Au point où j’en étais, je ne savais même plus si je devais être triste, en colère ou juste vide d’émotions. Je serrai un peu plus mon cadet et je tendis les doigts vers la Fleur de Glace. Il s’agissait de ma première cueillette de fleur légendaire. La Fleur portait bien son nom. Elle semblait avoir été dessinée et forgée dans la glace. Son apparence translucide laissait passer la lumière, créant un prisme coloré. Il n’y avait pas à dire, seule une fleur magique comme elle pouvait vivre dans un habitat aussi hostile. Un simple toucher congela ma main, et pourtant, la souffrance était minime. Je sentais mon épiderme réagir face à ce froid intense. Dans ce silence de plomb et sous ce soleil d’acier, j’arrachai la plante. Le décor permuta violemment, tressautant à de nombreux endroits. Je clignai des cils et l’environnement de la grotte était revenu. Tout en sécurisant Luell dans mes bras, je remontai à la surface. Une bouchée d’air me brûla les poumons et je vérifiai le pouls de mon jeune frère. En regagnant la berge, Altaïr me tendit la main. Cependant, il la rangea rapidement en voyant mon regard. Ce fut à cet instant que Mylha apparut. Ses yeux d’un bleu métallique jonglaient entre le San Emie, mon frère endormi et moi, rongée par divers maux. Avant qu’elle ne parle, je la devançai en lui jetant au visage la Fleur de Glace.

— Prends la et dégage.

—Vous êtes blessé, je peux vous-

— Mylha. Dégage. Toi aussi, Altaïr. Je n’ai pas envie de commettre un acte qui pourrait porter préjudice à Alpha Nemi. Vitupérai-je, au bord de la crise de nerf.

Altaïr déglutit et s’éloigna, presque en trainant les pieds. Il avait le dos courbé, ce qui contrastait avec sa manière arrogante de marcher. Il bombait toujours le torse tel un coq. Quant à la fille de Tarahban, elle paniqua et se confondit en excuses avant de fuir. Je me laissai aller contre la paroi rocheuse, tout en posant la tête de Luell sur mes cuisses. Mes paupières devinrent lourdes. Était-ce le mal qui me rongeait ou le poison du basilic ? Un rire jaune s’échappa de ma gorge.

— Je suppose que j’ai fait mon choix... Le Saule Pleureur doit persister... Tandis que moi...

***

Une voix résonna, une langue inconnue. Elle semblait illuminer les ténèbres qui m’entouraient. Je me relevai et suivis ces murmures. J’avais bien compris que j’avais sombré dans un nouveau sommeil. Alors, autant obtenir toutes les informations possibles. Sur mon chemin, je ruminais. La Reine Anaxarete connaissait la vérité, et sûrement Axion aussi, puisqu’il n’avait cessé de se réincarner pour être proche de sa dulcinée. Et il y avait l’homme du tableau qui hantait mes nombreux cauchemars et dans chacun d’entre eux, il semblait si misérable. Et il y avait maintenant cette bague, dans une pièce secrète du palais. En me remémorant tout cela, j’avais l’impression d’être en pleine chasse aux trésors. Réunissant mes souvenirs. Il y avait aussi cet enfant que j’avais sauvé... Je me demandais comment il allait ?

La lumière augmenta à chaque pas, je me dirigeai vers un soleil flamboyant. Quand les rayons me touchèrent, je fus prise de multiples émotions, mais l’amour, la gentillesse et la douceur était ce que je ressentais le plus au milieu de ce tumulte. Le décor s’illumina pour dévoiler le château des ombres. Le château que j’avais exploré avec Luell. Le principal changement était que l’atmosphère était si... chaleureuse ? Je voyais le personnel s’activer joyeusement. Les trois types de faé échangeaient sans complications. Le bâtiment diffusait une joie, qui vrombissait à chaque seconde. Et aucune ombre n’était visible. Tout semblait normal. Je me baladai à travers les passages, cherchant les chuchotements. J’en étais certaine.

Sa voix se fondait dans les autres.

Après de multiples couloirs et portes. Des rires retentirent derrière un imposant propylée. Je plissai des paupières pour décrypter l’écriture inconnue. Je ne pus lire qu’un mot : Fataeïs. Je pouvais facilement comprendre qu’il s'agissait d’un temple dédié à la déesse. Il était dit qu’elle protégeait les habitants de la Féerie en maintenant la barrière qui permettait de nous couper du monde humain. Je m’enfonçai dans le temple, pourchassant la voix. J’en profitai pour explorer l’architecture. A chaque nouvelle salle, le plafond se rapprochait du sol et les colonnes rapetissaient. Quand j’ouvris la dernière porte. Je le vis, au milieu d’une pièce mêlant l’architecture faé et géologique. Un bassin d’une eau dorée était alimenté par des cascades naturelles et autour des personnes en toges raffinées se prosternaient. L’homme de mes cauchemars et de la peinture se tenait au centre du bassin. Il s’agenouilla et une branche se détacha d’une colonne. L’eau brilla et la main végétale déposa sur la tête de l’homme, la couronne qu’il arborait sur la peinture. Argentée et pleine d’onyx. Et le puzzle s’assembla dans mon esprit. Je prononçai la même phrase que les personnes inclinées.

— Itch’Rey led Feyrie

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Merci d'avoir lu, commenté et liké mon histoire.

C'est la première fois que je poste une histoire aussi longue sur Fyctia. Ma première participation avait été un fiscaux, car je ne comprenais rien à l'application (T-T). Mais grâce à vous, cette deuxième fois fut magique.

Ce chapitre marque la fin de la partie I et de l'actualisation sur Fyctia. Sachez que je prendrais vos commentaires au sérieux lorsque je réécrirais cette histoire.

En attendant, Sang Embrasé migre sur Wattpad, et j'espère pouvoir vous y retrouver si vous souhaitez avoir la suite.

Encore merci pour tout <3