Fyctia
Chapitre 13 - Caelia
Revêtie de ma combinaison short et à manches longues, j’enfilai mes poignards à mes cuisses et ma doppelhander à ma hanche. Je dézippai la fermeture de mon col et posai ma cape. J’attrapai la paperasse que j’avais dû rédiger en quelques heures pour partir rapidement. Je n’avais plus qu’à la communiquer à la Reine.
Je traversai de longs couloirs, ne prenant pas le temps d’admirer l’architecture. Néanmoins, je m’arrêtai à un tableau. Celui qui illustrait l’épisode de la Lune Noire. Le déferlement des ombres sur les vivants. Si ma mémoire était bonne, elles étaient régies par une entité. Un ancien faé. Cependant, son nom avait été arraché à l’histoire. De nombreuses questions fleurissaient, mais la principale demeurait toujours : comment les anciens faés les avaient chassés ? Des créatures volatiles, étroitement liées au néant.
Je repris mon chemin et toquai à la porte de la Reine avant de l’ouvrir. J’inspirai d’un coup et fermai les paupières en me tournant vers le mur. J’entendis des râlements de contestation et le froissement d’un tissu. La Reine... et mon oncle apparurent. Avec un raclement de gorge, la Reine me permit de desceller mes cils. Néanmoins, je faisais attention de ne pas croiser leurs yeux. Je pressentais qu’ils fricotaient depuis un temps. Depuis très longtemps. Je me souvenais de mon père qui maugréait dans sa barbe en parlant du comportement d’Axion. Et ma mère avait laissé planer qu’Axion ne renaissait que pour être au côté de sa dulcinée. Et bien, ils avaient raison.
— Vous... comptez un jour officialiser ? Tentai-je déstabilisée.
— Bien sûr... Quand tu auras décidé de prendre la tête d’Alpha Nemi. Sinon, les autres clans pourraient m’accuser de favoritisme.
N’était-ce pas déjà le cas ? Je toussotai et leur transmis les documents pour le départ. Je les saluai et sortis en trompe. Je n’avais point besoin d’assister à cette scène. Un frisson me prit lorsque l’image apparut sournoisement dans mon esprit. J’étais marquée au fer rouge. J’avais déjà vu le corps de la Reine quand j’étais l’une de ses gardes rapprochées mais voir celui de mon oncle... intimement connecté à la Reine. Je voulais me crever les yeux.
***
Je faillis tomber lorsque Luell se jeta dans mes bras. Au moins, j’avais retrouvé mon petit frère. C’était mon lot de consolation. Je le serrai fort et Altaïr brisa mon moment en nous applaudissant. Je claquai de la langue et lui fis un doigt.
— Au lieu de nous étaler ton amour fraternel, va chercher une monture... Pesta le San Emie.
Un élément me sauta à la figure lorsque mon regard voyagea sur eux. Ils avaient tous un compagnon. Altaïr et Izak avaient fait exprès de prendre des Dévoreurs d’Âmes. Des loups ténébreux, aussi grands que les licornes et pégases. Les montures de Luell, Nolya et de Grim se révoltaient de peur alors qu’Ainz persévérait à les calmes. Altaïr m’offrit un magnifique sourire, il voulait me rendre la tâche difficile pour ensuite se plaindre à la Reine, d’une gestion catastrophique.
Je me dirigeai vers l’écurie. Je savais déjà quelle monture je voulais. Il fallait juste qu’elle accepte. J’attrapai une pomme et me postai devant son box. La créature releva la tête et souffla. Ses pupilles d’équidé me suivaient du regard. Ses iris jaunes brillaient sur sa robe blanche.
— Comment vas-tu depuis la dernière fois ? Tu te souviens de moi, n’est-ce pas ? Quand j’étais garde, j’étais la seule assez folle pour te grimper. Et tu avais même tenté de me menacer.
Il s’approcha d’une démarche majestueuse. Cette créature était faite pour séduire et elle le savait. J’entrai dans son enclos et elle me tourna autour. Elle m’évaluait.
…. N’as-tu pas peur ?
Sa voix mélodieuse résonna dans ma tête alors qu’elle m’observait. Ses longs cils papillonnaient. Ma main passa sur son chanfrein et son naseau, le monstre frotta sa tête à mon contact.
Tu es bien idiote alors... Mais j’aime les idiots.
— J’ai besoin de toi, Opal. J’ai des Dévoreurs d’Âmes à contrôler et je te donnerai autant de viande que tu le désires. Et, si les suceurs de sang tentent de te monter, dévore-les.
Opal croqua dans la pomme et un sourire abominable se dévoila sur son corps enchanteur.
— D’autant plus que personne ne te permet de galoper ici, car tout le monde te craint.
Tu parles beaucoup... Mais je t’apprécie, petit phénix.
Je poussai un cri lorsqu’il attrapa ma cape entre ses dents et me projeta sur son dos.
— Je devrais au moins mettre la selle ?
Son regard me défia d’y arriver et je capitulai. Il sauta au-dessus de la barrière de son box et toutes les autres créatures reculèrent au fond des leurs.
— Si tu peux t’en aller facilement, pourquoi restes-tu ?
La nourriture est gratuite et je n’ai pas besoin de chasser.
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Est-ce que vous avez une petite idée de la monture que Caelia a choisi ?
3 commentaires
Phyphy 😜
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Il y a un an
Ria Victory
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Il y a un an
Yappae
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Il y a un an