Fyctia

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Les yeux clos, je sentis des mains caresser doucement mon corps endormi, me tirant de ma torpeur. Cela me fit ouvrir les paupières, encore alourdies par le sommeil. La silhouette face à moi restait floue, tandis que sa main glissait lentement sur ma cuisse, explorant chaque parcelle de ma peau. Un frisson parcourut mon corps, et mon cœur s’emballa, battant à tout rompre. Je clignai plusieurs fois des yeux pour ajuster ma vision, et l’inconnu se dévoila peu à peu. La première chose que je remarquai fut sa musculature imposante. Il semblait fort, puissant. Ses biceps, parfaitement dessinés, se tendirent sous mes doigts lorsque je les effleurai. Un besoin irrépressible m’envahit : celui de parcourir son corps comme il parcourait le mien, de caresser, de toucher, d’admirer chaque courbe et chaque relief de ce corps qui éveillait en moi un désir brûlant.

Peu à peu, son visage se dévoila, et je fus surprise de croiser des yeux perçants, un regard ardent, presque envoûtant. Je déglutis, emportée par une vague de désir que je ne pouvais plus contenir.

— Jude...

Sa voix grave résonna en moi, pénétrant jusqu’à mon âme. En un instant, je me sentis comme transportée hors de mon propre corps.

— Jude... Sois mienne.

Ses mots, aussi intenses qu’un murmure, bénirent mes oreilles. Ses lèvres effleurèrent les miennes, traçant un chemin électrique avant de descendre sur mon cou, explorant un territoire inconnu. Il s’attarda sur un point précis de ma peau, aspirant doucement, presque avec pudeur. Un gémissement m’échappa, trahissant le tourbillon de sensations qui s’emparaient de moi.

Soudain, nous étions nus. Soudain, nos corps se cherchaient, s’effleuraient, et prenaient du plaisir ensemble. Soudain, nous étions face à face, connectés par une intensité qui dépassait les mots.

Son regard, brûlant et magnétique, semblait capable de faire chavirer le monde entier. Et, hélas, je chavirai, emportée par cette vague irrésistible, tandis que son prénom s’échappa de mes lèvres.

— Oh... Aidan.

BEEP BEEP BEEP.

Mes yeux s’ouvrirent brusquement. Haletante, je me redressai dans mon lit et éteignis l’alarme d’un geste rapide. Mon cœur battait à tout rompre alors que je regardais autour de moi. Ok, j’étais bien dans ma chambre. Je pris une grande inspiration, puis expirai lentement, tentant de calmer le tumulte en moi. Le rêve de la veille me revint en mémoire avec une clarté troublante. Je rougis et secouai la tête, incrédule. Comment pouvais-je avoir un rêve... érotique avec un homme que je n’avais côtoyé que quelques minutes ? Pourtant, j’avais passé le reste de la soirée avec Freddie. Pourquoi Aidan hantait-il mon esprit de cette manière ?

Reprenant mes esprits, je sautai du lit et me dirigeai directement vers la douche. L’eau chaude ruisselant sur ma peau n’effaçait pas les sensations encore vives. C’était comme si tout avait été réel. Je pouvais encore sentir ses bras m’entourer, ses mains glisser sur ma peau, et sa bouche explorer chaque parcelle de mon corps. Instinctivement, ma main se porta à mon cou, à l’endroit précis où il — dans ce rêve si intense — m’avait laissé un suçon.

En sortant de la douche, je m’essuyai rapidement, presque déçue de constater que tout cela n’était qu’un rêve. Je séchai mes cheveux, pris des vêtements confortables et me rendis dans la cuisine pour préparer un thé. Téléphone en main, je me mis à faire défiler les stories Instagram de mes amis, m’attardant sur quelques clichés de leur soirée. Puis, presque sans y penser, je lançai l’application FindLove. Freddie ne m’avait toujours pas envoyé de message. Je fis une légère moue, déçue. J’aurais cru qu’il prendrait le temps de le faire, mais il était sûrement occupé, me dis-je pour me rassurer. Soudain, une pointe de curiosité m’envahit. Je commençai à faire défiler les profils proposés par l’application, swipant à droite sans vraiment y prêter attention. Il y avait des hommes de toutes origines, tous charmants à leur manière. Mais au fond, je savais que je cherchais quelqu’un.

Pendant plus de vingt minutes, je restai scotchée à mon téléphone, cherchant désespérément. Malheureusement, je ne trouvai aucune trace de lui : ni sur Instagram, ni sur Facebook, et encore moins sur une application de rencontres. En revanche, je tombai sur le profil de l’un de ses collègues : Glenn. Son compte était plutôt amusant, rempli de photos de lui et des autres garçons, de lui avec son chien, de moments en famille, et enfin, de lui en uniforme entouré de ses collègues.

Intriguée, je rapprochai le téléphone et pinçai l’écran pour agrandir une image.

Wow.

Ils étaient tous très beaux. Un sourire se dessina sur mes lèvres lorsque je reconnus Aidan, debout à côté de Milo et Glenn. Sur la photo, ils riaient bêtement, une complicité évidente transparaissant dans leurs expressions.

Je soupirai, interrompue par un appel FaceTime de Molly. Je décrochai immédiatement.

— Hey girl ! lançai-je avec entrain.

— Hey ! répondit-elle d’une voix encore ensommeillée. Tu es bien rentrée hier soir ? Il faut que tu me racontes TOUT… mais d’abord, laisse-moi faire mon café. J’ai un mal de tête… je t’épargne les détails.

Elle se frotta les yeux, puis posa son téléphone sur le plan de travail.

— Promis, je te raconte tout, dis-je en riant. Mais toi, ta soirée ? Raconte-moi d’abord !

Molly bailla tout en sortant une tasse de son placard. Ses AirPods bien vissés dans les oreilles, elle avait une mine épuisée.

— C’était vraiment chouette ! James et moi, on s’est éclatés. Dommage que tu sois partie si tôt, mais je comprends…

Elle me lança un sourire complice avant d’ajouter :

— … La compagnie de Freddie devait être meilleure ! Elle me fit un clin d’œil tout en actionnant sa machine à café.

— Oui, c’était sympa, répondis-je en haussant les épaules. Il m’a ramenée en moto après.

— Mais ?

Je soupirai profondément. Mais… je ne sais pas. J’ai rêvé d’un autre mec. Je suis partagée, je suis confuse.

Molly haussa un sourcil, intriguée, mais ne dit rien, me laissant parler.

— Je ne sais pas si je lui plais ou si l’on se reverra. Il ne m’a même pas envoyé de message depuis hier soir.

— Hein ?! Même pas un SMS pour te remercier ou te dire bonne nuit ?

— Non, rien. Pourtant, il est connecté sur l’application de rencontres, donc…

— Mmh… étrange. Peut-être qu’il n’ose pas faire le premier pas ? Il attend peut-être que ce soit toi ?

— Franchement ? Je n’ai pas envie de faire le premier pas. Mais ce n’est pas grave, Molly. J’attendrai. Après tout, on ne s’est rien promis.

C’était vrai. Ce n’était qu’un rendez-vous. Rien de plus, rien de moins. Il ne me devait rien, et je ne lui devais rien non plus. Inutile de me culpabiliser pour ce rêve.

Pourtant, ce dernier revenait sans cesse à mon esprit.

J’essayai de le chasser, mais c’était peine perdue.