Fyctia

Luca

Une semaine après la cérémonie

C’est le chaos dans ma tête. J’ai une envie de meurtre, une soif de destruction envers le fils de chien qui a mis en cloque ma sœur. Ma petite sœur de dix-huit ans. Nous n’avons certes pas le même sang, mais c’est moi qui l’ai vu grandir, je lui ai appris des tas de choses, qu’un grand frère doit apprendre à sa petite sœur. Elle qui est prudente, timide, limite un peu coincée s’est amourachée d’un sombre abruti qui l’a mis en cloque putain ! J’ai demandé à plusieurs gars du gang d’enquêter sur cette affaire, qui me ronge depuis une semaine. Mais nous n’avons aucune piste. Mais ce fils de chien sera démasqué j’en fait la promesse. Sienna organise un repas ce soir, en l’honneur de la jolie poupée qui rejoint la famille des Moretti. Ma sœur ne nous a pas dévoilé le prénom du bébé. Elle nous a dit qu’elle nous le dirait ce soir. Quand toutes les personnes qui comptent pour elle, seront présents.

Il est un peu plus de 18H30 et mes pensées sont tournées vers une unique personne. Cela fait une semaine que je n’ai pas de nouvelles d’Elysabeth. Cette femme commence à briser mes barrières. Elle a les mots qui me font du bien. Mais entre nous se déroule un jeu dangereux, dans lequel je n’ai pas envie de l’emmener. Car une fois lancer, elle ne pourra plus l’arrêter.

J’entends les voix des personnes invités ce soir, résonnaient dans le salon.

Je termine de m’habiller, un jean noir et une chemine noire. J’enfile mes boots noirs et descends au rez-de-chaussée. J’entre dans le salon et découvre que ce sont que des personnes proches de la famille et du gang qui sont présentent. Je prends le temps de saluer chaque personne une par une.

Je suis en pleine conversation avec Craig Terence, lorsque mes yeux sont attirés vers l’entrée de la pièce où se trouve deux femmes. L’une que j’ai déjà croisées à l’hôpital et l’autre que je pourrais reconnaître parmi cinquante autres. Elysabeth.

Elle est vêtue d’une jupe marron en daim, d’un top en dentelle noir et porte à ses pieds une paire de sandales noires. Cette femme n’a même pas besoin d’ouvrir la bouche pour subjuguer. Elle a une prestance qu’aucune autre femme peut égaler.

Lorsque Elysabeth me repère, un sourire orne son visage. Un sourire qui illumine la pièce, qui ma paressait bien sombre jusqu’à maintenant. Elle et son amie se rapproche de moi et je n’arrive pas à fuir le regard. Comme si mon corps parlait à ma place. Ce n’est pas plus mal finalement. Je ne suis pas du genre à dévoiler mes sentiments.

- Bonsoir Luca. Dit-elle doucement, comme si elle ne voulait que personne d’autre n’entende

- Bonsoir Ely.

- Luca, je te présente Juliet Adams. Elle est interne aux urgences et elle est aussi ma meilleure amie.

- Bonsoir Monsieur Moretti, je suis ravie de faire enfin votre connaissance. Dit-elle d’un air taquin, en insistant sur le enfin.

- Pareillement Docteur Adams. Répondis-je

- Juliet suffira. Me répond-t-elle

- Bien, alors Luca suffira.

- J’ai une folle envie de picoler ce soir. Alors si vous me le permettez, je rejoins le bar qui m’appelle. Dit Juliet en nous laissant Elysabeth et moi.

Je suis Juliet du regard et intime d’un regard à Mason de la surveiller. Mason et moi c’est une longue histoire. Si au lycée, nous ne pouvions pas nous supporter, aujourd’hui il est le sang-froid que je n’ai pas. Aux premiers abords cet ours, parait insensible, froid et imbu de sa personne, il est en réalité tout le contraire. Il est doux comme un agneau avec les gens qui comptent pour lui. De plus, il est protecteur et est prêt à se sacrifier si l’un de nous est en grand danger. Il n’a peur de rien. Pas même de la mort. Et pourtant celle-ci nous pend au nez tous les jours. Je sors de mes pensées lorsque Elysabeth me pose une question.

- Comment vas-tu depuis la cérémonie ?

- Je ne sais pas à vrai dire. Je n’arrive pas être content ou même en colère contre Sienna. Je suis vidé Elysabeth.

Elle ouvre la bouche pour me donner une réponse, mais nous somme interrompu par le tintement d’une cuillère sur un verre. Sienna.

- Bonsoir à toutes et tous, je vous remercie d’être présent ce soir. Si vous êtes ici, ce n’est pas pour rien. Comme vous le savez certainement, j’ai mis au monde un bébé et pour être honnête je ne m’y attendais pas. Tout comme ma famille et mes amis. Mais il est là, elle est là. Cette poupée, qui dès que je l’ai tenu dans mes bras pour la première fois, a transpercé mon petit cœur de jeune adulte. Je lui ai garantis de lui donner la vie qu’elle mérite. Si aujourd’hui elle n’a pas de prénom, c’est tout simplement que je voulais le faire en présence des personnes importantes, dans ma vie et qui le seront dans la vie future de ma fille.

Sienna fait une pause dans son discours et plante ses yeux dans les miens.

- Dès ce soir, cette poupée portera le prénom d’une personne qui a été importante, dans la vie de ma famille.

Douglas lui donne le bébé et Sienna poursuit son discours.

- Ma chère famille, mes chers amis, je vous présente Madelyne Jenna Elysabeth Moretti.

L’ensemble des personnes présentent, applaudissent et sifflent, et moi je reste planté là comme un idiot. La voix de Sienna résonne dans ma tête, Madeline Jenna Elysabeth Moretti. Cette poupée porte les prénoms de ma sœur Madeline, de ma mère Jenna et celui de la femme qui l’a mise au monde. Cette même femme qui hante mon esprit du soir au matin. Ma sœur ne pouvait pas me faire le plus beau des cadeaux.

- Je souhaite retenir votre attention encore une minute. Rajoute Sienna. Ce soir nous allons connaître les prénoms du parrain et de la marraine de ma fille Madeline. Il est tout bonnement logique, que le parrain soit mon grand frère Luca. Pour qui je voue une admiration aussi grande que l’univers.

Sienna me fait signe de la rejoindre. Je m’exécute et plusieurs personnes me donne des tapes dans le dos, pour me féliciter. Lorsque je rejoins ma sœur au centre de la pièce, elle me donne ma nièce. En la regardant, me cœur tambourine dans ma cage thoracique. Je l’aime plus que ma propre vie à présent. Et je tuerais les personnes qui tenteraient de s’en prendre à elle.

- Il était également logique, que je choisisse une personne digne de confiance, pour être la marraine de Madeline. Une femme qui la considèrera comme sa propre fille. Qui la protégera quoi qu’il arrive. Une femme dont la vie est de sauver celles des autres. Une femme qui est dévouée et qui aime ma famille comme si c’était la sienne. Une femme, qui m’a aidé et m’a soutenue dans ce moment de ma vie. Ce moment où j’ai appris ma grossesse et mon accouchement imminent.

Mon regard est ancré dans celui d’Elysabeth et je vois à son visage qu’elle a compris. Compris que Sienna parle d’elle. De cette femme extraordinaire, qui est rentré dans nos vie, telle une avalanche en pleine montagne enneigée.

- Cette femme c’est toi Elysabeth Hardford. Alors acceptes-tu d’être la marraine de cette belle poupée ?