Scarlett Owens The last chance Chap 5:

Chap 5:

Avant la fin de la première semaine, Tony, c’était le surnom que Samantha lui donnait quand elle évoquait son amant, lui avait offert une splendide demeure dans un quartier chic de Paris, non loin de la sienne. Il ne l’avait jamais présentée à sa famille ni à ses amis, il venait la voir quand bon lui semblait pour bavarder, puis au fil des mois qui passèrent... pour la posséder.

Elle était devenue sa maîtresse attitrée. Mais rien d’officiel dans cette relation où la jeune femme dépendait entièrement de son généreux bienfaiteur pour vivre.

Certes, il lui avait ouvert un compte à son nom.

Certes, il y versait chaque semaine des sommes astronomiques qu’elle pouvait dépenser à sa guise.

Mais elle n’était pas le secret honteux de Tony, qu’il dissimulait aux yeux du monde. Elle était juste sa friandise qu’il dégustait plusieurs fois par semaine, comme une gourmandise coupable. Comme ses nombreuses autres conquêtes, avec qui il aimait tant se montrer…


Les semaines qui suivirent son installation à Paris furent riches en désillusions. Et Samantha perdit vite ses rêves. Si elle était constamment surveillée par les gardes du corps de Tony, lui ne se privait pas pour multiplier les aventures. Elle était devenue sa propriété, sa chose dont il disposait comme et quand il le voulait.


- C’est pour cela que le rapport de police mentionne des altercations fréquentes entre vous ?


- On ne se bagarrait pas, on se chamaillait, ce n’est pas pareil.


- À propos de quoi ?


- De tout et de rien. L’argent, le sexe, ma façon de conduire, de m’habiller, de boire, de parler. Tous les sujets futiles des couples qui se taquinent.


- Mais vous étiez séparés, non ? C’est du moins ce que dit le rapport de police.


- Oui, c’est exact. J’avais annoncé à Tony que c’était fini et que je le quittais. Qu’il pouvait garder sa maison, son argent et son influence bidon et se les mettre où je pense et que je ferais mes valises à la fin du mois.


Jeremiah souligna deux fois la mention “Surveillez son langage” sur la fiche devant lui.


- Où comptiez-vous aller ?


- Là où le vent m’aurait portée.


- Pourtant le rapport de police ne fait pas mention de cartons chez vous, ni de quoi que ce soit qui laisse penser que vous étiez prête à déménager sous peu ?


- Parce qu’à la demande de Tony, j’avais accepté de reporter mon départ de quelques semaines !


- Pour quelle raison ?


- Parce qu’il était malade et que…


- Malade ?


- Tony n’a jamais été un type très stable. Il avait ses humeurs et ses envies. Il était tantôt joyeux tantôt profondément triste. C’était un homme lunatique, capricieux qui n’a pas hésité à me faire du chantage affectif pour tenter de me retenir ! Il menaçait de se suicider si je m’en allais… Alors du coup, ces dernières semaines, nous nous sommes remis à nous voir plus souvent.


- Parlez-moi du soir qui a précédé la mort de Tony… Selon le rapport de police, vous avez d’abord nié l’avoir vu, puis vous avez admis être allée chez lui. Pourquoi ?


- Pourquoi quoi ?


- Pourquoi l’avoir nié quand les policiers vous ont interrogé ?


- Parce que ma vie privée ne les regardait pas !


- Alors pourquoi l’avez-vous finalement reconnu dans ce cas ?


- Parce qu’ils étaient déjà au courant, la vieille folle d’en dessous nous avait entendus nous engueuler.


- Au sujet de quoi ?


- Qu’est-ce que j’en sais ! Ce n’est pas les sujets de disputes qui nous manquaient ! Tony m’en voulait encore pour l’avoir planté lors d’une soirée caritative quelques jours plus tôt. C’est peut-être à cause de ça !


- Pourquoi l’avoir planté ?"


- Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Parce que sa présence et son chantage me pesaient ! Parce que j’en avais marre de faire la comédie devant des gens que je méprisais, parce que j’en avais marre de jouer la potiche de luxe à son bras. Parce que je voulais juste une soirée paisible chez moi en pyjama devant Netflix sans avoir à surveiller mes mots et mes gestes en compagnie des amis fortunés de Tony.


- Et cette dernière soirée alors ? Pourquoi êtes-vous allée chez lui ?


- C’est Tony qui me l’avait demandé. Il disait avoir quelque chose d’important à me dire, mais en réalité, il n’avait rien de spécial à me raconter à part combien j’avais merdé, combien je lui avais fait honte, à quel point j’étais insignifiante, bref ce genre de choses quoi ! Le début de la dispute que l’autre harpie a sûrement écoutée pour se distraire de son ennui.


- Il vous a frappé ?


- Pas du tout. Ce n’était que des mots, rien que des mots. Des mots durs, des mots qui blessent, mais rien que des mots.


- Et puis ?


- Et puis je suis partie, tout simplement.


- À quelle heure ?


- Je ne sais plus… minuit ou quelque chose comme ça !


- Vous êtes allée où ?


- Chez moi


- Directement ?


- Oui.


- En métro ? En taxi ?


- Non, à pied. J’avais besoin d’extérioriser ma colère…


- Quelqu’un vous a-t-il vue partir, en dehors du gardien ?


- Pas que je sache !


-Une fois rentrée chez vous, qu'avez-vous fait?


Jeremiah avait posé la question mais s'attendait déjà à la réponse bateau j'ai pris une douche et j'ai fait tourner une machine. Après tout quand on tué a bout portant un homme, cela cause des petites salissures que l'on doit vite faire disparaitre...


- Vous voulez vraiment le savoir ?


- J'ai besoin de le savoir, confirma t'il.


- Très bien, dit-elle en le fixant du regard. Je me suis caressée.


Il s’était trompé.

Mais après tout, l’excitation sexuelle que le meurtre suscitait chez les tueurs en série et leur penchant à se masturber juste après le crime étaient bien connus. Bien sûr, dans tous les cas dont Jérémiah se souvenait, c’étaient des hommes. Mais ce n'est pas scientifiquement impossible que l'adrénaline et la tension sexuelle qu'avait accumulé Samantha après son crime aient eu besoin d'être apaisées frénétiquement à peine cette dernière rentrée chez elle.


- Vous avez une idée de qui a pu tuer votre mari ?


- Une autre de ses maîtresse, peut-être ?


- Toutes ont été interrogées et aucune n'a manifesté le moindre ressentiment pour lui, contrairement à vous. Et ce n'est pas chez elle non plus que l'on a retrouvé un chemisier et une serviette imbibés de sang !


Il regretta aussitôt d’avoir lâché cette phrase qui pouvait compromettre la confiance que la jeune femme commençait à peine à lui témoigner.


- Alors non, je ne sais pas... Mais, on ne devient pas milliardaire sans se faire quelques ennemis au passage.















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1 commentaire

Cindy.C_Auteure

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Il y a 2 ans

Encore un bon chapitre, j'aime bien son caractère :)
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