Fyctia
Chapitre 3
Elysabeth
20 Juin 2024
Mes airpods dans les oreilles, je traverse les rues de New-York pour me rendre aux urgences du Mount Sinai Hospital, je suis en quatrième année – dernière année – d’internat, aux côtés des Dr Terence et Dr Likhan. Et mon plus grand rêve est de devenir médecin urgentiste, la petite voix dans ma tête me spécifie qu’on n’a pas tous les mêmes rêves. Ce n’est pas faux. Aujourd’hui aurait dû être mon jour de repos, mais le chef des urgences en a décidé autrement. Juliet et moi avons été appelés en renfort, car d’après le Dr Terence nous allons avoir une grosse vague en début d’après-midi et ne nous a pas donné plus d’informations. Je jette un coup d’œil rapide à l’heure et m’aperçois qu’à cause de mes rêveries, je vais finir par être en retard.
Juliet et moi nous sommes rencontrés en première année de médecine. Et depuis, nous somme comme cul et chemise. On ne se quitte plus depuis et savoir que je vais travailler avec elle aujourd’hui me réjouit.
J’arrive dans les vestiaires à 7H57, pour débuter ma garde de 12H à 8H00, Juliet est déjà en tenue et prête à commencer cette journée.
- Mlle Hardford est en retard, mais que se passe-t-il ? Serait-ce à cause d’un certain Dr Likhan par hasard ? me taquine Juliet à peine rentrer dans les vestiaires des femmes.
- Tu te trompes, Nicholas n’a pas passer la nuit chez moi.
Il est vrai que j’entretiens une relation avec Nicholas Likhan, depuis le début de mon internat aux urgences, c’est-à-dire depuis deux ans. Je sais qu’il voudrait bien plus que des parties de jambes en l’air, mais je n’ai que ça en stock. Ma dernière relation, s’est terminé en vrai tragédie, digne d’une romance pour adolescents. Le coup classique, du petit-ami qui trompe sa copine avec une sublime inconnue dans le lit de leur appartement, avec pour excuse minable : « Je n’y suis pour rien, c’est elle qui m’a sauté dessus ». Quel bouffon. Alors après une soirée un peu arrosée, j’ai terminé la nuit chez lui, dans son lit, nue. Et depuis, nous entretenons, une relation sans prise de tête, chacun est libre de faire ce qu’il veut. Mais je vois bien que dans les regards qu’il me lance, qu’il attend bien plus que de simples nuits torrides. Entretenir une relation amoureuse avec son supérieur hiérarchique ? C’est une idée vouée à l’échec, surtout dans le domaine médical. Travailler ensemble toute la journée pour ensuite se retrouver le soir dans l’intimité… Ça doit vite devenir lassant. Et puis, en travaillant dans le même service, de quoi pourrions-nous bien parler, si ce n’est de choses que nous savons déjà ?
En quittant les vestiaires, je me dirige vers la salle des médecins. Elle est aménagée simplement : un canapé confortable, une grande table entourée de six chaises, deux ordinateurs fixes et un coin cuisine. Ce dernier est équipé d’un plan de travail, d’une cafetière, d’un réfrigérateur et de micro-ondes. Je me sers un café et me dirige vers un des ordinateurs. En me connectant à ma session, je peux visualiser les entrées et les sorties des patients, les notes des médecins et des infirmières de nuit et les traitements administrés. Avant que j’aie pu terminer mon café, mon téléphone pro sonne, pour l’arrivée d’une urgence. Je sors de la salle et interpelle Malik un infirmier, nous nous dirigeons vers les patients qui viennent de se présenter à l’accueil.
- Bonjour, je suis le Dr Hardford et voici Malik. Que se passe-t-il ? Dis-je à l’intention du couple
- Bonjour Dr, je suis James Winters et voici ma femme Claire Winters, elle est enceinte de six mois et à des douleurs au ventre et vomis depuis hier soir. M’explique le mari
- Très bien, suivais-moi.
Nous nous dirigeons vers une salle de consultation et je demande à Madame Winters de s’installer sur le lit.
- Je vais vous examiner et faire tout ce qu’il faut pour vous et votre bébé. Pouvez-vous me décrire vos douleurs ? demandais-je à la patiente
- C’est... c’est comme des crampes, dans le bas du ventre... Ça vient et ça repart... et j’ai vomi trois fois ce matin...
- Elle n’a presque rien mangé depuis hier soir, et elle est épuisée. M’informe son mari.
- Très bien. Est-ce votre première grossesse ?
- Non… J’ai eu une fille il y a dix ans, mais c’était un accouchement normal.
- D’accord. Vous êtes à combien de semaines ?
- Je suis à 26 semaines.
- Est-ce que le bébé bouge normalement ?
- Oui, je l’ai senti ce matin… Mais là, je crains qu’il y ait quelque chose qui n’aille pas. Dit-elle inquiète.
- On va vérifier ça tout de suite. Malik, prépare un moniteur pour écouter les battements cardiaques fœtaux et une perfusion. Je vais demander une échographie d’urgence.
Malik installe le moniteur et les électrodes sur le ventre de Madame Winters. Des battements de cœur rapide mais régulier, remplissent la pièce.
- Bonne nouvelle : les battements du cœur du bébé sont réguliers. On va maintenant essayer de comprendre ce qui cause vos douleurs.
- Préviens l’obstétricien de garde, on aura peut-être besoin d’une consultation. Demande aussi une analyse d’urine et des prélèvements sanguins pour vérifier les risques d’infection ou un autre problème. Demandais-je à Malik
En sortant de la salle de consultation, j’enlève mes gants et me dirige vers un ordinateur portable disponible. Je remplis les informations sur Claire Winters, les examens passés et les traitements administrés. Je jette tout de même un œil à son dossier médical, afin que l’on ne soit pas passé à côté d’une information importante. Dès lors que j’ai terminé d’examiner son dossier médical, le Dr Kingsley - gynécologue obstétrique - m’interpelle.
- Dr Hardford, peut-on s’entretenir sur le cas de Madame Winters ?
- Oui, bien sûr. Je vous écoute. Dis-je au Dr Kingsley
- Les analyses montrent des signes d’une infection urinaire, provoquant ainsi des contractions précoces et les vomissements. Mettez une perfusion d’hydratation et mettez-là sous antibiotiques. Précisez à Madame que nous la gardons en observation jusqu’à la fin des perfusions. Si son état s’aggrave d'ici là appeler-moi.
- Très bien, je vous remercie.
Après être allé voir le couple Winters et un autre patient, je m’installe sur le canapé en salle des médecins. Je regarde ma montre, qui indique 10H30, je lâche un soupir, en me disant que cette journée va être extrêmement longue. Au bout de cinq minutes, Nicholas fait son entrée dans la salle.
- Euh... Salut ; Dit-il d’un air étonné
6 commentaires
Mapetiteplume
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Il y a 3 mois
DIANA BOHRHAUER
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Il y a 3 mois
Sharleen V.
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Il y a 3 mois
Renée Vignal
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Il y a 3 mois