BettySophie Renaissance ou comment ton amour m'a sauvé Chapitre 30 - ARIANA

Chapitre 30 - ARIANA

« Si l’amour n’est pas à l’heure, l’amitié sera toujours au rendez-vous. » (ANONYME)


Je sais que, derrière cette petite porte en bois, je suis attendue par mes amis. Depuis hier soir, j’ai souhaité être seule pour me reposer et faire le point sur ma situation. Jacob s’est montré violent et j’avoue que ça m’a effrayé. Mais c’est ma faute, j’ai été horrible avec lui. J’ai tellement été choquée de voir Bruno et Mathilde arriver que je n’aie pas réfléchi. Je me suis accrochée à ma carrière car c’est ce que j’ai toujours fait. Quelle idiote. Il doit m’en vouloir tellement. Je lui en veux aussi d’avoir pensé à parler de nous à son père avant qu’on n’ait pu réfléchir ensemble à la suite. Mais il était aussi pris au dépourvu que moi. Malgré tout, la priorité, c’est que je parle à mes amis. J’inspire et j’expire profondément et ouvre la porte. Ils sont là tous les trois, Justine et Christophe côte à côte et Bruno, debout, fait les cents pas.

- Tu en as mis du temps, me dit-il.

- Désolée, j’avais besoin de m’isoler.

- J’espère que ça t’a fait du bien parce qu’on attend de sérieuses explications, dit Christophe en colère. Ça ne te surprendra pas de savoir que j’ai révélé à Bruno ce que j’ai vu la dernière fois.

- Je m’en suis douté. Et Justine ?

- J’étais déjà au courant depuis une semaine, me dit celle-ci, gênée. Christophe ne peut rien me cacher.

Je m’approche d’elle.

- Ça a dû te choquer, tu n’as pas voulu d’explications ?

Elle hausse les épaules.

- Contrairement aux garçons, je n’ai besoin d’aucune explication. C’est ce que j’ai dit à Chris, je ne vois pas pourquoi on devrait tout savoir de ta vie sentimentale.

- Moi, j’aurais du savoir, dit Bruno.

- Oui je suis d’accord, renchérit Christophe. En plus, tu étais moins impliquée dans le groupe. Tu n’arrêtes pas de nous répéter que le groupe c’est tout pour toi. C’est toi qui nous as convaincu de nous reformer et de venir ici cet été.

- En fait, tu voulais simplement te rapprocher de Jacob. C’est bien lui qui est venu t’aborder au concert du collège ? dit Bruno.

Je soupire, j’ai l’impression d’être à mon procès. Je pense l’avoir mérité mais quand même, ils sont durs.

- Je vous répète que j’ignorai qu’il serait là. Nous nous sommes revus à ce concert et avons passé la soirée et la nuit ensemble. Mais j’ai ensuite coupé les ponts, consciente que cet homme pouvait bouleverser ma vie.

Je repense à notre merveilleuse soirée et à nos retrouvailles ici. Mon cœur s’emballe autant qu’il me fait mal. Je crains tellement de l’avoir perdu, mais n’est-ce pas finalement ce qui serait le mieux ? On se fait autant de bien que de mal autour de nous.

- Tu étais heureuse de le retrouver ? me demande Justine. C’est un sacré coup du destin quand même.

Je lui souris. Justine est ma meilleure amie. Elle est si douce et si gentille.

- J’étais perturbée mais oui, j’étais heureuse. Mais je suis désolée de vous avoir délaissé alors que, pour moi, vous êtes comme ma famille. Toi, ma Justine, tu es comme ma sœur et je m’en veux de ne pas m’être confié à toi. Ça aurait pu m’aider.

- On te connait, Ari. Tu as toujours voulu tout gérer toute seule.

Les larmes me montent aux yeux, elle dit vrai.

- Qu’est-ce qu’il va se passer maintenant ? demande Christophe. Tu vas revoir Jacob ?

- J’ignore s’il veut encore de moi. Même si c’est le cas, j’ai peur que cette relation n’amène rien de bon.

- Rien de bon pour toi ou pour les autres ? dit Justine.

Décidément, elle me connait trop bien.

- Il a fait du mal à Mathilde, je vous ai fait du mal et son père n’approuvera jamais notre relation et ça nuira forcément au groupe. Nous ne pouvons pas vivre coupés du monde.

- Je suis d’accord, dit Bruno.

- Forcément, lui dit Justine. Vois un peu au-delà de ta petite personne.

Nous la dévisageons, choqués. Elle ne parle jamais comme ça.

- Ariana, dit-elle en me prenant les mains, arrête de penser aux autres. Pense à toi et à ce que tu ressens. Tu as tellement de complexes, de doutes et de fêlures en toi. N’as-tu pas trouvé en Jacob un homme qui a réussi à les effacer ?

- Depuis quand es-tu aussi perspicace ?

- Durant ces deux mois, je ne t’ai jamais trouvé aussi épanouie. Tu n’as jamais chanté aussi bien et tu osais des tenues plus près du corps. Ça se voyait que tu te sentais bien. Si nos deux amis faisaient vraiment attention à toi, ils l’auraient remarqué.

Les intéressés se regardent. Christophe hausse les épaules.

- Cet homme te fait du bien, j’en suis persuadée. Et il est fou de toi. J’ai vu comme il te regardait. Je n’y connais pas grand-chose en amour, mais je suis certain que s’en était.

Les larmes coulent désormais. Décidément, je n’arrête pas de pleurer.

- Tu l’aimes, n’est-ce pas ? me demande Bruno, la voix enrouée.

Tout mon cœur crie la réponse.

- Oui, je l’aime. Mais c’est…

- Il n’y a pas de « mais », dit Justine. Tu l’aimes et c’est tout. J’aimerais tellement avoir un homme qui me regarde comme si j’étais la personne la plus importante et la plus belle de l’univers.

Je souris et la serre dans mes bras. Je vois Christophe dans son dos qui rougit et triture ses doigts. Il est temps que j’agisse. Je me détache de son étreinte.

- Justine, il y a un homme qui te regarde comme ça. Il est juste à côté de toi.

Elle se tourne vers Christophe qui la regarde.

- C’est le moment, Chris, lui dit Bruno.

Il inspire et s’approche d’elle.

- Ju’, tu es ma personne préférée sur cette terre et ce depuis que je t’ai rencontré. Notre amitié a toujours été belle et facile. Mais depuis quelques temps, je ressens beaucoup plus que ça. Je…je crois que…

Il me regarde et je l’encourage. Justine est aussi rouge qu’une tomate et elle tortille l’une de ses boucles noires.

- Je suis tombé amoureux de toi, Justine. De ta gentillesse, de ton talent de pianiste, de ta simplicité, de ton courage, de ton humour…simplement de tout ce qui fait que tu es toi.

- Mon corps ne te répugne pas trop ?

Ça me fait mal d’entendre ça. Je veux tellement qu’elle se sente aussi belle qu’elle l’est réellement. Christophe replace sa mèche derrière son oreille.

- Tu es la plus belle femme que j’ai jamais rencontrée. Je ne suis pas un canon donc si tu ne te trouves pas belle, ça ne devrait pas poser problème.

Elle rit, des larmes dans la voix.

- Je continuerai tous les jours à te faire prendre confiance en toi. Je t’aime, Ju’. J’espère tellement que tu m’aimes aussi.

Mon cœur se serre, ça me rappelle tellement les paroles de Jac.

- Evidemment que je t’aime, Chris. Depuis toujours et j’espère pour toujours.

Il rit et il l’embrasse avec passion. Bruno applaudit, tout comme moi.

- Ce n’est pas trop tôt, dit-il en m’accompagnant dans le couloir pour leur laisser de l’intimité.

- Je suis vraiment heureuse pour eux. Bruno, en ce qui nous concerne, je…

- Ne dis rien, Ari. Tu l’as choisi, point barre.

Il tourne les talons, sans rien ajouter d’autre.


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