Fyctia
6.2
Le rire d’Isobel et le mien se répercutent dans tout l’étage désormais vide. Il faut dire qu’il se fait tard. Malgré tous nos efforts, notre vidéo de l’appartement pour le compte Instagram de l’agence a pris plus de temps que prévu. Ce n’est pas la première fois que j’aide ma collègue et normalement, nos visites se déroulent sans encombre. Mais parfois, comme aujourd’hui, on tombe sur quelques... Déconvenues. Une cage, une chambre rouge… Ça dépend. En tout cas, il faut reconnaître que Caroline Kepnes et E.L James ont fait plus de ravages qu’il n’y paraît. J’essuie les perles salées qui s’agglutinent au coin de mes yeux et pousse la porte du local technique pour ranger les caméras. Je dois encore passer à mon bureau pour vérifier que je n’ai rien oublié et terminer, je pourrai enfin rentrer chez moi ! Ensuite, il faudra que je trouve un moyen de dire à Aaron que…
Les sourcils froncés, je remarque un sachet en papier posé à côté de mon ordinateur. Un post-it bleu l’accompagne. Intriguée, je m’empare des deux et commence à examiner le contenu du paquet. L’arôme de fraise du donut qui se trouve à l’intérieur embaume mes narines et me fait saliver. C’est dans des moments comme ça que je me dis que je ne mérite pas Joyceline. Sourire aux lèvres, je m’intéresse à son petit mot, me demandant quel genre de plaisanterie elle a bien pu me laisser.
Baboom.
Le visage aussi rose que le glaçage de ma pâtisserie, je relis le mot une fois. Deux fois. Trois fois. Mon cerveau met un long moment à analyser ce qu’il lit, à réaliser que ce n’est pas du tout Joyceline qui m’a écrit cette note.
Je suis passé à plusieurs reprises sans te trouver. Ta collègue m’a dit que tu étais en extérieur pour le reste de la journée. J’espère que tu aimes toujours autant la fraise ?
À samedi.
A.M.
Mon cœur bat si fort qu’il pulse jusque dans mes tempes. Comment peut-il se souvenir que j’aime les fraises ? Est-ce que je lui ai seulement dit un jour ? Je ne sais pas, même si je ne me suis jamais cachée pour en manger. Mais, pourquoi est-ce que je m’attarde là-dessus, au juste ? J’ai plus important à faire, là, tout de suite. Les mains tremblantes, j’attrape mon téléphone. Ma décision est prise.
Bordel. Allez, Lia, tu peux le faire. Dis-le, qu’on en finisse ! Je retiens mon souffle et tape à toute vitesse, avant de me laisser happer par la traîtrise de mon esprit.
Quand mon doigt glisse sur la flèche d’envoi, le chauffage émet un grondement sourd. À moins que ça ne soit l’écho de ma respiration ? Je ne sais pas trop. Là, tout de suite, la seule chose dont je suis certaine, c’est qu’il n’est plus possible de faire marche arrière.
98 commentaires
maddyyds
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Il y a 3 mois
Angel Guyot
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Il y a 4 mois
Lunedelivre
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Il y a 4 mois
Juderaa_
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Il y a 4 mois
Juderaa_
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Il y a 4 mois
sulanatuuu
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Il y a 4 mois
melinegllrd
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Il y a 4 mois
Lunedelivre
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Il y a 4 mois
Urban Claire
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Il y a 4 mois
Ally P
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Il y a 4 mois