Mary_L Sailing into Forever. Chapitre 2.2

Chapitre 2.2

Pendant les heures qui suivirent, nous échangeâmes sur nos passions, nos centres d’intérêt, et nos rêves les plus fous. Il me fit rire, beaucoup rire. J’appris qu’il n’avait jamais été très bon à l’école et qu’il passait ses récréations dans la salle de musique, plutôt que dans la cour. C’est son père qui lui avait mis une guitare entre les mains pour la première fois, avant de lui enseigner les bases du piano. Il m’expliqua qu’il se sentait vivant lorsqu’il jouait d’un instrument, mais que ses professeurs ne partageaient pas cet enthousiasme. Pour eux, décrocher son diplôme et trouver un travail de bureau était une priorité bien plus importante que sa passion pour la musique. Freddie avait grandi dans un environnement très conservateur, régi par des règles strictes. C’est d’ailleurs pour cela qu’il arborait désormais un look totalement déjanté, qu’il assumait fièrement. Ses parents, cependant, ne l’avaient pas soutenu. Après de nombreuses disputes et tentatives de réconciliation, ils l’avaient finalement abandonné à l’âge de seize ans.


Son histoire me toucha profondément. Bien que nous ne discutions que depuis une heure, Freddie se dévoilait peu à peu, laissant entrevoir une vulnérabilité sincère. Il me parla de ses addictions, de son expérience de la rue à seize ans, et de son ex-petite amie qui l’avait quitté de manière violente, comme un malpropre. J’étais admirative de son parcours, et je le lui fis savoir.


Une fois nos bières terminées, il me proposa de me raccompagner chez moi. Il était venu à moto. Cependant, j’avais accompagné Molly et James, et je ne voulais pas les abandonner sans prévenir, encore moins les inquiéter. Mon cœur était tiraillé. D’un côté, l’idée de partir avec lui m’attirait, mais de l’autre, je ne savais pas s’il avait réellement de bonnes intentions.


— Hum… j’ai plusieurs conditions, déclarai-je finalement en enfilant ma veste.


— Lesquelles ? demanda-t-il, intrigué.


— Un, que tu ne sois pas un psychopathe.


Il secoua la tête, amusé.


— Deux, que tu me déposes un pâté de maisons avant mon immeuble.


Il hocha la tête avec sérieux.


— Et trois, que tu ne m’embrasses pas.


Il grimaça légèrement avant de répondre :


— Ça risque d’être compliqué… J’ai tellement envie de t’embrasser là, maintenant, tout de suite. Mais, je te le promets.


Je rougis légèrement et le suivis dehors. Avant de partir, je jetai un dernier coup d’œil à mes amis, qui s’amusaient comme des fous. Puis, je sortis mon téléphone et leur envoyai un SMS, prétextant une migraine pour rentrer. Une fois le message envoyé, je rangeai mon téléphone et suivis Freddie jusqu’au parking où sa moto était garée. Lorsque nous arrivâmes devant elle, une vague de stress m’envahit. C’était la première fois que je montais à moto. Sa moto, rouge et noire, de taille moyenne, avait un design élégant qui me plaisait, mais cela n’atténuait pas ma peur.


Freddie inséra les clés dans le contact et ouvrit le siège pour révéler un petit coffre. Il en sortit deux casques et en mit un immédiatement. Je l’observai attentivement, essayant de reproduire ses gestes avec le deuxième casque.


— Tu t’en sors ? demanda-t-il en enfilant sa veste en cuir.


J’hochai la tête, bien que peu convaincue. Il rit doucement et s’approcha pour m’aider. Il appuya sur le casque pour l’ajuster correctement sur ma tête, serra la sangle, puis abaissa délicatement la visière.


— Parfaite… dit-il avec un sourire.


Il s’installa ensuite sur sa moto et la démarra, le moteur vrombissant légèrement dans la nuit.


— Mets tes bras autour de moi et accroche-toi bien ! ajouta-t-il en me jetant un regard rassurant par-dessus son épaule.


Je m’exécutai, fermant les yeux par réflexe. J’avais peur, mais poser ma tête sur son dos me rassura. Lentement, je rouvris les yeux, et nous voilà partis. Je lui donnai mon adresse, puis mon regard se perdit dans les paysages qui défilaient à toute allure. Le vent, vif et froid, frappait mon visage, me faisant frissonner de tout mon être. Tout ce que je voulais, c’était rentrer chez moi. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher d’apprécier ce moment. J’avais passé une soirée agréable en sa compagnie, et c’était très gentil de sa part de me raccompagner. Malgré tout, une part de moi hésitait. Que faisais-je ? Après tout, je ne le connaissais pas vraiment. Et si… il comptait me kidnapper ou pire ? Je secouai la tête pour chasser ces pensées absurdes et me concentrai sur la ville illuminée qui défilait sous mes yeux.


Cela faisait si longtemps que je n’avais pas été à un rendez-vous avec un homme. Ma dernière relation s’était mal terminée, et mon cœur se serrait encore chaque fois que je pensais à lui, à nous, à ce que nous avions été. Pour moi, ce chapitre de ma vie n’était pas totalement clos. J’avais besoin de plus de temps. Je pensais que je passerais ma vie avec lui, que nous construirions une famille ensemble. J’avais vingt ans quand je l’ai rencontré, et ce fut un coup de foudre immédiat. En un regard, nous savions tous les deux que nous étions faits pour être ensemble, pour toujours. Cependant, il était pour moi un serment, et j’étais pour lui un secret. Il était pour moi un chapitre central de mon histoire, mais je n’étais pour lui qu’une note de bas de page dans la sienne. Une vague de tristesse m’envahit, et je priai silencieusement pour ne pas pleurer.


Après une bonne quinzaine de minutes de route, Freddie s’arrêta, comme je le lui avais demandé, à un pâté de maisons de mon immeuble. Il coupa le moteur et descendit de la moto. Je fis de même, retirant mon casque avec précaution.


— Merci, Freddie. C’était vraiment sympa de ta part, dis-je en lui tendant le casque.


— Il n’y a pas de quoi, répondit-il simplement, tout en rangeant le casque dans le coffre sous le siège.


Je lui adressai un sourire avant de chercher mes clés dans mon sac. Il était près de minuit, et la fatigue commençait à peser. Demain, je travaillais, et il était grand temps d’aller me coucher.


— Bon… merci pour cette soirée. J’espère qu’on se reverra.


— Ne t’inquiète pas, Jude Walker, tu me reverras.


Il esquissa un sourire en coin avant de remonter sur sa moto. Nous nous dîmes au revoir, et je me dirigeai tranquillement vers mon appartement.


Une fois à l’intérieur, je posai mes clés dans le bol près de l’entrée, retirai ma veste et mes chaussures, puis me rendis dans la salle de bain. Là, je me démaquillai et pris une douche rapide. Revigorée, j’enfilai mon pyjama et me glissai dans mon lit. Molly avait répondu à mon SMS, me souhaitant une bonne nuit. Je souris et lui envoyai un selfie de moi déjà installée dans mes draps.


Après cela, je posai mon téléphone sur la table de chevet et fermai les yeux. Les images de la

soirée défilèrent devant moi, et je m’endormis dans les bras de Morphée, le sourire aux lèvres.

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7 commentaires

Samantha Beltrami

-

Il y a 4 mois

a jour 🫶🏻

Mary_L

-

Il y a 4 mois

Merci 🙏🏻
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