Yappae Sang Embrasé Chapitre 19 - Caelia

Chapitre 19 - Caelia

Mon cœur s’emballa, et je frappai sa main. Altaïr fit semblant d’être blessé et posa de nouveau ses doigts sur mon cœur. Je mordis l’intérieur de mes joues en me concentrant sur la douleur. Encore une fois, cette électricité, infligée par la maîtrise du sang de l’héritier, me fit tourner de l’œil.


— Dis-moi, j’ai pu voir que tu te comportais correctement en présence de Morphée... grinçai-je.


— Il le faut bien... Oh ! (Je fronçai des sourcils.) Je pense avoir compris comment fonctionne le poison.


Je plissai des paupières non sans un gémissement. Maudit poison. A cause de lui, j’étais en tête-à-tête avec l’homme que je haïssais et je ne pouvais même pas lui ôter la vie.


— Si tu es gentille, je peux l’avouer. Murmura Altaïr en saisissant une mèche de mes cheveux.


C’était donc ce qu’il avait insinué par “changer de méthode”. Son obsession avait évolué. Il ne s’agissait plus juste me tuer ni de me posséder tel un objet. Altaïr voulait que je rampe et que je pleure devant lui. Le San Emie voulait me voir pitoyable et en quête de son aide. Cela n’arrivera pas. Je préférais être souffrante que de lui céder un centimètre de plus.


— Soyons clair et net, Altaïr, une fois cette mission terminée, je t’arrache la jugulaire. Je te déteste. Et je m’en fiche complètement de savoir si tu poursuivais vraiment mon frère ou la Fleur de Glace, sur le territoire des Dark Night. Je n’oublierai jamais l’assaut de ton clan, celui qui a coûté la vie de mes parents.


Altaïr ne flancha pas et garda une expression de neutralité. Un léger sourire ourla ses lèvres.


— Il n’y a pas à dire... Je préfère largement quand tu es farouche. C’est bien plus amusant.


Sans que je ne puisse répliquer, Altaïr agrippa ma main et enfonça ses canines dans mon poignet. Je poussai un cri, qui se déforma en un souffle de désir. Je plaquai le creux de mon coude sur ma bouche. Je refusais de lui offrir la satisfaction d’entendre la sensation que son affreuse morsure me procurait. C’était injuste ! Il m’ôta le bras de devant mon visage et prit mon visage en coupe, délaissant mon poignet meurtri de ses crocs. Mon cœur tambourinait et ma respiration était haletante. C’était si énervant. Pourquoi cela devait-il m’arriver ? Altaïr déposa un léger baiser sur ma joue et ses lèvres glissèrent jusqu’à mon oreille.


— J’ai neutralisé le poison de ton sang. Tu ne devrais plus avoir de souci. Sois aussi virulente que tu veux. Mais n’oublie pas que tu me dois un service.


Altaïr s’éloigna et j’observai son torse. Je sentais ses stigmates brûler autant que mon visage. Sale petite sangsue. Je claquai de la langue et saisis une mèche de cheveux, je la sectionnais à l’aide de mes flammes et lui donnai la forme que je voulais. Il n’y avait que trois moyens d’anéantir une malédiction d’un faé sauvage : sa mort, son amitié ou un artefact qui lui était propre : Une plume de phénix.


— Tant que tu la porteras sur toi. Tes cicatrises seront guéries. Mais sache que notre-


— Mission à son terme, tu la feras disparaître. Je sais, sourit-il avec une lueur machiavélique dans ses iris. J’attends avec impatience, petit poussin.


***


Le lendemain matin, je pris le temps de finaliser les dernières administrations. Je ne savais pas où se trouvait le Tombeau des Flammes. Luell et moi étions aspirés dans un environnement irréel, mais il devait bien avoir un lieu qui lui était dédié. Les Saules Pleureurs étaient notre seule issue, faudrait-il qu’ils acceptent de coopérer.


— Tout va bien aller, grande sœur ! M’assura Luell en me prenant dans ses bras.


Comment ne pouvais-je pas fondre pour mon petit frère ? Je l’avais si bien éduqué depuis la mort de nos parents. Axion était un bon parent, mais il lui arrivait d’être trop laxiste. Surtout quand nous étions encore enfants, il avait tendance à tout nous céder. Si bien que le reste du clan fût parfois désespéré. Je lui pinçai les joues pour déformer son visage.


— Comptes-tu mettre dans la confidence le reste de l’escouade ? Me questionna Luell en massant ses joues rougies.


— Je vais mettre au courant Ainz... et potentiellement Altaïr.


Luell plaqua la paume de la main sur ses lèvres, manifestant une expression perturbée. Sauf que derrière sa main se cachait un sourire moqueur. Ses yeux d’un vert émeraude scintillaient d’excitation.


— Je ne sais pas où court ton imagination. Au-delà de ma rancœur pour cette sangsue, il reste l’héritier d’un clan. Me défendis-je.


— Nolya et Grim aussi... Rétorqua le blond.


— Ils sont encore jeunes et paniquent facilement.


— Je suis plus jeune qu’eux. Lança mon frère.


J’affrontai son regard. Comme un tigre devant un herbivore, il ne voulait rien lâcher. Luell me tourna autour, scrutant mes réactions.


— Tu sais, si tu finis avec Altaïr, je ne t’en voudrais pas. Si on fait abstraction de certains événements, il reste un très bel homme. Réfléchit Luell.


— Il t’a soudoyé ? M'offusquai-je.


— Non. Disons que... je vous trouve divertissant. Si Silas était encore vie, je serais certain qu’il se jouerait de toi. Plaisanta mon frère.


— Mais de quel côté étais-tu, sale traître !


Luell esquiva ma prise et s’écarta en me tirant la langue. Je retirai ce que je venais de penser. Luell n’était plus aussi mignon qu’il était.


— Quand partons-nous ? Je commence à m’impatienter.


— La ferme, Izak. Crachai-je. J’ai encore des documents à remplir.


—Toujours des excuses. Est-ce un moyen pour te reposer une journée de plus sale piaf.


— Haaaaa. Quand l’un arrête de me casser les pieds, le larbin reprend ? Ris-je faussement. Cesse de me provoquer ou tu vas mal finir.


Izak dégaina son épée et mon rire mauvais s’amplifia. Il voulait mourir. De mes mains jaillirent des flammes, leurs couleurs différaient de celles que j’invoquai. Le rouge vira à l’orange puis au vert pour obtenir une couleur bleu-violette. Izak m’offrit un sourire carnassier, prêt à me sauter dessus. Une projection de sang nous sépara, et creusa le sol, sculptant un fossé entre nous. Altaïr venait d’apparaître. Son regard d’un ciel sans étoile naviguait entre moi et son bras droit.


— Izak va atteler mon Dévoreur d’Âme. Ordonna Altaïr.


Celui-ci lui fit une révérence et disparut.


— Bien. Où allons-nous, cheffe ?


— Le territoire des Black Claws. Ils sont les premiers à avoir attesté de l’apparition des Créatures de l’Ombre.

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1 commentaire

Ria Victory

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Il y a un an

Ces rapprochements sont définitivement très divertissant, j’ai hâte d’en savoir plus sur la mission de Celia et de son frère mais je suis surtout impatiente de savoir comment va évoluer la relation avec Altaïr 🤩
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