Fyctia
Matthew (2)
Je l’observe à la dérobé sourire devant les situations rocambolesques du personnage et s’attendrir devant ses désillusions.
Lorsqu’elle s’en rend compte elle rougie d’être prise sur le fait et soulève les épaules un peu gênée.
Nous profitons d’une page de publicité pour débarrasser les restes de nourriture et pour nous préparer un thé.
De retour dans le salon pour regarder la suite du film, je lui propose un biscuit chinois. Je casse le mien en premier et le lis à haute voix.
— « Faites vous pardonner maintenant, demain vous ne vous sentirez peut-être plus coupable »
— C’était écrit !
Un sourire sur nos visages se dessine à l'allusion à notre rencontre, à ce pari idiot mais providentiel, à mon bouquet et au message de pardon désespéré qui l'accompagnait. Toute cette succession d'événements qui ont permis que nous nous retrouvions, que nous nous trouvions.
Je lui fais signe de la tête pour qu’elle lise le sien en croquant dans mon gâteau.
Elle brise son biscuit et commence à le lire elle aussi à haute voix mais son sourire s’efface à mesure qu’elle prend connaissance du message.
— « L’âme ne connaîtrait pas l’arc-en-ciel si les yeux ne connaissaient pas les larmes ».
Elle dépose le bout de papier dans l’assiette et porte son attention sur l’écran de télévision toute à sa réflexion. Elle n’est ni triste ni mélancolique juste pensive.
Je décide alors de briser un autre biscuit et en lis aussitôt le texte.
— « Au secours, je suis prisonnier d’un biscuit chinois ».
Elle reporte son regard sur moi incrédule et lorsque je lui montre le papier pour prouver mes dires elle est prise d’un fou rire qui m’envahit dans la foulée.
Rassasiés de rire et de nourriture nous reprenons nos places sur le canapé et nous installons confortablement pour finir de regarder le film.
Elle est tout près de moi, les jambes repliées, les genoux calés sous le menton, absorbée par les scènes qui se jouent sur l’écran. Par intermittence elle se tourne vers moi pour partager ces moments simples de complicité.
A mesure que le film touche à sa fin, lasse de fatigue, son corps s’approche lentement pour s’appuyer contre moi.
J’écarte le bras pour l’accueillir, elle se reprend, surprise et hésitante puis finalement se laisse aller et se blottit contre mon torse tendis que je pose mon bras autour d’elle. C’est naturel, sans gêne ni pression.
J’attrape le plaid sur le dossier du canapé et le glisse sur son corps presque endormi. Je l’observe, sereine et détendue, luttant contre le sommeil qui moi-même m’envahit.
***
Le réveil de mon téléphone me sort de mon sommeil brutalement. J’ouvre les yeux et prends conscience du lieu où je me trouve et tente d’attraper mon portable dans ma poche sans troubler le sommeil paisible de la jeune femme pelotonnée contre moi.
Tant bien que mal je réussis à éteindre l’alarme mais trop tard visiblement car Joséphine s’étire doucement.
— Bonjour
— Bonjour !
— Je suis désolée, je ne pensais pas que j’allais tomber comme une masse… tu as bien dormi ?
— C’était un plaisir… même si je vais être courbaturé toute la journée…
Je joins le geste à la parole en étendant mes membres endoloris d’être restés immobiles trop longtemps. Elle-même s’étire langoureusement et se lève en resserrant sa veste contre elle.
— J’ai bien besoin d’un café, je te prépare un thé ?
J’acquiesce en me levant à mon tour. Je regarde ma montre et estime rapidement le temps dont j’ai besoin pour retourner me changer chez moi avant d’aller au bureau.
Je la suis dans la cuisine et la regarde un instant s’affairer à sa tache.
Les pieds nus elle se déplace avec légèreté et grâce. Sa veste trop grande retombe sur son épaule et dévoile une peau lisse et dorée sur laquelle j’aimerais promener mes doigts. Je me passe la main dans les cheveux pour reprendre mes esprits et je lui indique que je me rends quelques minutes dans la salle de bain.
La pièce est telle qu’elle était il y a… moins d’une semaine. C’est étonnant comme le temps nous joue des tours. Nous venons à peine de nous rencontrer et pourtant son environnement m’est familier à l’image de notre complicité.
Lorsqu’elle a glissé contre moi pour s’endormir c’était juste… une évidence, elle est faite pour être blottie dans mes bras. Je crois encore sentir son doux parfum, un mélange fleuri et l’odeur naturelle de sa peau, un parfait mélange envoûtant qui réveille en moi l’envie de la toucher, de caresser sa peau pour m’assurer qu’elle est aussi douce que je me l’imagine.
Je me passe de l’eau froide sur le visage pour atténuer la lueur de désir qui doit se lire dans mon regard. Je ne veux pas risquer de la perdre en précipitant les choses. L’eau glaciale finit de me réveiller et je trouve une brosse à dents neuve dans le placard mettant à mal son stock de précaution.
Je prends les quelques minutes nécessaires pour me rendre présentable et la rejoins dans la cuisine.
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