sur la table de maquillage et frappe du poing sur le bois usé, faisant sursauter les produits cosmétiques étalés devant moi.


— Tout va bien, mec ? demande Carlos en s'approchant.


— Ouais, juste des trucs à gérer.


Il hoche la tête, compréhensif. Carlos a une fille à l'université. Il comprend ce que c'est de danser pour payer des factures plutôt que par plaisir.

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9 commentaires

Assmag

-

Il y a 17 jours

Jolie présentation d'Ethan et de son contexte familial

Chris J.

-

Il y a 17 jours

Il y a une redondance au sujet de l’appel au proprio. Cela apparaît deux fois dans le chapitre😉. Je sais que pendant le concours il n’est pas possible de corriger mais pour après…

Zatiak

-

Il y a 17 jours

Effectivement, je pensais l'avoir supprimé, mais il faut croire que non 😭
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