Fyctia

Elysabeth

Quelques temps plus tard

Je suis aux urgences et la secrétaire m’informe que j’ai un nourrisson, de quelques semaines qui m’attends en salle de consultation. Les urgentistes sont très polyvalents, surtout en ce qui concerne les premiers soins de base et la pose d’un diagnostic. J’ai quand même mis au monde un bébé, dans les toilettes d’un domaine viticole, lors d’une cérémonie de renouvellement de vœux. Quelques jours après la cérémonie, je suis allée signer les documents, me permettant d’être officiellement la marraine de Madeline Moretti. Si l’on m’avait dit ça, il y a quelques mois en arrière, je vous aurai ri au nez, mais aujourd’hui ma vision de cette famille a changé. De toutes les manières et que je le veuille ou non, je suis mêlée au Moretti.

J’enfile des gangs et me dirige vers la salle de consultation en question.

- Bonjour, je suis le Docteur Hardford. Dis-je à l’intention de l’homme en face de moi

Aucune réponse ne me parvient de sa part. La consultation risque d’être complexe.

- Pouvez-vous me dire pour quelles raisons, vous et votre bébé êtes ici ? demandais-je

Toujours pas de réponses. Génial.

- Écoutez, ne m’adresser pas la parole si cela vous chante, mais dites-moi au moins ce qu’il ne va pas avec votre bébé. Que je puisse l’ausculter et faire les examens nécessaires. Et par la même occasion vous apportez des réponses.

- Elle refuse de manger depuis ce matin et je crois qu’elle a de la fièvre. Je ne savais pas quoi faire, alors je l’ai amené ici. Elle pleure beaucoup aussi.

- Très bien. Je vais lui faire une série d’examen et je reviendrais vers vous, dès que j’aurais des informations.

- Merci Docteur.

Je sors de la salle de consultation, je pianote quelques éléments sur la patiente, dans son dossier numérique et demande à une infirmière de lui faire un prélèvement sanguin et nasale, pour découvrir ce qu’il ne va pas avec cette petite. Une voix féminine résonne dans toutes les urgences. Je me dirige vers l’entrée, pour voir ce qu’il s’y passe.

- Que se passe-t-il ici ? demandais-je à la secrétaire

- Une jeune femme dit être la mère du bébé que tu as en consultation.

- Où est-elle ?

- Sortie dehors, pour se calmer.

Je me dirige dehors, pour voir si je ne vois pas la jeune femme. Quand un pleur me parvient. J’essaye de suivre le son et lorsque je tourne la tête vers un banc, j’y vois une jeune femme, pleurant à chaude larmes. Je m’approche d’elle.

- Bonjour. Dis-je à son intention et elle relève le visage

- Elysabeth ?

- Sienna ? Mais qu’est-ce-que...

- Elysabeth laisse-moi rentrer aux urgences, Madeline est ici.

- Qu... quoi ? Sienna, qui est l’homme qui a amené Madeline ? Et pourquoi n’est-elle pas avec toi ?

- C’est...c’est le père de Madeline. Mais...je...je t’en prie ne le dit pas à Luca, ni à personne d’autre. J’avais envie de prendre du temps pour moi et Silver était en ville, alors il m’a proposé de la garder.

- Silver ?

- Il se fait appeler comme ça. Mais ne dis rien à personne s’il te plait.

- Sienna...

- Promet-le Elysabeth.

- Je te le promets.

- Il est le chef des Forsaken, c’est un gang dont la principale activité est le trafic d’armes. Ils sont localisés en Pennsylvanie et je sais que mon père a déjà traité avec eux.

- Comment vous-êtes-vous rencontrez ? Tu es étudiante à New-York et lui vit en Pennsylvanie, si j’ai bien compris.

- On s’est rencontrés il y a un peu plus d’un an. Mon père avait réuni plusieurs gangs pour former une alliance. Et les Forsaken étaient présents, on s’est échangé nos numéros de téléphone à la fin de la soirée. Depuis tout ce temps on s’écrit et on se voient dès qu’il vient à New-York. Ce n’est pas quelqu’un de mauvais Elysabeth, je te le promets.

- Sienna, je veux bien croire que ce n’est pas quelqu’un de mauvais, du moins, dans son milieu professionnel, mais tu ne pourras pas cacher ça très longtemps.

- Je le sais bien. Mais tu connais mon frère. S’il apprend que c’est lui le père de Madeline, je suis sûre qu’il le tuera.

- Sur ce point-là je te donne raison. Mais tu te rends compte dans quelle position tu me mets ? Il y a certes le secret professionnel parce que je suis médecin, mais je suis également la marraine de Madeline.

- Oui je sais que je te mets dans une situation plus que difficile, mais j’ai besoin que tu gardes ça pour toi. Encore un peu. Je te promets de tout dire, mais pas pour le moment.

- D’accord, je ne dirais rien.

- Merci. Dit-elle en me prenant dans ses bras

- Allez vient, je t’emmène voir ta petite fille.

Nous retournons à l’intérieur de l’hôpital. Je préviens la secrétaire que Sienna est bien la mère du bébé qui est arrivée aux urgences, puis je conduis Sienna vers la salle de consultation. Lorsque j’ouvre la porte, la jeune fille se jette dans les bras du père de Madeline. Silver. Il la sert dans ses bras et lui dépose un baiser sur le front. Il lui murmure des mots que je ne peux entendre de ma place, puis il pose son regard sur moi. Sienna lui chuchote quelque chose et le regard de l’homme change.

- Hum hum. Fais-je à l’intention du couple

- Docteur Hardford, je tiens à m’excuser pour mon comportement de tout à l’heure. Me dit le père de Madeline

- Ce n’est rien. J’ai eu à faire à plus coriace que vous. Pouvons-nous, revenir à l’état de santé de Madeline ?

- C’est grave ? me demande Sienna

- Non, Madeline souffre d’une otite. D’où son manque d’appétit, la fièvre et les pleurs incessant. Vous l’avez amené au bon moment. Dis-je en me tournant vers Silver.

- Je vais lui prescrire un traitement. Vous devez le commencer dès aujourd’hui. Cela prendra 7 à 10 jours, pour éliminer la bactérie. Je passerai la voir d’ici cinq jours chez toi Sienna, pour m’assurer que tout va bien.

- Merci Elysabeth. Dit-elle en plongeant dans mes bras.

- Je t’en prie. Je vais vous faire l’attestation de sortie et l’ordonnance. Je reviens vers vous dans quelques minutes.

Après ces mots, je sors de la salle et m’assieds sur une chaise dans la salle des médecins. Je souffle un grand coup et rédige une ordonnance et l’attestation de sortie.