Fyctia
Chapitre 8 - Caelia
Axion m’avait livré à moi-même, des dizaines de personnes défilaient devant moi. Je n’en pouvais plus. Mon oncle n’avait pas tort, le terme “mâle” était le meilleur pour décrire les zigotos qui se pointaient sous mon nez. Leurs yeux lorgnaient les galbes de mes seins sans retenue. Sans parler de certains qui ne connaissaient pas la notion d’espace personnelle. Et ne nommons pas ceux qui empestaient l’alcool.
J’avais l’impression d’être dans l’une de ses inventions humaines... Un blind date ! Catastrophique.
Un énième homme se présenta à moi, une voix douce et une gestuelle timide. Il était nerveux et sa tête, orientée vers le sol, témoignait de son manque d’assurance. À chaque fois qu’il relevait les yeux, il s’empourprait et se confondait en excuses. Finalement, l'ondin aux cheveux bleu ciel me tendit sa main.
— Vou-voulez-vous m’accorder cette danse ?
— Je ne pense pas, Caelia m’a réservé sa première danse. L’interrompit Altaïr en saisissant ma main. Si vous voulez bien.
L’héritier des San Emie congédia avec un mouvement de doigts le pauvre ondin. J’arrachai ma main de la sienne. Pour qui se prenait-il ? Tout mon corps rejetait le contact avec cette créature néfaste.
— Tu sembles prête à t’enflammer, mon petit poussin...
— À force de jouer avec le feu, on finit par se brûler, Altaïr.
Je feulai son prénom comme une insulte, mais cela ne sembla pas le déranger. Au contraire, il en ricanait.
— L’humain a domestiqué le feu, qui suis-je pour ne pas réussir ? Répliqua-t-il avec toute l’insolence et l’arrogance dont il était capable.
Avant que je ne puisse rétorquer, Altaïr m’entraîna dans une valse. Avec une certaine bestialité, celui-ci me plaqua à son torse musclé qui attestait de ses rudes entraînements. Sa main s’ancra dans le creux de mon bassin et l’autre resserra sa prise sur la mienne. Je le surpris à humer le parfum de ma chevelure et de ma peau.
Je n’appréciais pas son comportement, encore moins que son personnage ou le fait qu’il me surplombait de sa taille.
Par ailleurs, je n’assimilais pas cet élan de proximité. La douleur de la malédiction devait s’amplifier et pourtant, il ne cessait de fortifier sa possession sur mon corps.
S’il cherchait à me déboussoler, il perdait. Seule la colère grimpait en moi, et le fin sourire qu’il m’envoya me ramena sur terre. Il voulait me pousser à bout, que j’entre en éruption devant tous. Qui serait assez fou pour danser avec le meurtrier de son frère et rester de marbre ? Personne. Je sentais les regards dans mon dos. Ils patientaient tels des loups affamés. Le spectacle pourrait avoir lieu et ils dévoreraient les miettes.
Hors de question de leur offrir ce qu’ils voulaient. Nous allions être deux à jouer. Mon talon piétina sa chaussure et Altaïr retint un jappement. Je continuai en posant ma tête sur son torse et son corps frémit, non pas d’excitation, mais de douleur. À travers les tissus, les stigmates brûlaient. Une goutte de transpiration s’écrasa sur mon épaule et ce fut à mon tour de sourire.
— Pauvre bichette, tu souffres ?
La contraction de sa mâchoire était, à ce niveau, surprenante. Ses iris bleus se teintaient d’une couleur ébène. Et une veine tressautait sur son front.
— Altaïr, murmurai-je à son oreille, ce n’est que le début. La musique dure de bonnes minutes encore.
Contre toute attente, il mordit sa lèvre inférieure pour contenir la souffrance et son visage plongea dans le creux de mon cou. J’avais intensifié la douleur de ses cicatrices. Sous le fin tissu, je sentais qu'elles suintaient.
— Caelia... Tu me donnes... encore plus envie de te briser. Chuchota Altaïr d'une voix rauque.
— Cherche un bon remède pour la malédiction.
— Tu n’as pas peur.. Que je tente...
Ses crocs effleurèrent la tendre chair de mon cou.
— Tu n’es pas en position de force.
— Ça.... c’est ce que tu crois, Caelia.... J’ai vécu une bonne partie de ma vie... en masquant mes émotions. Ta malédiction a renforcé cette maîtrise.
Il troqua le rythme lent de notre danse, pour un tango endiablé. Et comme de par hasard, ces maudits musiciens suivirent la cadence. Les pointes de ma chevelure touchèrent le sol lorsqu’il me renversa. Il me pressa à nouveau contre lui et mon être bourdonnait de rage. Ses mains se moulaient parfaitement à mon corps. Dans ses pupilles, je pouvais y voir autant de haine que de désir. Le désir de détenir l’ultime phénix femelle. Il voulait gonfler son ego en me mettant en cage.
Vulgaire suceur de sang.
Il me fit voleter et ma robe dévoila encore plus de peau qu’avant. Heureusement qu'Axion avait pensé à intégrer un justaucorps à cette robe.
La manière dont Altaïr se donnait à cœur joie de me faire valser au loin et de coller à lui, mettait mes nerfs à rude épreuve.
— Une femme n’est jamais en position de force dans une danse. C’est toujours l’homme qui mène, Caelia.
Sur les dernières notes, il me pencha et saisit ma cuisse pour la maintenir à sa hanche, puis susurra d’une voix suave :
— Hâte de voir supplier pour ta vie ou celle d’une personne de ton clan. Tu m’es inférieure, Caelia, ne l’oublie jamais.
Il s’éclipsa entre les autres invités alors que mon cœur grondait. Mon corbeau se posa sur mon épaule et frotta sa tête à ma joue.
— Tu as raison, je vais rester calme.
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J'espère que vous allez bien et que le chapitre vous a plu. J'ai été prise cette semaine et je n'ai ni pu écrire énormément ni lire ma PAL de fyctia T-T, mais je vais me rattraper dans cette semaine !
Plus j'écris cette histoire et plus je trouve une difficulté à écrire un ennemis to lovers, je n'ai pas l'habitude !! Mais je trouve cela marrant, je vais redoubler d'effort pour que leur haine transperce l'écran, mais j'avoue que j'apprécie lorsqu'ils se chamaillent...
A bientôt !
11 commentaires
Ria Victory
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Il y a un an
Yappae
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Il y a un an
Ria Victory
-
Il y a un an