Fyctia
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En rentrant à la maison, papa est assis à table en face de maman, les yeux rivés sur son magasine de sport. Le vert de son polo est assorti au vert de ses yeux. Les visages de mes parents, portent en permanence le masque de l’angoisse. Ils font partis des couples rares qui se sont rencontrés en maternelle, ils ont le même âge et on toujours tout accomplie ensemble. Ils tirent leurs forces l’un de l’autre, ils sont indissociables, un peu comme le Ying et le Yang.
− Salut, ma chérie !
Ma mère m’adresse un sourire qui n’atteint pas ses yeux noisette. Elle se lève, me prend dans ses bras en me serrant avec la force du désespoir. Je la repousse, paniqué, en lui demandant précipitamment ;
− Il est arrivé quelques choses à Mickael ? Es-ce que… Il fallait m’appeler.
Ma voix est à peine audible, la panique qui s’empare de moi semble incontrôlable, mes joues sont baignées de larmes, que je n’arrive pas à contenir.
− Bien sûr que non ! Il est en sécurité, la ou il se trouve. Son état est stable et d’après le Dr Collins, il est dans une période calme. D’ailleurs on ira lui rendre visite dimanche, comme ça tu pourras le constater par toi même.
− Tout va bien ma puce, ajoute mon père sans lever les yeux de son foutu magasine, concentre toi sur tes études, c’est le plus important. Ok.
− D’accord. J’essuie les quelques larmes qui s’accroche à mes joues, du revers de la main. Je me force à sourire à ma mère, à fin de lui faire croire que tout va biens.
Alors que je n’ai qu’une idée en tête : Fuir mes parents, fuir leurs façons de faire comme si la situation n’était pas dramatique, fuir leurs regards aimant, fière, qu’il pose sur moi comme si j’étais le centre de leurs mondes. Je pose un petit baiser sur la joue à ma mère, attrape une bouteille d’eau sur le plan de travail, puis je prétexte un tas de devoirs et part m’enfermer dans le sanctuaire de ma chambre.
Je n’ai pas la moindre idée de ce que l’avenir me réserve. Je ne sais même pas si, l’avocat que j’ai rencontré un peu plutôt dans la journée, va accepter de me représenter. Il doit d’abord étudier mon dossier avant de prendre une décision. Toutes ses incertitudes, sont comme des épées Damoclès pointés au dessus de ma tête.
En attendant, je dois m’efforcer de mener ma vie, le plus normalement possible. Pour ne pas éveiller les soupçons de mes parents.
Le lendemain matin, ma mère insiste pour me déposer à l’université qui se trouve à une trentaine de kilomètre de notre domicile. Mes parents ayant des revenues modestes, ne peuvent pas me louer une chambre d’étudiante sur le campus. Donc, j’utilise quotidiennement les transports en commun. La foule, les âmes perdues qui rode dans le métro, les artistes sauvages qui déambules d’une station à l’autre, avec leurs instruments de musique qu’il couve avec un instinct maternelle, les grèves ainsi que les retards liés à des problèmes techniques, font parties de mon quotidien du début et de fin de journée.
− Bonne journée ma puce. S’exclame ma mère en terminant sa manœuvre. N’oublie pas, ce soir nous mangeons chez les Greystones, ensuite nous allons au cinéma avec ton père. Je te laisserais de quoi dîner dans le micro-onde, tu n’auras plus qu’à le réchauffer.
− C’est gentille, mais tu sais à 20 ans, il me semble que je suis capable de me préparer à manger toute seule. Il est même probable que j’y arrive sans mettre le feu à la maison.
− Surement, s’esclaffe t’elle, mais tu resteras toujours mon bébé. Et puis, tant que je n’ai pas retrouvé de travail, ça m’occupe de prendre soin de toi.
Une colère sourde raisonne en moi, je voudrais hurler ; que je n’ai plus besoins quelle me dorlote comme un bébé. Au lieu de continuer à me materner comme une petite chose fragile, elle devrait consacrée tout son temps à Mickael qui est fragile. Tellement fragile, il à plus besoin de son attention que moi. Mais je sais que cela sert à rien, des que j’aborde le sujet avec mes parents, ils se referment aussitôt. Je fais donc ce que je sais faire le mieux, faire semblant que tout va bien, faire semblant que cette situation ne me détruit pas de l’intérieur. Un sourire factice étire à nouveau mes lèvres, j’embrasse ma mère et sors de la voiture en lui souhaitant une bonne journée.
Quand j’arrive devant le bâtiment ou on lieux mes cours de la matinée, j’aperçois ma meilleure amie, Thalia qui est visiblement entrain de se disputer avec son petit ami. Thalia est fille unique, héritière d'un empire pharmaceutique. Je l’observe tandis qu’elle avance vers moi, grande, blonde aux yeux noir remplis de malice. Je ne peux m’empêcher de sourire en voyant ses chaussures de créateurs, rose à paillettes, qui aurait tout à fait leurs places sur un tapis rouge mais qui paraisse absurde au milieu de la foule d’étudiant qui nous entourent.
− Sarah, je pensais que tu étais de service, au Jenkins, aujourd’hui.
Je lui désigne un banc libre, sur la pelouse, verdoyante ou aucuns brins d’herbe ne dépassent d’un millimètre.
− Pas aujourd’hui, il semblerait que la patronne de l’établissement rencontre quelques difficultés financières du coup, comme je suis la dernière arriver… Je laisse ma phrase en suspend, Thalia comprends parfaitement la situation.
− Ne t’inquiète pas, je suis sur que tu vas très vite retrouver un poste.
Le regard de Thalia s’adoucit, elle me serre contre elle, son étreinte dissipe momentanément les difficultés que la vie à mis sur mon chemin. Lorsque Thalia recule elle me dévisage d’un air dubitatif.
− As-tu rencontré Noam ?
Mes sourcils se froncent, je réfléchis un instant, Noam…Noam… Cela, ne me dit rien.
Je hausse les épaules pour lui signifier que je ne comprends pas. Ses yeux brille d’une lueur taquine, un sourire étire ses lèvres pintent en rouge cerise, faisant ressortir ses fossettes. Lui confèrent un air enfantin. Elle arque un sourcil ;
− Tu dois être l’exception qui confirme la règle, habituellement quand une femme rencontre mon cousin elle ne l’oublie pas.
J’affiche une grimace en comprenant. Son cousin, mon rendez-vous de la veille, Maitre Harold, ses yeux gris scrutant mes lèvres, qui m’ont tenue éveiller une partie de la nuit…
Noam.
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