Carrie N Résistance Altercation

Altercation

Cela fait une semaine que je n’ai pas recroisé Cassy. Elle est forcément repassée au boulot et je n’ai eu aucun retour. J’étais pourtant fier de ma tentative, apparemment avortée. C’est la première fois qu’une nana me résiste et que je tente même ce genre d’approche. Finalement, mon idée n’était peut-être pas si lumineuse. Peut-être n’a-t-elle pas compris le message. Peut-être même qu’elle s’en fout. Ou tout simplement n’est elle pas disposée à revenir sur sa décision : « no fuck in job ».


Je me sens con. J’ai songé lui envoyer un message pour lui demander si elle avait apprécié mon cadeau, mais j’ai abandonné l’idée. Ce n’est pas dans mes habitudes d’être lourd. Pour autant, je ne suis pas décidé à laisser tomber. Je ne sais juste pas quoi faire dans l’immédiat.


Lorsque Gustave arrive ce matin là, il me salue comme à son habitude, et comme à son habitude, le peu de fois où je lui parle, il me répond par mono syllabe. Pourtant, quelque chose me dérange dans son attitude. Il se déride assez facilement quand je fais des blagues en règle général, mais ce n‘est pas le cas ce matin.

— Un café Gustave ?

— Non pas pour le moment merci.

Il ne lève pas les yeux pour me répondre et ça m’agace.

— Y’a un problème Gus’ ?

— Pourquoi y’aurait un problème. Parce que je décline ton offre de café ?

Un sourcil relevé, son regard me semblerait presque dédaigneux. Perplexe face à sa réaction, je ne sais pas quoi lui répondre et il baisse à nouveau la tête sur la feuille qu’il est en train de noircir. J’en fais autant avant de me décider à aller boire mon café seul. Après tout, je n’ai pas besoin de lui. J’y retrouve Franck.

— Un café, Grand ?

— Ouais merci gros.

Franck me tend un expresso en riant. Je vais aux nouvelles.

— Gustave n’a pas l’air en forme ce matin.

— Tu trouves ?

— Ouais, il est ronchon.

— Pas plus que d’habitude si ? Je n’ai pas fait gaffe.

Franck quoi. Il semblerait qu’il ne voit rien, n’entende rien. Il est toujours dans son monde. Au moins, il ne se prend pas la tête avec ces conneries.


— Bonjour Messieurs.

Je me fige, mes bras fourmillent. Il serait temps que je songe à faire face au couloir où se trouve la plateforme marketing plutôt qu’à lui tourner le dos quand je viens ici, avant de faire une crise cardiaque.

— Bonjour Cassy.

Nous répondons en cœur avec Franck. Elle sourit et se tourne vers un type à l’air très hautain, en costard cravate, très bien de sa personne.

— Je vous présente Nicolas Foster, des éditions Foster, avec qui nous allons travailler.

Ce nom me dit quelque chose mais je n’arrive pas à le remettre. Il nous salue d’une poigne ferme. Je cherche le regard de Cassy mais ne le trouve pas. Elle semble différente ce matin. Ils poursuivent leur chemin et mon sang se glace, lorsque je vois le type poser une main dans le dos de Cassy. La conversation que nous avions eu avec Jennifer à la cafétéria ce jour-là, me revient comme une claque en pleine gueule. Ce type est son ex. A moins qu’ils ne soient de nouveau ensemble étant donné son geste tendre ? Ceci expliquerait peut-être également cette impression que Cassy est différente ? Merde… Je suis grillé.


Je les regarde s’éloigner avant de s’engouffrer dans la salle de réunion. Qu’est-ce que je croyais ? Qu’une nana comme elle pouvait s’intéresser à un gamin dans mon genre quand elle peut avoir un type comme lui ? Non seulement il entre dans les critères de ce qu’on appelle « un bel homme » au charisme débordant, mais il est probablement plein aux as. Je suis dépité et je me sens vide. J’ai presque mal au cœur là. Ce qui me fait le plus mal, c’est de constater qu’elle n’a même pas daigné me remercier pour l’attention, en aucune manière. Mais je dois ravaler ma fierté. Cette femme a définitivement autre chose à faire et n’a pas de place pour un minet comme moi dans sa vie.


Lorsque je me tourne vers Franck, il me regarde, l’air surpris, mais ne fait aucun commentaire. C’est ce qu’il y a de bien avec lui, il ne pose aucune question.


L’après-midi me semble interminable. J’ai l’impression que tous les efforts que j’ai déployés depuis quelques semaines sont réduits à néant. Je devrais être ravi de pouvoir reprendre le cours de ma vie sans plus avoir à me prendre le chou pour une gonzesse, mais quelque chose me dit que ça ne va pas être aussi simple. En dehors du fait que j’ai ressenti des choses toutes nouvelles depuis que j’ai croisé cette femme, ma fierté vient de se prendre une bonne claque et je n’y suis tellement pas habitué.


Heureusement, le dossier sur lequel je bosse pour le moment ne me demande pas une trop grande concentration. J’arrive à le boucler en fin de journée, dans les délais, et je quitte les bureaux plus tôt que prévu. Gustave n’a pas souhaité m’accompagner. J’ai donc appelé Jules pour qu’il me rejoigne au Pétrivo.


Le bip de déverrouillage de ma caisse retentit au moment où j’entends des éclats de voix derrière moi. Lorsque je me retourne, je vois Cassy marcher à vive allure en direction de son véhicule, suivi par Monsieur Foster. Elle semble en colère. Je n’entends pas précisément ce qu’ils se disent, mais je vois distinctement ce type lui attraper le bras et la coller violemment contre la portière de la Golf. Il se penche sur elle. Elle crie, brièvement. Ce son, qui me tétanise sur le coup, s’étouffe dans sa bouche quand Foster y plaque puissamment la sienne.


En un quart de seconde, je me rue vers eux et attrape le mec par l’épaule pour lui faire lâcher Cassy. Surpris, il recule et me fait face, sans desserrer son emprise sur le poignet qu'il tient, en me fusillant du regard.

— Qu’est-ce que tu fais ?

Je regarde Cassy. Elle a le regard tellement perdu. La colère me submerge tandis que Foster reprend.

— De quoi je me mêle gamin !

Il ne m’en faut pas plus pour partir en live. Je le saisis par le col de sa chemise et le plaque violemment contre sa voiture. Je fais facilement une tête de plus que lui et une lueur de peur traverse subrepticement son regard. Je suis sur le point de lui foutre mon poing dans la figure quand Cassy retient mon bras.

— Arrête Baptiste !

Mais je ne cède pas, bien que je retienne mon geste.

— Arrête s’il te plaît. Lâche-le.

— T’as pas entendu ! Lâche-moi.

Foster saisit mes deux mains et j'obtempère, parce que Cassy est presque suspendue à mon bras.

— Pour qui tu te prends sale gosse.

— Vous, pour qui vous vous prenez pour la traiter comme ça !

— Ce ne sont pas tes affaires !

J'ouvre mes deux bras devant moi et hurle.

— Vous êtes sur le parking de la boîte et vous agressez ouvertement une de mes responsables. Bien évidemment que ce sont mes affaires !

— Que se passe-t-il ici ?

Merde, il ne manquait plus que lui. Le big boss arrive d’un pas décidé, les sourcils froncés. Foster réajuste le col de sa chemise et prend l’air suffisant qu’il avait lorsque Cassy me l’a présenté.

— Votre employé fait du zèle et se mêle de ce qui ne le regarde pas. Il va falloir songer à vous en séparer.

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4 commentaires

Carrie N

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Il y a 7 ans

Merci ! Je vais m'y remettre alors !!! gros bisous

nchartie

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Il y a 7 ans

Coucou si tu écrits la suite je veux bien la lire. Bizzz

Carrie N

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Il y a 7 ans

Merci ma belle :) le concours étant terminé j'avoue ne pas encore avoir songé à la suite :) N'hésite pas à me dire si tu souhaites la suite ! Je verrai si je la continue ici ou si je l'envoie d'une autre manière ;)

nchartie

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Il y a 7 ans

Bravo cousine elle avance bien cette histoire
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