Fyctia

Je suis réveillée par la bonne odeur de café et les bruissements d’un mouvement près de moi mais je suis trop épuisée pour ouvrir les paupières.

Je suis allongée sur le ventre, mon corps à peine couvert d’un drap, un sourire serein aux lèvres, imprégnée des sensations de cette nuit.

A en croire le pli que forme le matelas à mes côtés, l’homme de tous mes fantasmes vient de s’asseoir près de moi. Les quelques baisers qu’il dépose le long de mon épaule jusqu’au bas de mon dos m’en donnent confirmation.

— Debout la marmotte…

— Mmmhh…

Je ne me sens pas la force de bouger, tentée qu’il réitère sa pluie de baisers. Devant mon manque d’enthousiasme à me lever je l’entends qu’il s’ébroue, m’aspergeant de gouttelettes d’eau froide. Je me retourne d’un geste vif et me retrouve devant lui, déjà habillé, les cheveux encore mouillés de la douche qu’il vient de prendre.

Devant son sourire dévastateur, j’attrape son tee-shirt et l’attire à moi pour l’embrasser.

Dans ce baiser je retrouve l’intensité de nos étreintes et en échappe le drap que j’avais retenu devant moi dévoilant mon corps nu.

Matthew ne me laisse pas le temps de le remonter qu’il embrasse déjà ma peau avec ferveur. Il grogne et se recule laissant ma peau hypersensible échauffée par sa barbe naissante.

— Tentatrice, me dit-il les yeux plein de désir. Je suis déjà en retard je dois y aller. J’ai un entraînement et j’ai promis d’y être.

Il se penche pour me donner la tasse de café qu’il m’a préparé. J’en profite pour remonter le drap et me couvrir. Je saisis le café qu’il me tend et en prends une gorgée bienfaitrice. Il se lève du lit et s’apprête à partir.

— Attends, je t’accompagne, dis-je en enfilant ma culotte et une grosse veste en laine posée près de mon lit.

Je le suis jusqu’à l’entrée. Au passage je regarde l’heure sur la pendule qui m’indique qu’il est dix heures passées.

Devant la porte il se retourne. Lui aussi semble épuisé, nous avons à peine dormi. Je pose ma tasse sur la commode de l’entrée et m’approche pour l’embrasser.

Il passe sa main sous ma veste et me plaque contre lui. La douce chaleur de sa main fait contraste avec la fraîcheur de son blouson sur ma poitrine que le pan de ma veste a dévoilée.

Notre baiser me laisse pantelante et pleine de désir. Il pose son front contre le mien, nos regards sont rivés l’un à l’autre et ce que je lis dans le sien me trouble et fait écho à mes propres sentiments.

— Pour moi aussi c’était …wahou !

Je ne peux que répondre par un baiser, émue par l’ampleur de l’affection que je découvre lui porter. Ce moment est un cadeau de la vie, tout en douceur, il y met tant de tendresse que je ravale les larmes qui menacent de couler. Qu’ai-je fait pour mériter une deuxième chance et ressentir ça de nouveau.

Il s’écarte, me caresse la joue de son pousse, me regarde en silence comme s’il voulait s’imprégner de ce moment, de mon visage.

Un bip sonore l’informe qu’il a reçu un message. Distraitement il se saisit de son portable pour en découvrir le contenu. Ses sourcils se froncent légèrement puis il range son portable dans sa veste.

— Quelque chose ne va pas ?

— Non rien d’important… ah et n’oublis pas que tu retrouves les filles pour votre brunch. Je serais curieux de savoir ce que vous vous dites pendant ces sorties entre filles…

Mes joues rosissent à l’idée de ce sur quoi vont porter nos conversations aujourd’hui. Un sourire illumine son visage et fait briller ses yeux de curiosité.

— Finalement j’ai ma petite idée…Je t’appelle plus tard…

Il m’embrasse une dernière fois d’une caresse rapide de ses lèvres sur les miennes et s’éclipse, me laissant seule avec mes souvenirs de cette nuit fantastique qui propagent sur mon visage un air radieux.

Je me refais couler un café et le sirote devant la fenêtre. A l’inverse d’hier le temps est plutôt maussade mais rien ne pourra gâcher ma bonne humeur.

Je prépare des vêtements décontractés. C’est au tour de Wendy de choisir le lieu de notre rendez-vous et d’expérience je sais qu’il sera plutôt branché.

Je prends une rapide douche salvatrice et retrouve les filles juste à l’heure.