Fyctia
Chapitre 4.1
Assise sur le canapé, je fixai le bouquet de fleurs. Je n’avais toujours pas ouvert la carte. Mon cœur battait trop fort, et j’étais partagée entre la curiosité et la peur. J’espérais, au fond de moi, que cela venait de James ou de Molly... Sinon, ce serait vraiment étrange. Prenant une grande inspiration, je me décidai enfin et ouvris la carte. Une écriture un peu brouillonne m’apparut, parsemée de quelques traces de stylo ici et là. Des cœurs coloriés en rouge et rose décoraient la page. Mes yeux se posèrent sur le texte.
“Merci pour cette fabuleuse soirée. J'espère que l’on se reverra bientôt... Tu ne quittes pas mes pensées, F xx”
F... ? Freddie !
Un sourire illumina mon visage, et je fus rassurée qu’il ne m’ait pas oubliée ! Sans hésiter, je pris mon téléphone et photographiai le bouquet avec la carte. J’envoyai la photo dans le groupe Instagram que je partageais avec Molly et James. J’avais besoin de leur montrer qu’ils avaient eu tort de douter de lui, mais aussi de leur avis, car je ne savais pas exactement quoi ressentir. Il est vrai que nous avions passé une belle soirée ensemble et qu’il avait été très gentil. Cependant, le fait qu’il n’ait pas pris la peine de m’envoyer quelque chose directement continuait de me faire tiquer.
Secouant la tête, je décidai de passer à autre chose et plaçai le bouquet au centre de la table basse. Le vase, d’un blanc cassé et d’une forme longiligne, avait été un cadeau de ma sœur pour mon anniversaire, il y a quelques années. Mon téléphone sonna, et je reçus plusieurs notifications successives de mes meilleurs amis. Intriguée, je les ouvris, curieuse de découvrir leurs avis.
Je ris en lisant les messages. James n’a pas tout à fait tort. Comment pouvait-il savoir où j’habitais exactement, sachant que je ne lui avais pas donné mon adresse précise ? D’autant plus qu’il ne m’avait pas raccompagnée jusqu’à ma porte, justement parce que nous ne nous connaissions que depuis quelques heures.
Je tapai mon message dans la conversation pour leur répondre.
Je soupirai et verrouillai mon téléphone. J’avais besoin de réfléchir à tout ça. Je ne savais pas si je devais lui envoyer un message pour le remercier ou faire comme lui : jouer les fantômes. Dans ma précédente relation, mon ex m’offrait rarement des fleurs, et cela m’avait toujours manqué. J’essayais au maximum de ne pas transformer cette surprise en un événement incroyable qui changerait ma vie. Après tout, je ne le connaissais pas vraiment, et il ne m’avait même pas raccompagnée jusqu’à chez moi. Plus j’y réfléchissais, plus cette histoire me semblait louche.
Je décidai de mettre cette histoire de côté et de vaquer à mes occupations. Le reste de ma journée se résuma à préparer le repas du soir, prendre une douche, me glisser sous mon plaid tout en regardant un film, et rien de plus. J’avais besoin de calme après toutes ces émotions. Demain était un autre jour, et je devais travailler.
⚓︎⚓︎⚓︎
Le lendemain, je fus réveillée par la sonnerie de mon téléphone. Il était sept heures, et il était temps de me lever pour aller au travail. Je devais finir à vingt heures, car une conférence était prévue ce soir. Un auteur venait présenter son nouveau livre. Je ne savais pas du tout qui c’était, ni de quoi parlait son roman, mais je savais que la journée allait être longue. Avec aucune motivation, je me levai de mon lit et partis à la douche. Sans grande motivation, je me levai, pris une douche, m’habillai, puis pris mon petit-déjeuner avant de partir. Dans la voiture, les chansons de Taylor Swift jouaient à plein volume. Elle était mon artiste préférée, et je connaissais presque toutes ses chansons. Il est vrai qu’elles m’inspiraient beaucoup. Je trouvais qu’elle avait un véritable don avec les mots et qu’elle racontait merveilleusement bien toutes ses histoires, qu’elles soient fictives ou inspirées de sa vie. Je l’ai toujours écoutée et je continuerai à l’écouter. Bien sûr, j’appréciais d’autres artistes, mais Taylor restait numéro un dans mon cœur.
Lorsque j’arrivai à la bibliothèque, je fus immédiatement accaparée par Mme McBride, qui courait dans tous les sens. Elle m’expliqua qu’il fallait tout préparer pour ce soir, tant pour l’organisation de la conférence et de la séance de dédicaces que pour la mise en ordre et la propreté de la bibliothèque. Par conséquent, elle me confia plusieurs tâches ménagères : réorganiser plusieurs allées, dépoussiérer les étagères et créer une belle décoration pour accueillir l’auteur, dont je ne connaissais toujours pas le nom.
Ni une, ni deux, je me mis au travail. Je savais à quel point Hélène McBride aimait organiser des événements ici. Elle adorait l’effervescence des visiteurs et mettait tout en œuvre pour que tout soit parfaitement préparé et accueillant pour quiconque venait. À chaque fois, elle parvenait à créer quelque chose d’incroyable. Elle faisait cela pour attirer davantage de monde. En effet, travailler dans une librairie ou une bibliothèque n’était pas toujours facile. Beaucoup de personnes se laissaient séduire par Amazon Prime et, depuis, ne s’en passent plus. Certaines en sont même obsédées, au point de ne jurer que par ça, ce qui nous attristait profondément. Pour nous, il y avait un plaisir unique à entrer dans une librairie, parler avec le libraire, demander des recommandations, acheter un livre, le feuilleter, et sentir cette odeur caractéristique de papier vieilli.
Bref, le monde a changé. Hélène, qui avait quelques années de plus que moi, avait du mal à s’y faire. C’est pourquoi elle organisait régulièrement des événements : des clubs de lecture pour les enfants, des conférences, des concours d’écriture, etc. Cela attirait du monde, mais ce n’était jamais assez à ses yeux. Je la soutenais évidemment, mais il ne fallait pas se voiler la face...
Ma journée de travail passa si vite que, lorsque je terminai de ranger la dernière allée, il était déjà presque dix-sept heures. J'avais littéralement mangé dans l’allée science-fiction pour ne pas perdre de temps, tandis qu’Hélène n’avait rien avalé depuis le matin. Je lui avais donc offert mon yaourt et mon misérable Mars. Un soulagement m’envahit lorsque je vis, dans la poubelle, le pot vide et l’emballage de la barre chocolatée.
13 commentaires
Alexandra ROCH
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Aline Puricelli
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Mary_L
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Clara Mazurier
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Anaïs Tehci
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Il y a 2 mois