Fyctia

Livia.

Juillet 2018, 19h02. De retour au camping.

Nous sommes rentrés au camping et cette fois, je suis montée avec mes parents, en entendant bien sûr les remarques d’Aaron sur le fait que je suis une gamine. Il ne tient vraiment pas ses promesses ce con. Je ne sais pas si je l’aime bien, ou si au contraire, je le hais.

J’envoie tout de suite un message aux garçons pour leur demander où ils sont.

D’Alan :

Buvette ma belle.

Je me lave et me prépare donc pour aller les rejoindre. Je mets juste un petit jean simple qui s’écrase sur mes Jordan Low grise et blanche. En haut, j’ai mis un petit top gris et une veste Calvin Klein blanche par-dessus en la fermant à moitié.

Quand j’arrive à la buvette, je suis étonné d’y voir Tom avec eux, ils sont même en train de rire. Bon, ils sont finalement passés au-dessus du petit moment gênant de ce matin. Et tant mieux, ça me rassure un peu.

— Salut les mecs !

— Liviaaaaaa ! s’écrit Alan en me prenant dans les bras. J’ai l’impression que ça fait quatre ans qu’on ne s’est pas vu.

Qu’est-ce qu’il lui prend à cet idiot ?

— Qu’est-ce qui te prend sale fou ?

— Rien, dit-il avec un grand sourire.

Les autres garçons me saluent à leur tour en me disant de laisser tomber et qu’il a bu un verre de trop.

— Salut ma jolie, dit Tom.

Je vais m’asseoir à côté de lui, oubliant complètement le passage de ce matin. Je leur raconte ma journée en commençant bien évidemment par le moment où j’ai failli mourir en voiture avec Aaron, le pédalo et ma petite bronzette. Je vois les sourcils de Tom se froncer de plus en plus.

Il est bientôt une heure du matin quand les garçons décident de rentrer. Je me retrouve seul avec Tom et il me propose d’aller à la salle de jeu.

Je le suis jusqu’à la salle où il s’assoit sur le billard. Moi, je m’assois sur le jeu de voiture, un peu éloignée de lui.

— Tu ne viens pas près de moi ?

Je ne sais pas quoi dire et j’ai un peu peur qu’il soit tactile, mais je n’ose pas lui dire. J’en ai même la boule au ventre, ça devrait m'alerter. Et comme s’il lisait dans mes pensées :

— Livia, je te promets que je ne toucherais pas sans ton accord, je suis désolé pour ce matin, mais quand j’ai entendu que tu y allais avec d’autres garçons, j’ai été jaloux…

— Mais on se connaît à peine…

Et c’est vrai, ça fait seulement deux jours ! il va un peu trop vite à mon goût, même si ce sont les vacances.

— C’est vrai, tu as raison, mais on va se voir seulement deux ou trois semaines alors autant en profiter.

— On peut quand même y aller doucement, lui dis-je un peu énervée.

— Tu as raison, désolé. Mais ne me crie pas dessus.

Le nœud au ventre parti, je vais m'asseoir à côté de lui et comme la dernière fois, nous parlons de tout et de rien.

— Tu l’aimes bien cet Aaron ? me demande-t-il d’un coup.

— Et bien, je ne le connais pas plus que ça, il traîne plus avec mon père, mes parents et les siens s'entendent bien depuis très longtemps.

Il ne répond rien à ça, fronçant seulement les sourcils.

— Aaron est plus vieux que moi ! il ne se passera jamais rien !

Il ne répond toujours pas alors je lâche l’affaire.

— Bon, je vais rentrer.

Au même moment, quelqu'un passe devant le billard, s’arrête quelques secondes et s’en va. Comme l’autre soir… ça devient bizarre.

— Je te raccompagne.

Arrivé devant chez moi, il est presque trois heures du matin.

— À demain, Tom.

— Est-ce que je peux t’embrasser ?

Je le regarde, assez perturbée par cette question, je réfléchis, puis j'accepte.

Tu acceptes à contrecœur, Livia…

— Oui, tu peux.

Et il m’embrasse. Un vrai baiser, sans tension bizarre, sans gêne.

Quand il commence à être plus passionné et qu’il essaie de mettre sa langue, je recule. On se regarde en rigolant et je rentre chez moi.

— À demain, Livia, dit-il avec son beau sourire.

Je lui souris en lui faisant un signe de la main et rentre tout doucement pour ne réveiller personne.

Quand je rentre dans la chambre, j’allume le flash de mon téléphone, car je ne vois rien. Et j’écarquille les yeux quand j’y vois… Gabin ? Et ma sœur ? Dans le même lit ? Ils se réveillent sûrement à cause du flash qui est resté allumé vers eux.

— Qu’est-ce que tu fous, Livia ? me demande ma sœur.

Qu’est-ce que moi, je fous ? Elle rigole là ?

— Tu es dans mon putain de lit avec un putain de mec ! Dans ma putain de chambre ! dégage d’ici, Gabin !

— S’il te plaît, laisse-nous et ne dis rien à papa et maman.

Ce n’est pas la première fois qu’elle dort avec un garçon, mais Gabin ? Je suis étonné, surtout avec papa et maman juste à côté et dans ma chambre en plus. Elle me jette littéralement de mon seul endroit où je peux dormir. !

— Livia sort merde !

— Et je vais dormir où ?

— Tu peux aller chez Aaron à la place de Gabin.

J’écarquille les yeux encore plus.

— Mais ça ne va pas ?

— Tu mets un réveil demain à six heures et on échangera comme si de rien n'était ! fou le camp maintenant !

Je sors de la chambre et je sors dehors, sur la terrasse, furieuse et complètement déboussolée. Qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Je ne vais certainement pas aller dormir avec Aaron. Mon père et Tom me tueraient ! L’idée de se réveiller tôt pour échanger n’est pas une mauvaise idée, mais je ne vais pas débarquer chez Aaron comme ça, toquait chez lui et dire : « Salut toi je sais qu’on ne s’aime pas beaucoup mais est-ce que je peux dormir avec toi beau gosse des îles »

En plus, il doit sûrement dormir. Puis je ne l’aime pas tellement ce type. Et je ne veux pas non plus dormir avec Tom et ses pulsions d’amour à la con.

Je vais dormir sur la terrasse tant pis. Mais au bout de quelques minutes, je me rends compte que cette idée est stupide. Je vais mourir de froid, car même si la journée dépasse les trente degrés, le soir, il gèle, car on est en montagne. J’allume le flash de mon téléphone et je m’avance vers la salle de jeu, il fera sûrement un peu plus chaud.

J’arrive là-bas et me pose sur le siège du jeu de la voiture.

Quand je vois une silhouette passer devant, je me fige. Je commence à trembler… de peur ?