Fyctia

Partie 2 - Au lac.

— Je vais te tuer Walt-

Il me met la tête dans l’eau, sans que je puisse finir ma phrase. Je suis vraiment idiote et je le hais vraiment. C’est définitif, je le hais plus que tout.

— Tu disais, Walton ?

— Va te faire foutre.

Je nage vers le pédalo de mes parents en boudant comme une vraie gamine, cette fois-ci. J’essaie de monter, mais rien y fait, je n’y arrive pas, c’est bien trop dur. J’abandonne et reste dans l’eau accrocher au pédalo.

Je n’ai pas vraiment confiance en l’eau ici, ça se trouve, il y a des poissons, ou des trucs bizarres, ça me fait flipper. Et encore plus quand quelque chose me touche les pieds.

— AHHHH, un truc m’as touché le pied aidez-moi à monter !

— Si tu veux remonter à la surface, viens ici ! Je vais t’aider pour monter, s’écrit Aaron assez fort pour que je l’entende de là où je suis. Sinon, bah reste dans l’eau avec tous les poissons qui vont te manger les pieds.

— Je te hais Walters !

Je m’approche quand même de son bateau, tant j’ai peur. Je lui tends ma main pour qu’il m’aide, mais je veux le faire tomber à l’eau pour me venger. Je tire de toutes mes forces sur sa main pour essayer de le faire tomber à l’eau, mais ce n’est pas facile avec la force qu’il a. Il me lâche alors la main et je finis une nouvelle fois la tête dans l’eau.

— C’est bon, tu as fini ? je lui pose cette question tout en m’approchant du pédalo.

Je me tiens à la barre pour ne pas m’épuiser à nager. Aaron se rapproche de moi.

— Non, s’il te plaît.

— Je te laisse tranquille pour aujourd’hui, dit Aaron en levant les mains en l’air. Promis.

Il met à son tour sa main sur la barre du pédalo, elle n’a jamais été aussi proche de la mienne et bizarrement, je n’ai qu’une envie, c’est la toucher. Quand je croise ses yeux gris, je trouve qu’ils sont vraiment magnifiques.

Mais qu’est-ce qui te prends, Livia ?

Je le vois me regarder, mais je me force à détourner le regard. Il est bien trop vieux et puis j’ai Tom qui m’aime bien. C'est la première fois qu’on se parle, avec Aaron.

Arrête de te faire des films Livia. Alala mon manque d’affection.

— Un problème, Livia ? m’interroge Aaron.

— Non rien, dis-je en retirant ma main de la barre. Tu m’aides à monter ? Pour de vrai cette fois.

Alors il m’aide à escalader sans broncher et sans me faire de mauvaise blague. Il avait promis après tout.

— Ils sont amoureux ? je demande à Aaron en pointant du doigt ma sœur et Gabin qui ne se sont toujours pas lâchés depuis qu’ils sont dans l’eau.

J’ai même entendu mon père crier au loin « Je t’ai à l’œil, Gabin. »

— Alors là, aucune idée, dit-il en fuyant mon regard.

— Tu me mens où je rêve ? Dis-moi ce que tu sais !

— Et bien, c’est ta sœur, tu la connais, non ? Puis t’as cas lui poser toi-même la question, curieuse !

Quel con.

Quelques minutes plus tard, le maître-nageur nous fait des signes pour nous dire que c’est la fin du temps et qu’on doit rentrer.

— Bon les amoureux, on vous laisse là ou bien ? cria Aaron.

Ils arrivent sur le pédalo en faisant la moue.

— C’est moi qui dirige le bateau ! m’écrié-je.

— Tu dois aussi pédaler alors et avec tes petites jambes, ça va être compliqué !

— Tu avais promis de me laisser tranquille. Tu n’es vraiment qu’un gros con.

— Mais c’est qu’elle dit beaucoup de gros mots la gamine ? Aller dirige, je vais t’aider à pédaler.

Quand nous arrivons au bord, il faut faire une manœuvre pour se garer et je suis vraiment nul, si bien qu’Aaron me le fait remarquer.

— T’es vraiment nul, ma parole !

Je le fusille du regard et il lève les mains en signe de défense.

Quand je réussis enfin à me garer, nous descendons et nous allons nous poser sur l’herbe pour bronzer. Les garçons partent jouer au foot et je les admire.

Gabin, est plutôt petit de taille, ce qui m’étonne, car ma sœur voulait absolument un garçon plus grand qu’elle. Aaron, lui, est plutôt grand, avec de belles tablettes de chocolat sur lesquelles je m’attarde un peu trop.

— Tu veux ma photo, Walton ? me demande-il avec son putain de sourire.

Je fronce les sourcils en détournant le regard.

Je me pose tranquillement et je crois même que je m’assoupis quelques minutes.