Fyctia
Chapitre 35 - Altaïr (1/2)
Je tentais de réprimer mon sourire en observant Caelia trépigner d’impatience. Elle m’avait fait appeler, ainsi que Luell. D’après ses dires, Mylha avait un moyen de faire chanter le Saule Pleureur. Et vu sa tête, elle n’appréciait guère la situation.
— Serais-tu de mauvaise humeur ? Alors que tu viens de te faire une nouvelle amie ? Osai-je dire.
Mon petit canari s’arrêta dans son interminable marche et fit volte-face vers moi, elle inspira un coup sec et bloqua l’air dans sa poitrine. Si ses yeux pouvaient enterrer, je serais depuis bien longtemps dans un cercueil. Luell feuilleta son carnet de recherche pour contenir son rire.
— Es-tu certaine qu’il s’agit du bon lieu ? Interrogea le benjamin en reprenant son sérieux.
— Mylha n’a jamais donné de localité... J’ai juste suivi son odeur. Révéla la nièce d’Axion.
— Oh ! Vous êtes déjà aux échanges d’odeur et la prochaine étape est le petit bain à deux ? Je vais devenir jaloux.
Des flammes dansèrent sous mes yeux et j’en chassai avec un souffle. Si j’avais bien appris une chose concernant l’oisillon, c’était qu’elle piaillait plus qu’elle pinçait.
— Tu ne vas quand même pas abimer mon joli minois ? Chuchotai-je avec un sourire narquois. Qui vas-tu admirer sinon ?
— Tu es insupportable.
—Quand tu n’as plus rien à dire, tu m’attaques. Tu deviens prévisible.
A cette réponse, Caelia enragea encore plus, et il fallait que Mylha décide de faire son entrée à cet instant. Elle remit sa mèche brune derrière son oreille et son regard bleu métallique s’attarda sur Caelia. Elle saisit le bras du phénix, qui retint de justesse un rictus de dégoût, et se mit en route. Sur le chemin, sa bouche ne cessait de se mouvoir et les manques de réponse de Caelia ne semblait pas la décourager.
— Je pensais que Mylha était intéressée par toi ? Murmura Luell en se penchant vers moi.
Honnêtement, moi aussi. Mais elle semblait être passée à autre chose, ou le prétendait, ou bien elle ne l’avait jamais été. Notre chemin déboucha sur une petite cascade. L’eau y était transparente et reflétait le ciel étoilé. Ce fut à ce moment que je remarquais que nos rencontres ne se déroulaient qu’à la tombée de la nuit. Instant où les secrets étaient portés par le vent, où les lèvres se déliaient et les cachettes s’ouvraient.
— Bien ! Il faut passer la cascade. Clama Mylha avec un air mystérieux.
— Il va falloir que tu parles un peu plus. En quoi disparaitre derrière de l’eau va nous aider ? Questionna Luell.
— L’eau est le point faible des phénix, n’est-ce pas ? Sous votre forme animale, bien sûr...
Caelia fronça des sourcils et dévisagea Mylha, prête à lui rompre le cou.
— Faites-moi confiance. Chantonna Mylha. Tu vas pouvoir savoir pourquoi ce mal qui t’habite à cesser de t’entrainer dans un sommeil profond.
Et sans un mot de plus, elle s’enfonça derrière la cascade. Luell et Caelia me regardèrent et me firent les gros yeux. Je roulai les miens et suivis Mylha, l’eau glacée réveilla chacune de mes terminaisons nerveuses.Quand ma vue s’adapta, je vis une vingtaine de feux follets virevolter et mon ouïe me confirma que la fille de Tarahban avait pris les devants. Je pris mes cheveux et les essorai. Je n’avais pas prévu d’être mouillé pour les beaux yeux de Caelia. Celle-ci apparut et me percuta de plein fouet, nous faisant basculer. Je m’étalai, face sur le sol, et Caelia assisse sur mon dos. Lorsque sa main glissa dans mon dos, elle me fit ravaler la pique que je voulais lui lancer. Mon corps se réchauffa et pour ne rien arranger, Caelia susurra dans le creux de mon oreille.
— Est-ce que tu arrives à la scanner car moi non. Tu as passé plus de temps avec elle, je dormais !
— Serait-ce une pointe de jalousie ?
— Pourrais-tu cesser de répondre par des questions ?
— Tu ne nies pas.
— Que je dis oui ou non, ton cerveau de sangsue a déjà une réponse toute faite. Pesta-t-elle en se relevant.
Mais son geste fut arrêté par son petit frère, qui s’étala sur elle et donc sur moi par extension. Je grommelai et les poussai sans ménagement. Je voulais bien fournir des efforts... Mais il y avait une limite, et servir de coussin à la fratrie l’était.
— Quel goujat ! Tu ne vas pas séduire ma sœur comme ça...
— Le cœur de Caelia est déjà mien, elle aime juste se mentir. Répliquai-je en dépoussiérant mes vêtements trempés.
2 commentaires
Akame
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Il y a un an
Yappae
-
Il y a un an