Fyctia
Cadeau
Nous sommes attablé à la cafétéria du boulot avec Franck, Gustave et les filles du service marketing qui nous ont rejoint pour le déjeuner. Quand Jennifer évoque l’absence de sa responsable, je saute sur l’occasion pour essayer d’en savoir un peu plus.
— Elle s’absente souvent comme ça ?
— Elle se déplace pas mal chez les clients. Elle tient à être au plus près d’eux pour bien comprendre leur besoin.
A cette évocation je frissonne. Je préfèrerais qu’elle soit plus près de moi à vrai dire. Ni vue ni connu j’espère, je tente d’en savoir un peu plus sur sa vie privée.
— C’est son mari qui doit être content !
Les trois filles éclatent de rire en même temps.
— Cassy ! Mariée ? Arrête, je vais mourir de rire !
— Ben pourquoi ça aurait pu être une possibilité.
— Pour d’autres Baptiste. Autant je ne sais pas grand-chose sur sa vie privée en dehors de la liaison qu'elle a eu avec le big boss de Foster Editions, mais une chose est sure, elle est radicalement contre le mariage !
— Ok ok ça la regarde après tout. Chacun son truc.
Je tente de faire genre, je ne me sens pas concerné. Je n’ose pas regarder Gustave, dont je sens le regard posé sur moi depuis l’évocation du mari potentiel.
— Et toi Baptiste, tu es marié ?
Je manque m’étouffer avec la gorgée d’eau que je viens de prendre, quand Sally me pose cette question sur un ton qui se veut sûrement sensuel. Elle me regarde par en dessous, appuyée sur la paume de sa main. Ma réaction fait rire tout le monde. Franck, que la discussion semble gonfler, vient bien involontairement à mon secours.
— Bon on va se le boire ce café ?
— Baptiste n’a pas répondu à ma question. Alors Baptiste ?
Parce que ça m’amuse, je laisse le doute latent.
— Qui sait ?
— Baptiste !
Je me lève pour suivre Gustave et Franck, les filles sur les talons.
— Aller Baptiste !!!
Si je ne me faisais pas d’idées, je la croirais presque au bord des larmes.
— Est-ce que j’ai une gueule à être marié Sally !
— J’en sais rien moi.
Elle a l’air soulagé sur le coup, puis se tend à nouveau.
— Une petite amie sûrement. Un garçon comme toi ne peut pas être seul.
Je la regarde en souriant, toujours très amusé, réfléchissant à ma réponse que je laisse en suspend pour boire mon café.
— Bonjour tout le monde ! Ça va ?
Putain ! Je sursaute et me brûle presque. Je me raidis et ce n’est plus seulement ma réponse qui reste en suspend, mais aussi mon geste. Jennifer accueille sa patronne tout en sourire.
— Bonjour Cassy ! Tu es rentrée plus tôt que prévu ?
— Oui. Le client était ravi de notre proposition. Il n’a quasiment rien retouché.
Elle vient de se positionner juste devant moi, de profil, face à la machine et fouille dans la poche de son blaser pour chercher sa clé, je suppose. Je sens encore le courant d’air qui porte les effluves de son parfum sucré sur la peau nue de mes bras, de mon cou et de mon visage. J'en fermerais presque les yeux.
Mes vieux réflexes ne semblent pas totalement anesthésiés malgré tout. J'insère ma clé à café dans l’interstice prévu à cette effet.
— Tiens, C’est cadeau.
Elle lève ses grands yeux sur moi, plein de reconnaissance, un joli sourire sur les lèvres.
— Merci beaucoup Baptiste. Je crois bien que j’ai oublié le sésame. Je t’en dois une.
Et elle me fait un clin d’œil.
A la sensation de victoire qui s'insinue en moi, se mêle un sentiment de malaise. J’ai rarement vu une femme me faire un clin d’œil. Habituellement, c’est moi qui agis ainsi.
J’écarquille un peu les yeux de surprise. Un courant chaud me parcoure l'échine jusqu’à mon entrejambe. Non, elle ne m’a pas encore émasculée !
Elle baisse les yeux, fort heureusement pas sur mon pantalon, et rit doucement dans un souffle, charmante. Cette petite gêne et ce rire fugace la font passer de la mante religieuse à la femme fragile en un quart de seconde. Impressionnante !
— Bon après-midi messieurs. A très vite les filles.
Elle jette un coup d’œil à Franck et Gustave avant de relever son regard sur moi, un sourire en coin. Et je frissonne à nouveau.
Je suis scotché par ce que je ressens à ses moindres faits et gestes. Plus je vois évoluer cette femme, plus elle m’obsède. Comment vais-je bien pouvoir me sortir de là !
7 commentaires
Flora Armonie
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Myjanyy
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