Fyctia
Chapitre 38 - Caelia (1/2)
Mes jambes me portèrent avec difficulté. Chaque pas était en écho avec les battements de cœur. Qu’allais-je découvrir ? Mon frère mort ? Endormi ? Mes respirations devenaient plus sifflantes, me remémorant celles du basilic. Mes yeux fondirent sur lui et je m’accroupis, la main en suspens, au-dessus de son corps. Le sang avait pénétré le sable et actionnait le durcissement de celui-ci. Ma vision était parasitée avec le corps inerte de Silas dans la neige, ma main incapable de l’aider. Ne pouvant qu’attester la dure vérité que j’avais cueillie cette nuit-là. Quand mes doigts effleurèrent son épaule, prête à le tourner vers moi, et à dévoiler son visage qui était face contre le sol. Sa peau froide renforça mon effroi, qui fut dissipé par un mouvement rapide. Une chose bougea sous ses vêtements et avec un geste de recul, j’esquivai la morsure d’un serpent. Une ride du lion apparut sur mon visage. Ce reptile était celui qui avait entretenu une conversation avec le San Emie, grâce au pendentif qu’il gardait. Le même ophidien qui avait confié une boucle d’oreille à Altaïr. Qu’est-ce que cette vulgaire créature faisait ici ? Le serpent remua la queue en sifflant, montrant les crocs. Une colère bourgeonna en moi. La sangsue, m’avait-elle menti ? Avait-elle...
Ma tête pivota si vite vers Altaïr qu’une douleur fusa dans ma nuque, mais je m’en fichais. En ce moment, je voulais juste lui arracher la peau. Celui-ci claqua de la langue, passant une main dans sa chevelure argentée. Il semblait réfléchir à ses prochaines périodes. Honnêtement, je n’en avais rien à faire. Plus rien, qui ne sortait de sa bouche ne pourrait me résonner. J’avais déjà été suffisamment bête en lui accordant le bénéfice du doute. Et le peu de réaction de sa part me donnait l’impression de suffoquer. Qu’Altaïr enfonçait une lame dans mon cœur.
— Tu devrais le tuer... Osa le serpent aux écailles rubis. Après tout, Altaïr est ton ennemi.
— J’aurais dû t’ôter la vie bien avant. Marmonna Altaïr.
— Bouge et l’enfant meurt, railla le reptile.
Je me tournai vers le faé sauvage, ignorant Altaïr. Il n’y avait qu’une seule possibilité à sa présence : le pendentif. Altaïr le gardait sur lui en permanence. Cela insinuait que Vlad était au courant de tout ! Depuis quand nous espionnait-il ? Altaïr, était-il au courant depuis le début ? Une bouffée de larmes me prit de court, faisant éclore un gouffre dans mon être. Je sentais mon pouvoir tournoyer en moi. Je devais rester calme, bien que cette sensation de chute dans le vide se renforçait à chaque seconde. Le serpent rit de plus belle voyant mon apparence.
— Tu es parfois longue à la détente, petit casse-croute.
— Laisse mon frère. Lui conseillai-je calmement.
— Quel dommage... Vois-tu, Vlad m’a forcé à... soumettre ton petit frère. Usant la même méthode que toi.
Je me sentais devenir livide, malgré ma colère grondante. Je serrais des poings si fort que des gouttes rouges tâchaient le teint blafard de Luell. Je fus surprise de voir l’état de mes ongles. Il fallait que je redevienne calme. Je devais museler les émotions.
— Tu as osé maudire mon frère ! Sale-
Avant que je ne puisse saisir la vile créature, celle-ci fit un saut et prit forme humaine. Un homme au physique chétif, dont les cheveux couleur sang entouraient son visage presque poupin, se dévoila sous nos yeux.
— Je n’ai aucune haine contre toi, mais Vlad veut des réponses, maintenant. Et puisque le crétin derrière toi n’est pas fichu de rendre des comptes correctement. Je me dois de poser un acte. Libère l’héritier des San Emie et je libère ton frère de ma morsure. (Il observa mon expression et un sourire pervers ourla ses lèvres.) Tu sais, il souffre.
A peine sa phrase terminée, que Luell poussa un gémissement si atroce qu’il me déchira le cœur. Je le pris dans mes bras, le protégeant du serviteur du chef des San Emie. Des perles de sueurs s’échappaient des pores de son corps, et se mélangeaient au sang. Luell mordait sa lèvre dans son sommeil, fronçant les sourcils sur des courtes séquences.
— Je vais te laisser réfléchir. Susurra l’homme-serpent en disparaissant dans une fumée rougeâtre.
Je caressai le visage Luell, avec toute la douceur que je possédais, tout en craignant de le blesser. Mes ongles s’apparentaient plus à des griffes maintenant. Finalement, Vlad avait réussi à utiliser son fils, sans que celui-ci s’en rend compte. Je feulai en sa direction, tentant de garder l’intonation la plus forte possible. Hélas, ma voix trembla.
— Ne t’approche pas, ne t’approche plus. Altaïr, je ne veux plus te voir.
— Ecoute moi-
— Pour que tu me manipules comme avec le basilic ou que tu radotes d’autres paroles mielleuses ? Tu as peut-être détruit la boucle d’oreille, néanmoins, le simple fait de porter ce collier a permis à ton paternel de te pister, envoyant son minions à nos trousses.
— Je ne savais pas que son familier pouvait jaillir du bijou, sans mon autorisation, ni-
— Tais-toi, le coupai-je sans ménagement. Juste tais-toi.
3 commentaires
Phyphy 😜
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Il y a un an
Akame
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Il y a un an
Yappae
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Il y a un an