Fyctia
Délivrance
Elle me regarde m’affairer à préparer nos breuvages d’un air amusé et… intéressé ? Bien que je sois bouleversé par les quelques minutes que nous venons de passer dans mon jardin secret, je sais encore reconnaître un regard envieux. J’ai marqué des points et je compte bien capitaliser.
Elle prend la boisson que je lui tends. Je m’assieds au plus proche et me tourne légèrement vers elle, adossée au dossier du canapé. Elle tend son verre pour trinquer.
— A quoi trinquons nous ?
— A ton talent Baptiste. A ton monde, à la fois torturé et merveilleux, que tu viens gentiment de me faire découvrir.
Ah. Je blêmis, déglutis. Il est hors de question que je flanche maintenant.
— Merci. Ravi qu’il te plaise.
— Et comment !
Elle lève son verre à ses lèvres en continuant de me dévisager.
Oui, c’est ça. Je me rends compte qu’après m’avoir largement contemplé en train d’évoluer dans mon espace de vie, elle scrute chaque parcelle de mon visage, le regard pétillant, un rictus sur ses lèvres gourmandes qui perdure même quand elle boit une gorgée.
Je dois arrêter ce manège. C’est moi qui dévisage, qui me délecte habituellement, au point d’en étourdir l’autre pour l’attirer dans mes bras. Je dois reprendre le contrôle.
Je rive mon regard au sien, dans une tentative de lui faire arrêter son parcours insoutenable. Peine n’est pas perdue. Elle se fige. Les rôles s’inversent. Mon regard se porte sur sa bouche, ses pommettes, ses yeux. Ses lèvres s’entrouvrent, m'appellent.
Je lui prends le verre des mains. Elle me laisse faire. Je le pose sur la table basse avec le mien en lâchant son regard une brève seconde. Je le retrouve, rempli de désir. Une lueur d’inquiétude le traverse.
Je ne te laisserai pas tergiverser ma belle.
Je prends son visage entre mes mains. Regarde ses lèvres qui m’étourdissent, me happent. Je fonds sur elles et y plaque puissamment les miennes, brûlantes. Je prends une immense inspiration, comme si j’avais manqué d’air jusqu’à cet instant. Surpris par la puissance de ce que je ressens, je réalise que Cassy adopte la même attitude que moi. Elle inspire, longuement. J’ouvre les yeux, en même temps qu’elle. Nos regards se perdent l’un dans l’autre comme je plonge en elle, dans sa bouche avec ma langue. Elle enroule ses bras autour de ma taille, je plaque une main dans son dos pour la coller contre moi en soutenant sa tête de l’autre et la dévore littéralement.
Je me noie dans ce baiser. Ce n’est pas moi qui la dévore non. C’est elle. C’est la puissance de mon désir d’une violence inouïe. Mon sexe est si dur dans mon jean, au point de m'en faire mal.
N’y tenant plus, je l’allonge sur le canapé, embrasse sa mâchoire, son cou, en me délectant de son goût sucré salé, de son odeur. Elle gémit. Je glisse mes mains sous son chemisier. Le contact de sa peau sous mes mains m’électrise complètement et je m’emballe. Je perds tout contrôle quand elle murmure mon prénom.
Je sors mes mains de sous son chemisier que j’agrippe de chaque côté. Je tire violemment dessus. Tous les boutons cèdent d’un coup en volant de toute part. Cassy pousse un petit cri que j'étouffe en plaquant ma bouche sur la sienne dans un baiser fiévreux. Je glisse mes mains derrière son dos pour dégrafer son soutien-gorge dans une rapidité qui me surprend moi-même. Je la soulève. Ma bouche parcourt chaque centimètre de son visage, de son cou, de sa peau, tandis que je lui retire son blaser, son chemisier et son sous-vêtement d’un seul geste.
Je plonge mes mains vers son pantalon, le déboutonne. Elles descendent jusqu’à ses bottines que je retire sans aucun problème, puis les passe sous ses fesses pour lui enlever pantalon et culotte.
Cassy me surprend en passant ses mains sous mon t-shirt qu’elle tente d’enlever. Ses mains... Je frissonne. Je l’aide en le faisant passer par-dessus ma tête alors qu’elle s’attaque à ma ceinture. Je prends son relais. Tous mes vêtements volent dans la pièce tandis que nos corps brûlants se trouvent.
J’en ai le souffle coupé. C’est quoi ça ?
Je frissonne de tout mon être. Je sombre dans sa bouche. Je me noie contre son corps auquel je m’agrippe autant qu’elle s’accroche au mien. Je sens ses ongles plantés dans la chair de mon dos, mon sexe dur contre son pubis qui ne demande qu’à s’enfouir en elle. Me fondre en elle à jamais.
Notre baiser est d’une fougue sans précédent.
— Prends-moi !
Bordel ! Tant pis pour les préliminaires. Elle ordonne. Je m'exécute. J’attrape un préservatif que j’avais planqué sous le siège, je l’enfile en quatrième vitesse et m’enfonce en elle d’un coup de rein vif. Elle pousse un cri, je râle. Mon membre glisse en elle avec une facilité déconcertante tellement elle est mouillée.
J’entame un mouvement de va-et-vient en m’enfonçant de plus en plus profondément en elle. Pas un brin d'air ne passe entre nos corps, collés l'un à l'autre. C'est divin.
Je quitte ses lèvres pour la regarder. Le temps s’arrête. Plus aucun son, plus aucune image, qu’elle, son visage, ses traits, ses yeux fermés sous le plaisir, sa bouche, son souffle sur la mienne, ses joues rosies par la puissance du désir. Plus rien n’existe qu’elle et ses yeux qui se rivent au mien. Jamais, jamais je n’ai ressenti un truc pareil. Jamais un tel désir, une telle passion ne s’est invitée en moi, au plus profond de mes entrailles, aux tréfonds de mes cellules.
Je sais que je ne tiendrai pas longtemps. L’inquiétude se dissipe rapidement lorsque je sens son sexe se contracter autour du mien. Elle ferme les yeux, les plante à nouveau dans les miens. Elle prend une brève inspiration par la bouche qui s’ouvre d’un coup. Sa respiration se bloque, ses yeux s’écarquillent, provoquant en moi une immense onde de plaisir qui me parcourt l’échine.
Nous jouissons ensemble dans un gémissement incontrôlé. Je me sens partir. L’air me manque et je ne peux retenir le poids de mon corps qui s’affaisse sur elle. Je tremble, sans plus aucune force, ma tête plongée dans son cou. Je ferme les yeux, tentant de reprendre ma respiration.
Sentant que je l’écrase, bien qu’elle ne réagisse pas et que je la sente respirer sous mon corps, j’arrive à soulever mes bras. Ils pèsent deux tonnes. Je les appuie de chaque côté de son visage, avant de la regarder.
Elle a les yeux fermés, son magnifique visage profondément détendu. Ses mains se posent dans mon dos et se resserrent sur mes muscles saillants. Elle ouvre enfin les yeux qu'elle rive aux miens. Et elle me sourit, un sourire qui se dessine doucement sur son visage, tendre, satisfait, repu. Après quelques instants à nous noyer dans le regard de l’autre, elle hausse un sourcil.
— Quelle vivacité !
Perplexe, je ne comprend pas sa remarque. Elle baisse le regard vers nos bas-ventre, gigote légèrement. Je réalise alors que je suis toujours en elle. Même si la vigueur de mon sexe n’a rien à voir avec celle qui le possédait il y a quelques minutes, il est prêt à remettre le couvert.
Nous rions, tandis que je me retire doucement d'elle en retenant le préservatif d'une main.
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