Fyctia
Chapitre 7
Elysabeth
20 juin 2024
- Vous avez eu de la chance cette fois. Une balle un peu plus bas, et c’était votre artère subclavière. Vous auriez pu faire une hémorragie, qui aurait pu vous être fatal, avant même d’atteindre cet hôpital.
- La chance a toujours été capricieuse avec moi.
Je m’arrête, surprise par la nuance presque mélancolique de sa voix. Mais je me reprends rapidement.
- Peut-être que c’est le moment de ne plus compter sur elle. Si vous continuez à jouer à ce jeu, votre corps finira par perdre.
- Je penserai à prendre ma retraite… quand les balles arrêteront de me chercher.
Je termine le nettoyage de la plaie et me redresse, retirant mes gants.
- On vous prépare pour le bloc. On retirera la balle sous anesthésie locale, et je m’occuperai de vous personnellement. Avec un peu de chance, vous serez de retour à… vos activités habituelles dans une semaine ou deux.
- Vous êtes pleine d’espoir, docteur. Dit-il avec un sourire en coin
- Ce n’est pas de l’espoir, c’est mon travail. Le reste, c’est entre vos mains.
Je prends son dossier et me dirige vers la porte. Avant de sortir, il m’interpelle
- Merci, docteur. Pour ce que ça vaut.
Je me retourne, surprise par son ton sincère
- Prenez soin de vous, M. Moretti. C’est peut-être la seule chance que vous avez.
Je sors, laissant derrière moi un patient qui, malgré son arrogance, semble cacher bien plus qu’un simple ego meurtri.
Elysabeth
28 juin 2024
Il est 20H30 lorsque je rentre de ma dernière garde de la semaine, la première chose que je fais en rentrant dans mon appartement, est d’aller allumer l’eau de la douche. Je n’ai pas le temps de me rendre dans la salle de bain, que mon téléphone sonne, un numéro inconnu s’affiche à l’écran. Je décide de répondre au cas où, cela soit une urgence.
– Oui, allô ? dis-je en décrochant.
– Dr Hardford... c’est Luca Moretti à l’appareil.
– Oh, bonsoir, répondis-je, un peu surprise.
– J’aurais préféré ne pas avoir à vous déranger, mais nous avons besoin de votre aide.
– Est-ce que quelque chose est arrivé à votre père ? demandai-je, soudain inquiète à l’idée que mon patient soit à nouveau blessé.
– Non, Douglas va bien... C’est pour mon équipe que je vous appelle. Ils sont rentrés de mission dans un état déplorable. Certains ont même aggravé leurs blessures de la semaine dernière.
– Oh... d’accord. Je vais préparer mes affaires et venir tout de suite. Pouvez-vous me donner votre adresse ? demandai-je rapidement.
- Inutile, je vous attends devant votre immeuble.
Il m’attend devant mon immeuble ? Comment il connait mon adresse ?
La petite voix dans ma tête, me rappelle que j’ai à faire au bras d’un des gangs les plus influents de Chicago. Je me rapproche de la fenêtre qui donne sur l’entrée de mon immeuble, et effectivement une berline noire y est stationnée. De ma position, je ne parviens pas à voir qui est au volant, mais j’imagine que c’est Luca Moretti qui m’attend.
Après avoir informé mon interlocuteur que j’arrivais, je me précipitai dans la salle de bain, afin de récupérer mon sac de secours. Je me chausse d’une paire de basket et enfile ma veste et mon bonnet. Je prends soin de fermé ma porte à clé et je m’engouffre dans l’ascenseur. Une fois au rez-de-chaussée, je sors de la bâtisse et me dirige vers la berline. J’active la poignée de la porte passagère et pénètre dans le véhicule. Et comme je l’avais prédit, c’est Luca Moretti qui se trouve derrière le volant.
- J’espère que ce n’est pas une habitude pour vous de me contacter en pleine nuit, Mr Moretti.
- Appelez-moi Luca. Et non, je préfère éviter, croyez-moi. Mais ce soir, on n’avait pas d’autre choix.
- Je commence à croire que vous avez une définition bien personnelle de l’urgence médicale.
- Quand il s’agit de garder mes hommes en vie, ça me semble justifié. Dit-il avec un sourire en coin. On n’a pas vraiment de médecin attitré, et votre travail... disons qu’il parle de lui-même.
- Vous savez que je ne cautionne pas ce que vous faites. Je soigne, c’est tout. Mais je n’aime pas être mêlée à vos histoires. Dis-je en croisant mes bras
- Je comprends. Mais parfois, les histoires viennent à nous, pas l’inverse. Et puis, mes gars ne sont pas tous des criminels endurcis. Certains n’ont juste... nulle part ailleurs où aller.
- Ça n’excuse rien, mais bon. Où sont-ils blessés ? Et à quel point est-ce grave ?
- Un peu de tout. Coups de couteau, côtes cassées, balles à extraire… Une vraie soirée de merde, pour être honnête. J’espère que vous avez pris votre mallette.
- Je devrais commencer à facturer mes services à l’heure. Ça m’apprendra à être trop impliquée. Je tourne la tête pour regarder par la fenêtre et lâche un soupire.
- Croyez-moi, vous êtes déjà bien payée. Mais si vous voulez plus, on peut s’arranger. Dit Luca en me jetant un coup d’œil.
- Ce n’est pas une question d’argent. C’est une question de limites, Luca. Des limites que vous semblez bien déterminé à tester.
- Je ne teste rien. Je fais ce que je dois pour protéger les miens. Et ce soir, ça passe par vous. Dit-il sur un tout sérieux. On y est presque.
- Très bien. Mais vous m’écoutez cette fois : je donne mes consignes, et vous les suivez à la lettre. Pas d’improvisation.
- Entendu, Docteur. Vous avez ma parole.
La berline ralentit et tourne dans une rue sombre. Une bâtisse imposante, visiblement bien gardée, se dessine au bout du chemin. Mon corps commence à se tendre, au fur et à mesure que la berline se rapproche de la grande bâtisse. Lorsque nous arrivons, dans ce que j’imagine être la cour, je peux observer cinq motos qui y sont garées ainsi que deux autres berlines noires. Après avoir garée sa voiture, Luca m’intime de descendre d’un léger mouvement de la tête.
- Bienvenue chez les Ghost Riders Docteur. Me dit Luca, tout en se dirigeant vers l’entrée de la demeure.
- Appelez moi Ely. Lui dis- je en le suivant de près
Luca pousse la grande porte en bois et nous pénétrons dans l’antre de ces hommes. Lorsque j’ai fait quelques pas dans la demeure, je suis émerveillée par la beauté de l’intérieur. Sur ma droite se trouve, un grand salon avec un canapé et plusieurs fauteuils et une cheminée fonctionnelle, qui rend l’atmosphère plus conviviale et familiale. Luca m’informe que les blessés se trouvent à l’étage, dans leur chambre.
Lorsque nous atteignons l'étage, Luca ouvrit une première porte, me laissant entrer en première. L’odeur de sang me frappa immédiatement. Sur le lit, un homme aux traits tirés m’accueillit avec un sourire maladroit, tentant visiblement de masquer sa douleur.
— Vous devez être Logan, dis-je en m’approchant. Montrez-moi vos blessures.
Il hocha la tête tandis que je soulevais le bandage de fortune. La plaie était profonde, irrégulière, et visiblement mal nettoyée.
— Qui vous a fait ces… "soins" ? demandai-je, plus irritée que je ne l’aurais voulu.
— Moi, répondit Luca depuis l’ombre de la pièce. Il fallait faire vite.
1 commentaire
DIANA BOHRHAUER
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Il y a 3 mois