Fyctia
Chapitre 6
- Saturation à 60 %. On commence la ventilation. Dit Patel en plaçant le masque de ventilation
- Malik, prépare l’adrénaline. Début du massage cardiaque, tout de suite. Ordonnais-je à l’infirmier
Malik commence les compressions thoraciques.
- Adrénaline 1 mg, tout de suite. Dis-je à une autre infirmière
- Ventilation en cours, deux insufflations toutes les 30 compressions. Saturation toujours basse. Nous informe le Dr Patel
- Continuez. Malik, vérifie le cathéter central, on va augmenter les perfusions.
Au bout de deux minutes, je vérifie le rythme sur le moniteur.
- Toujours pas de rythme. On repart pour un cycle. Malik, prépare une deuxième dose d’adrénaline. Patel, vérifiez les causes possibles.
L’infirmier Malik, me demande si l’on fait un gaz du sang. Je réfléchis un instant, cet examen a déjà été fait à son entrée aux urgences.
- C’est possible que cela soit une hyperkaliémie, injectez 10 ml de chlorure de calcium.
Après un autre cycle de compressions, le moniteur affiche un faible rythme électrique. Malik nous informe qu’il a un pouls palpable très faible. Je demande à l’équipe de lui administrer une perfusion de noradrénaline pour maintenir la pression artérielle.
- Prévenez le Scan, on va lui faire un scanner thoracique, pour vérifier qu’il n’y est pas d’embolie pulmonaire. Dès que vous avez les résultats, biper-moi.
- Très bien Dr.
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Elysabeth
20 Juin 2024
Il est un peu plus de minuit passé, lorsque je décide d’aller rendre visite à mes patients de la journée. En fin de course, il ne me reste que le chef des Ghost Riders et son bras droit. Je me dirige vers la chambre en question, et du bout du couloir, nous pouvons entendre plusieurs voix, en pleine discussion. Les visites sont autorisées que jusqu’à vingt heures normalement, ces infirmiers se foutent vraiment de moi. Mais je suppose que l’on ne peut rien refuser à ses patients là. Dans un soupire, je toque à la porte et c’est une voix féminine qui me répond.
- Bonsoir, je viens vous dérangez quelques minutes. Je dois vérifier que tout va bien. Dis-je à l’intention de l’assemblée qui se trouve dans la chambre.
Je ne m’attendais pas à être accueillis par autant de monde, neuf personnes ont les yeux rivés sur moi et c’est très déstabilisant.
- Bonjour, M. Moretti. Comment vous sentez-vous ? demandais-je au concerné
- Eh bien, je suis toujours là, non ? Vous avez fait du bon boulot, docteur. J’espère que je ne vous ai pas trop donné de fil à retordre.
- Une balle dans l’abdomen, touchant de près une artère importante, et un arrêt cardiaque après l’opération… Oui, on peut dire que vous avez bien testé mes compétences.
- Toujours bon de savoir que je peux compter sur les meilleurs, même dans les moments critiques.
- Votre chance a failli tourner cette fois. Si la balle avait été un centimètre plus près de l’aorte, nous ne serions pas en train de parler. Et votre arrêt cardiaque ne venait pas seulement du stress de l’opération. Votre corps montre des signes clairs de fatigue chronique et de stress prolongé.
- Je suppose que c’est le moment où vous me dites de ralentir, de prendre des vacances, et de manger des légumes.
- Je dirais plutôt que si vous continuez sur cette voie, vos "vacances" seront permanentes. Vous avez eu un arrêt cardiaque parce que votre cœur n’a pas supporté la combinaison de l’hémorragie, du stress et de l’état dégradé de votre système cardiovasculaire.
- Donc, en résumé, je suis une épave ?
- Vous êtes un patient dans un état critique qui a survécu de justesse. Si vous ne suivez pas mes recommandations, je peux vous garantir que la prochaine fois, vous ne vous en sortirez pas. Expliquais-je sur ton un peu plus sérieux.
- Chéri, elle a raison. Tu devrais l’écouter. Ce n’est pas la première fois que ça arrive, et on ne peut pas toujours compter sur la chance. Lui intime sa femme
- Merci pour le rappel, Maggie. Mais c’est moi qui décide. Lui répond-t-il sur un ton ferme
- Et c’est votre droit. Mais laissez-moi être claire : votre cœur a besoin de repos. Vous devrez suivre un traitement pour stabiliser votre pression artérielle et renforcer votre système. Et je vais demander des examens complémentaires pour évaluer l’état de vos artères.
- Donc, des pilules, du repos, et peut-être un abonnement à un club de yoga ?
- Si c’est ce qu’il faut pour vous garder en vie, alors oui. Mais sérieusement, vos affaires extérieures devront attendre. Si vous recommencez à courir après vos ennemis, votre corps ne tiendra pas.
Le patient fixe le plafond, comme s’il était au cœur d’une bataille interne. Tant que je continue de noter dans le dossier, les éléments présent sur le moniteur, Mr Moretti reprend :
- Vous savez, docteur, vous avez un sacré caractère. Je comprends pourquoi tout le monde vous respecte ici.
- Ce que vous prenez pour du caractère, c’est juste ma volonté de ne pas laisser un patient mourir inutilement. Même si ce patient fait tout pour se détruire lui-même.
- Vous êtes en vie, M. Moretti. Profitez-en pour réfléchir à ce que vous voulez en faire. Parce que la prochaine fois, je ne pourrai peut-être pas vous sauver.
- Vous êtes plus intimidante que je ne le pensais, docteur. Je vais y réfléchir… peut-être.
Lorsque j’en ai fini avec le chef des Ghost Riders, je me tourne vers son fils Luca. Étant donné qu’il est présent dans la pièce, il serait dommage de ne pas en profiter pour l’examiner. Il est assis sur un fauteuil l’air pensif, il n’a pas pipé mot depuis que je suis rentrée dans la chambre.
- Luca ? Puis-je vous auscultez ? demandais-je doucement pour pas le brusquer et le sortir de sa rêverie.
- Vous vous inquiétez pour moi, docteur ? Je suis touché… dans les deux sens du terme.
Je lève un sourcil, face à son sarcasme digne d’un enfant de sept ans, qui fait le malin.
- Ce n’est pas de l’inquiétude, c’est du pragmatisme. Plus vite je soigne votre épaule, plus vite vous serez hors de cet hôpital. Montrez-moi ça.
- La balle est toujours logée dans l’épaule. Heureusement pour vous, elle n’a pas touché d’artères majeures, mais il faudra retirer ça en salle d’opération. Dis-je tout en palpant autour de la plaie. Douleur sur une échelle de 1 à 10 ?
- Trois. Quatre, si je veux vous faire croire que je suis humain. Dit-il avec désinvolture
- Impressionnant. Vous savez que minimiser votre douleur ne me fera pas changer de diagnostic, n’est-ce pas ?
- Peut-être. Mais si je vous dis que ça fait un six, est-ce que j’obtiens une tape sur l’épaule pour me consoler ?
- Non. Vous obtiendrez une anesthésie locale avant qu’on ne sorte cette balle. Et ensuite, beaucoup de repos. Ce que, j’imagine, n’est pas dans votre vocabulaire.
- Vous me connaissez si bien, docteur.
Je nettoie délicatement la plaie, ce qui le fait légèrement grimacer, mais il ne dit rien. Sa façade d’homme impassible reste intacte.
2 commentaires
Mapetiteplume
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Il y a 3 mois
DIANA BOHRHAUER
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Il y a 3 mois