Fyctia
Chapitre 4.2 Elion
– C’est bon, tu vas passer à ton deuxième point ?
– Oui et je pense que ça devrait être le plus facile pour toi.
– Génial.
2. Avoir un entraînement physique régulier.
Je souris : elle me sort des conseils sortis tout droit de Google ou quoi ? Je sais bien que je dois m’entraîner, on va au club de huit heures à midi et on y retourne encore le soir pour une heure ou deux. J’y passe plus de temps que n’importe où ailleurs, je vois plus mon coach que ma propre mère.
– Tu as pensé à retourner courir ?
– Pourquoi, tu veux que je coure ?
– Les autres boxeurs courent, même moi, je cours.
Je sais qu’ils le font, ils ont tous les deux employé un entraîneur pour s’occuper du reste de leur préparation physique quand leurs carrières ont commencé à exploser. Je ne voyais pas l’intérêt de le faire : j’estime qu’à un certain moment nos corps doivent être au repos. Parfois, on s’entraîne jusqu’à ne plus sentir nos bras, on est souvent blessé et notre cœur est mis à rude épreuve. J’estime que je prends autant de risque pour ce stupide sport.
Alessia doit comprendre que je ne suis pas comme Seth qu’on a besoin de sauver de sa dépravation, ou comme Marcus qu’on doit protéger de sa gentillesse. Je n’ai pas besoin de son aide.
– Très bien, tu veux me voir faire un footing ? Tu viendras avec moi chaque vendredi matin, avant l’entraînement. C’est toi qui décideras de quand on arrête ce petit rendez-vous mensuel, mais c’est moi qui choisirai l’itinéraire. Deal ?
– Deal, mais on ne pourra pas ce vendredi puisque c’est la visite du sponsor.
– Mais si, on ira juste avant et je serai déjà échauffé comme ça.
Elle accepte joyeusement. Je culpabilise presque un peu de ce que je vais lui faire, mais j’ai vraiment besoin qu’elle comprenne que je n’ai pas envie d’être le champion dont son père a besoin. Je ne suis pas un deuxième Alaric, je ne suis qu’une pâle copie de lui. Je refuse qu’on me compare éternellement à mon frère, pas après ce qu’il a fait. Tout cet univers lui appartient et moi, je n’arrive plus à m’enfuir.
– Si le problème des entraînements est réglé, on passe au troisième point.
Alessia quitte la cuisine pour se rendre dans le couloir. Face aux portes closes, elle se retourne vers moi.
– Elle est où ta chambre ?
Je pousse une porte qui dévoile une petite pièce avec juste un lit, une table de chevet sur laquelle est posée une boite de préservatif à moitié vide sur laquelle Alessia a la gentillesse de ne pas faire de remarque.
– Et maintenant ?
– On en arrive à mon point numéro trois.
3. Avoir un sommeil de qualité.
Juste après avoir prononcé le dernier mot de sa phrase, Baby Al se jette dans mon lit sous mon regard méduse. Elle ferme les yeux quelques secondes, ne semblant pas du tout inquiète de ce que je pourrais en penser.
Si on m’avait dit ce matin, que la fille de Jacob finirait dans mon lit aujourd’hui…
- J’aimerai vraiment, mais vraiment que tu sortes de là.
- De ton lit ?
- De ma vie, mais le lit ça sera un bon début.
Elle referme les yeux et se repose quelques secondes de plus. J’imagine qu’elle n’aura pas de critique à faire sur ce sujet : elle a l’air d’apprécier le confort de ma chambre. J’attends qu’elle se relève pour la pousser dehors gentiment.
– Tu n’as vraiment pas de limites. Ce lit, c’est mon sanctuaire, personne n’a le droit d’y mettre les pieds sans mon autorisation.
Les lèvres d’Alessia s’étirent en un léger sourire un brin moqueur.
– Même pas des filles ?
– Si... Certaines filles. Pourquoi, c’est ton quatrième point ?
Elle lève les yeux au ciel et laisse quelques secondes avant de répondre.
– Pas vraiment, j’imagine que tu n’as pas envie que je te prodigue des conseils sur la meilleure manière de gérer ta vie privée.
– Tu veux dire, comme si tu débarquais chez moi pour m’expliquer comment organiser mon quotidien en fonction de la boxe, qui est en quelque sorte mon travail, durant mon jour de repos ? Non, quel malade ferait ça.
Le reste de la journée se déroule tout aussi étrangement que le début, après la mise en place d’un planning bien trop chargé à mon goût, Alessia cuisine des légume vapeur et du poulet au curry. Je riposte, mais je dévore mon plat en entier, ça faisait longtemps que je n’avais pas mangé un vrai repas sans qu’il n’arrive emballé dans un tas de papier sentant l’huile de friture. L’après-midi, on visionne les derniers combats des meilleurs boxeurs en étudiant leur technique. Alessia s’y connaît, on parle peu, c’est tout juste cordial mais, ça a le mérite d’être utile.
En début de soirée, elle commence à regrouper toutes ses affaires et à enfiler son manteau. En me voyant, la regarder sans rien faire, elle s’agace.
– Tu ne vas pas sortir comme ça Elion.
– Tu veux dire que je vais devoir aller dehors avec toi ?
– Cinq points, on a que trois donc oui tu viens.
Madame est caractérielle. J’aime ça d’habitude mais putain quand c’est elle…
Une fois dehors, on marche une bonne dizaine de minutes. Le soleil commence à se coucher alors que Londres s’anime, une ambiance que j’adore. Alessia et moi marchons à quelques mètres de distance, plutôt c’est moi qui reste en retrait. J’enfile un écouteur pour pouvoir écouter ma musique tout en l’écoutant bien que pour le moment elle ne dise rien. Un silence presque flippant venant de Baby Al.
On finit par arriver devant une salle d’arcade. Je les croyais toutes fermées depuis les années 80 mais visiblement certaines d’entre elles ont survécu à l’arrivée des consoles. J’en avais une chez moi d’ailleurs, on aurait pu gagner du temps.
– Ton point c’est « il faut aussi se détendre » j’imagine, et bien sache que c’est ce que j’essayais de faire avant que tu arrives.
– Pas du tout, on va travailler tes réflexes.
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Hey 🤍
J'ai choisi de séparer ce chapitre en 3 parties à la place des deux habituelles pour m'éviter un découpage trop restrictif.
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Livre_e
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