Fyctia
Adrénaline
Alors qu’elle se tourne dans ma direction, je m’approche d’elle, la saisis par la taille et la plaque contre moi. Mes lèvres se collent aux siennes avec force. J'ai attendu si longtemps ce baiser que la puissance de mon désir m'empêche d'être délicat dans l'instant. Je discerne ses grands yeux écarquillés qui me fixent dans la pénombre. Je sens son incertitude à me laisser poursuivre et glisse mes doigts dans ses cheveux pour la retenir. Elle s’agrippe à mes bras en gémissant. Sa respiration s’accélère tandis que je lèche ses lèvres. D’abord timide, elle les entrouvre et accepte l’invitation de ma langue à entamer un ballet avec la sienne.
Elle a un goût de champagne et de fraises et je ferme les yeux sous la sensation délicieuse qui m’envahit. Je suis déjà dur contre elle et je n’ose pas bouger, tellement la puissance de ce que je ressens me fait craindre d’exploser dans mon pantalon.
Je gémis à mon tour, bluffé par toutes ces sensations qui s’immiscent en moi, ce courant de bien-être qui m’envahit. Cassy enroule ses bras autour de mon cou, se hisse légèrement sur la pointe des pieds et notre baiser devient le plus fabuleux de ma vie. Embrasser chez elle semble être un art.
Subitement, elle décolle sa bouche de la mienne et repousse mon torse de ses deux mains.
— On ne peut pas faire ça !
— Quoi ?
Je suis perplexe. Elle se retourne et saisit la poignée de la porte. Je la retiens par le bras.
— Cassy, que fais-tu ?
— On ne peut pas faire ça.
Des fourmillements de panique s’emparent de moi.
— Mais pourquoi ? Qu’est-ce qui ne va pas ?
Elle plonge son regard déterminé dans le mien et me répond calmement et doucement.
— Baptiste, nous travaillons dans cette entreprise ensemble et indirectement, je suis ta responsable hiérarchique.
— Et alors ?
— Je ne mélange pas vie privée et vie professionnelle.
— Je sais. Mais nous pourrions faire une exception ?
— Non Baptiste, ce ne serait pas sérieux.
— Mais je n’ai pas du tout envie d’être sérieux.
Je la tire vers moi, mais elle ne lâche pas la poignée. Je décide alors de venir à elle et pose ma main sur sa joue, tout en continuant de la retenir de l’autre.
— Baptiste.
Je colle une nouvelle fois mes lèvres sur les siennes. J’en veux encore. Maintenant que j’ai fait le plus difficile, je ne peux pas la laisser partir. Mais elle me repousse à nouveau.
— Arrête Baptiste ! De toute façon, je suis bien trop vieille pour toi.
— Pardon ?
Je suis estomaqué.
— Nous avons au moins dix ans d’écart, si ce n’est plus ! Ce n’est pas raisonnable.
— Mais je ne veux pas être raisonnable !
Je hausse le ton.
— Baptiste, moins fort !
J’obtempère et renchéris.
— C’est quoi cette histoire d’âge. Tu plaisantes ?
Elle me fixe et ne semble pas savoir quoi me répondre, à part prononcer mon prénom. Elle tente une nouvelle fois de filer.
— L’amour n’a ni sexe ni âge Cassy.
Elle se raidit et son pas reste en suspend. Elle tourne son visage vers moi et le joli « O » que faisait sa bouche au Leto s’invite une nouvelle fois sur ses lèvres. J’adore ! Je veux dévorer cette bouche, ces lèvres. Je veux goûter à nouveau à leur goût délicieux, à leur douceur. Elle prononce une nouvelle fois mon prénom. Bordel ! Ma queue ne sait plus si elle doit gonfler ou mourir.
Devant son air si dérouté, je ne me suis pas rendu compte que j’ai desserré mon emprise sur son poignet. Je le sens glisser soudainement et n’ai pas le temps de le rattraper, que Cassy file au pas de course dans le couloir, en direction de la salle où se déroule la fête. Je l’appelle, mais elle ne se retourne pas. Je crie son prénom au détour d’un virage et tombe nez à nez avec Gustave. Je me fige. Son regard interrogateur va de Cassy à moi.
— Qu’est-ce qui se passe ?
D’abord surpris, je sens une immense gêne m’envahir quand je réalise qu’il n’est pas le seul à m’avoir entendu crier. Si je ne voulais pas attiser les potins en arrivant ici, c’est désormais mort.
Je ramène les mèches de cheveux qui se sont rabattues sur mon visage lorsque j’ai été arrêté dans ma course, d’un geste frénétique.
— Euh… Rien.
— Ah bon ? T’as une drôle de conception du « rien » apparemment.
Gustave, qui a toujours semblé très amusé par mes tentatives ou ma gêne vis-à-vis de Cassy, porte cette fois-ci un regard désapprobateur sur moi.
— C’est bon ça va.
— Toi peut-être, mais je ne suis pas sur qu’elle soit du même avis.
— De quoi je me mêle !
Je le pousse de l’avant bras pour rejoindre la salle où quelques personnes dansent. Je cherche Cassy du regard et la distingue en grande conversation avec le big boss. Je l’observe un instant dans l’espoir de trouver une alternative et de pouvoir la rattraper pour terminer cette conversation ridicule. Mais je comprends qu’elle s’en va par la porte située de l’autre côté de la salle, quand je vois son manteau sur son avant-bras et son sac à main suspendu à son épaule. Je traverse la salle à grandes enjambées, franchi la porte. Je ne connais pas cet endroit du bâtiment et je ne la vois pas devant moi dans le couloir. Lorsque j’arrive à trouver la sortie qui mène au parking, j’entends un moteur qui démarre et je vois une Golf noire quitter les lieux en trombe.
— Putain de bordel de merde, fait chier !
Je tape du pied de rage en passant une nouvelle fois ma main dans mes cheveux.
— Quelque chose ne va pas Baptiste ?
Merde, c’est le big boss ! Je n’avais pas capté qu’il l’avait accompagné.
— Oh pardon. Si si, ça va, pas de souci.
— Tu es sûr ? J’ai rarement entendu un collaborateur jurer de la sorte.
— Excusez-moi. Je suis désolé.
Je me sens hyper mal.
— Si tout va bien, c’est l’essentiel.
Il fait un geste de la main indiquant qu’il s’en fout et je reprends ma respiration.
— Bonne fin de soirée Baptiste. Profitez en bien. Mais pas trop de bêtises malgré le succès.
Il monte dans son Audi R8 grise métallisée rutilante en riant, et je le regarde partir, statufié. Elle est belle sa caisse. Dans un autre temps, j'aurais limite sifflé en la voyant et entamé un échange avec le big boss sur ce bolide. Mais là, putain, c'est pas le moment. Je me sens vidé de toute l'adrénaline produite quelques minutes plus tôt.
Je retourne dans la salle, dépité, et je me trouve une nouvelle fois face à Gustave. Il semble renfrogné mais je m'en moque. Je lui souhaite une bonne soirée sans demander mon reste et me barre. Il faut que je réfléchisse à la suite des évènements.
6 commentaires
Carrie N
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Il y a 7 ans
nchartie
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Il y a 7 ans
Lilouchka
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Carrie N
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Myjanyy
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Il y a 7 ans
Carrie N
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Il y a 7 ans