Fyctia

Livia.

Juillet 2018, 11h02. Au lac.

Partie 1.

Nous sommes arrivés au lac. C’est magnifique. Un grand air de jeu, un grand espace avec de l’herbe pour se poser. Plus loin, il y a une petite cabane pour prendre un petit goûter. Plus loin, il y a le lac. Une partie pour se baigner, une partie pour les bouées tractées et une partie pour les pédalos, les paddles, les canoë etc. D’ailleurs, on a changé d’avis et on va faire du pédalo, car on a oublié de réserver et il n’y a plus de place pour les bouées.

— Comment on organise les pédalos ?

— Moi, je veux être avec toi, Livia, me dit Aaron avec son sourire malicieux de d’habitude.

— Hors de question. Je veux être avec ma mère, mon père et mon petit frère, vous trois-là, prenez un pédalo pour vous, entre tarés !

— Mais c’est une petite joueuse ta fille ! s’exclame Aaron à mon père.

Il ne m’a jamais autant embêté que maintenant et je ne comprends pas pourquoi, peut-être parce que je rentre dans son jeu et qu’il est taquin ? Je vais vite arrêter de rentrer dans son jeu. Nous nous dirigeons donc vers les pédalos quand je sens mon téléphone vibrer. Je le sors donc de ma poche et découvre un message de Tom.

De Tom :

Tu me manques et je crois que tes copains ne m’aiment plus ils me cala plus.

Je souris en m’imaginant Alan lui gueuler dessus et de lui dire « Reste pas avec nous si tu ne veux pas que je te fasse la peau. »

Il faut dire qu’il est un peu trop protecteur avec moi. Mais sur ce point, je le comprends vu le comportement qu’a eu Tom tout à l’heure…

De Livia :

Ahah, je me doute. Ils sont assez protecteurs.

De Tom :

et moi jte manque ?

De Livia :

Oui, j’aurais aimé que tu sois avec nous.

De Tom :

Hâte que tu rentres.

— Allô, Livia ! s’écrit Gabin, on te parle là, je crois.

— Euh, oui, pardon, qu’est-ce qu’il y a ?

— Eh bah monte ! me crie ma sœur.

— Je ne voulais pas être avec vous !

— Fallait arrêter de parler à ton mec.

— Arrête de me gueuler dessus, bordel !

Je monte à contrecœur sur le pédalo. Aaron me tend la main pour m’aider, avec son plus beau sourire.

— Merci, mais je n’ai pas besoin de toi.

— T’es vraiment une gamine…

Voilà l’une des raisons pour lesquelles je ne voulais pas monter avec lui. Aaron et Gabin commencent à pédaler pour s’enfoncer dans le lac. Ils arrivent même à dépasser mes parents en leur faisant un petit coucou.

— Qui va à l’eau ? demande Aaron.

Au même moment, ma sœur passe sur le mini toboggan qu’il y a sur le pédalo et elle finit dans l’eau. Et bien sûr, Gabin le rejoint tout de suite après.

— Tu ne veux pas aller à l’eau ?

Comme je ne lui réponds pas, il se rapproche de moi pour venir s’asseoir à côté de moi.

— Tu boudes parce que ton mec te manque ?

— Tu ne vas pas t’y mettre, toi aussi ? Je n’ai pas de mec bordel, lâche-moi !

— Tu vas faire la gueule longtemps comme ça ?

— Qu’est-ce que ça peut te foutre ? On ne se connaît même pas.

— Et alors ? Je ne veux pas que la fille de mon pote me fasse la gueule !

— Mon père ? Ton pote ? Carrément ?

Non, ce n’est pas ce que je voulais dire. On fume ensemble quoi, puis il s’entend bien avec mes parents aussi.

— Pourquoi est-ce que tu me taquines autant ?

— Tu réagis et ça me fait rire.

— Pourquoi tu ne vas pas à l’eau, toi ?

— Je n’aime pas trop ça.

Je tourne la tête vers le lac ne sachant pas quoi répondre. Je pouffe en regardant ma sœur embrasser Gabin. Celle-là alors… Elle n’en rate pas une, c’est dingue.

— Tu veux les rejoindre ? me demande Aaron avec un regard que je ne connais pas encore.

Il se lève et j’écarquille les yeux quand il me porte.

Je me débats, mais rien à faire, il est bien trop fort, je n’avais d’ailleurs jamais vu qu’il était aussi musclé.

— Mais qu’est-ce que tu fous ?

— Je te jette à l’eau, petite.

— Non, s’il te plaît, Aaron ! je ne veux pas !

Je crois qu’il va me poser par terre quand il se penche, mais il me chuchote à l’oreille :

— J’espère que tu sais nager, gamine.

Et je finis tout droit dans l’eau. Quand je ressors la tête, je m’empresse d’aller nager vers le pédalo pour me tenir à quelque chose, même si j’ai un gilet de sauvetage. Je me tiens à une barre du pédalo quand Aaron vient près de moi.