Fyctia

Livia.

Juillet 2024, 2h49. Jalousie, jalousie…

La fête est finie quand il est presque trois heures du matin. Il ne reste que les garçons et moi. Sauf Tom, qui n’est pas là et qui doit sûrement m’attendre à la salle de jeu.

Nous sommes assis à une table et nous discutons de tout et de rien. Moi sur les genoux d’Alan. Une table plus loin, il y a ma sœur sur les genoux de Gabin, et Aaron assis à côté de lui. Et à côté d’Aaron, une fille que je ne connais pas. Ils ont l’air de rigoler ensemble et ça me met sur les nerfs.

— C’est qui cette garce avec lui ?

— T’es jalouse qu’une fille traîne avec Walters, Livia ?

— Quoi ? Arrête de dire des conneries, Roméo.

Il ne dit pas de connerie. Je suis plus que jalouse. Ça ne devrait pas, mais bordel, je hais déjà cette meuf. Alan me chuchote à l’oreille :

— Il la drague…

Quand je me lève des genoux d’Alan, il me retient par le bras :

— Livia… ne fait pas n’importe quoi. Puis tu dois aller voir Tom qui t’attend dans la salle.

— Non, je sais ce que je vais faire. Fais-moi confiance.

Mais je remarque que l’alcool me donne des ailes, car je n’aurais rien dit si j’étais sobre. Je me lève et vais en direction de l’autre table. Je m’approche d’Aaron et vais même jusqu’à m'asseoir sur lui. Je le vois écarquiller les yeux. Je fais de même quand je me rends compte où je suis. Mais hors de question que je me tape la honte devant sa nouvelle proie, alors je me ressaisis vite.

— Que nous vaut votre visite, chère sœur ?

Je me tourne vers elle en lui faisant un clin d’œil avant de poser mon regard sur Aaron.

— Salut chéri, je commence pleine d’assurance.

Ça me fait rire quand je le vois écarquiller les yeux encore plus. Je jette un coup d’œil à Alan qui met sa tête entre ses mains en rigolant.

— Est-ce qu’on peut recommencer notre photo de tout à l’heure ? Ma mère n’a pas fait attention, mais elles sont floues.

Je le vois enfin sourire, car il comprend pourquoi je fais ça. Je me tourne vers sa nouvelle proie en lui faisant mon plus beau sourire face à la tronche qu’elle tire. Bien fait, pétasse.

Livia : 1 – Sa nouvelle proie : 0

Je me lève et le prends par la main pour qu’il fasse de même.

— Ma chère sœur, qui prend des photos excellentes, me ferait-elle le plaisir de nous prendre en photo ? Tu seras sûrement meilleur que maman.

Elle rigole quand, au contraire, je crois qu’elle va me remballer. Elle est de bonne humeur. Ou elle a sûrement picolé aussi.

— Bien sûr, ma sœur adorée. Je vais juste remettre ton haut correctement.

Qu’est-ce qu’il a mon haut, il est bien mis ?

Elle se rapproche de moi en faisant semblant de retoucher mon haut et me dit dans l’oreille :

.

— Je suis fière de toi, ma sœur, je ne l’aime pas non plus cette meuf. Je suis à 100% avec toi si un jour, tu me dis que tu veux une relation avec Aaron.

Je suis presque choquée de ce que je viens d’entendre de ma propre sœur. Elle se recule et toujours main dans la main, je fais mon plus beau sourire.

— Rapprochez-vous un peu. Vous pouvez vous lâcher, les amoureux. Il n’y a personne qui vous regarde.

Alors, je m’approche d’Aaron et nous faisons toutes les poses possibles et inimaginables, ce qui nous fait tous beaucoup rire, sauf elle. Une photo avec un bisou sur la joue, une autre dos à dos… et au moins une dizaine de photos comme ça. Sous les compliments de ma sœur : « Vous êtes canon ! » ; « Waouh ! Cette pose, j’adore » ou encore « Mais qu’est-ce que vous allez bien ensemble ! » Je commence à bien l’aimer, cette peste de sœur.

— Bien joué, belle tête… tu m’as épaté sur ce coup… j’aime beaucoup la Livia bourrée, me chuchote Aaron dans l’oreille, ce qui me fait rougir.

Quand on va se rasseoir, je fusille du regard cette fille.

— Bon… euh… il faut que je rentre. Salut.

— Bye ! dit Gabin. Ce qui lui vaut une tape sur la tête de la part de Roxanne.

— Tu ne nous manqueras pas, ajoute ma sœur quand elle s’éloigne, elle explose de rire, et moi avec.

— C’était vraiment très drôle, dis-je, en repartant vers la table de mes amis.

— T’es vraiment folle ma parole, commence par dire Roméo.

— C’était incroyablement drôle, renchérit son frère.

— Et toi Alan, tu en as pensé quoi ? lui demandé-je.

— Incroyable. N’oublie juste pas d’aller voir Tom surtout.

Je fais oui de la tête, ne comprenant pas pourquoi il insiste sur ça. Il veut sûrement que je mette fin à la relation avec Tom, ce que je comprends. Je ne suis pas le genre de fille qui trompe son copain. Quand bien même, ce n’est pas vraiment mon copain. Je repense tout de suite aux paroles de Louis qui me regarde avec insistance. Je l’ignore et fais de même avec mes pensées.

Une heure après, toute la table d’Aaron s’en va. Ma sœur vient me souhaiter une bonne nuit et Gabin fait de même. Et pour Aaron, j’ai le droit à un clin d’œil.

— Bon, on va y aller aussi, interviennent les jumeaux.

— Oui, moi, je dois aller discuter avec Tom et après, je vais me coucher.

On se dit tous, bonne nuit, des câlins et des bisous et Louis me chuchote :

— Fais attention à toi, je n’aime pas beaucoup ce type. Mais va mettre les choses au clair.

— Ne t’inquiète pas, je vais mettre fin à cette relation, dis-je en faisant des guillemets avec mes doigts.

Ils s’en vont et j’envoie un message à Tom quand j’arrive à la salle de jeu, car il n’est pas là :

De Livia :

Je suis à la salle de jeu.

Quelques minutes plus tard, il apparaît en passant par la fenêtre derrière, ce qui me fait sursauter.

— Tu m’as fait peur ! dis-je quand je m'assois sur le billard.

Quand il vient se planter en face de moi, je n’aime pas du tout son regard.