BettySophie Renaissance ou comment ton amour m'a sauvé Chapitre 26 - ARIANA

Chapitre 26 - ARIANA

« La passion est encore ce qui aide le mieux à vivre. » (Emile ZOLA)


William Shakespeare a écrit « La passion s’accroît en raison des obstacles qu’on lui oppose. » Je ne peux que lui donner raison. Depuis une semaine, je vis au rythme de mes entrevues avec Jacob. Au rythme de ses baisers, de ses caresses et de ses audaces. Jacob me demande toujours mon consentement avant d’aller plus loin. Nous nous embrassons avant de laisser la passion nous emmener sur des gestes plus torrides. Cependant, nous n’avons pas encore réellement recoucher ensemble. Pourquoi ? Parce que je suis complexée, comme d’habitude. Je me trouve plus grosse que la dernière fois où nous avons couché ensemble et j’ai honte qu’il me voie totalement nue. En plus, faute d’avoir trouvé un endroit isolé, nous nous voyons dans la serre et parfois, dans les locaux de ménage de l’hôtel quand nos chemins se croisent et que nous mourrons d’envie de nous embrasser. A chacune de nos retrouvailles, en plus de la partie physique, nous continuons à discuter de nos goûts, de nos intérêts mais aussi de nos peurs. Je lui ai parlé de notre page Instagram à Justine et à moi et il m’a conseillé, comme Justine, de proposer une rencontre à ces femmes. Il a promis de m’aider à trouver un moyen pour le faire. Il m’a parlé de ses précédentes relations qui se terminaient dès qu’elles devenaient sérieuses. Il s’est beaucoup confié sur cette colère qu’il a en lui. Il met la faute principalement sur son père et sur son « incapacité à trouver sa place dans la vie. » Il m’a également parlé de sa sœur dépressive qui passe beaucoup de temps avec Martin. Comme moi, il suspecte quelque chose entre eux. Concernant le groupe, je me montre impliquée et présente pour eux et les choses se sont améliorées. Honte à moi, je n’ai pas encore pris le temps de parler à Bruno. J’appréhende sa réaction, il peut se montrer impulsif et tout gâcher. En ce début d’après-midi, Jacob m’a donné rendez-vous devant sa chambre. Il m’a garanti que nous serions tranquilles car la majorité des clients sont partis à une visite VIP de la ville, organisée par son père. J’attends dans le couloir, en faisant mine de réviser mes chansons pour ne pas attirer trop de soupçons si je croise quelqu’un. La porte s’ouvre, j’accours vers Jacob qui m’attire rapidement à l’intérieur. Il me plaque contre son torse et pose sa tête dans le creux de mon cou.

- Tu m’as manqué, me dit-il.

- Depuis hier ?

- Le temps passe plus lentement quand tu n’es pas là.

Je souris et embrasse sa tempe. Je suis foutue. Mon cœur brûle pour lui. Il se détache de moi et me prends les mains.

- Ari, j’ai une super nouvelle et tu es la première avec qui je veux la partager. L’une des maisons d’édition à laquelle j’ai envoyé mon manuscrit m’a répondu. Ils sont intéressés par mon style et aimeraient me rencontrer.

- Oh mais c’est génial Jacob !

Je lui saute dans les bras et il me soulève sans peine. Ses yeux pétillent, je ne crois pas l’avoir déjà vu aussi enthousiaste.

- Je n’arrive pas à y croire, dit-il en me reposant. J’essaie de ne pas trop m’emballer mais je n’y arrive pas. Rien que ce message était inespéré pour moi.

- Je suis fière de toi, Jac, dis-je en lui caressant la joue. Je t’avais dit qu’il fallait te lancer.

- C’est vrai, tu avais même dit que je pourrais être écrivain, même si je n’en suis pas encore là.

Il m’attire vers le lit pour nous y asseoir.

- C’est peut-être le moment de me dire de quoi parle ce roman.

J’ai eu beau le questionner, il a gardé secret le contenu de ce fameux manuscrit.

- C’est un peu gênant…

- Tu as écrit un roman porno ?

Il éclate de rire et je le rejoins. Il est tellement beau, si détendu et heureux. J'admire son corps svelte dans son polo bleu ciel qui s’accorde parfaitement à sa peau bronzée. Je croise ses yeux bleus gris et je n’arrive pas à regarder ailleurs. Ses iris me prennent au piège.

- Ça parle de toi, me dit-il, presque en chuchotant.

- Comment ça ?

Il dégage une mèche de cheveux de mon visage et descend sa main dans mon cou. Ce simple contact me fait frissonner.

- Ce roman, c’est toi qui me l’as inspiré. J’ai commencé à l’écrire après notre soirée, il y a un an. J’y raconte l’histoire d’une fille qui a été harcelé au collège à cause de ses rondeurs et qui réussit à prendre sa revanche sur la vie. Elle devient une star de la chanson et accepte son corps qui n’est certes, pas celui d’un mannequin, mais qui est parfait tel qu’il est.

Je ne sais pas quoi dire. Avant, je me serais énervée, me sentant utilisée. Mais là, je ne ressens que de la gratitude et…de l’amour. C’était inévitable, je suis tombée amoureuse de cet homme. Je l’aimais déjà au collège même si c’était comme une ado. Je l’ai aimé il y a un an. Et je l’aime tellement plus depuis que je l’ai retrouvé et que j’ai appris à le connaître. J’ai essayé d’aller contre cette relation car je savais que si je lui cédais, il n’y aurait pas de retour en arrière. Cet homme me permet d’avoir confiance en moi, il me sauve de mes démons. Près de lui, j’ai l’impression de renaître.

- Je suis désolé de ne pas t’en avoir parlé. Je te promets que personne ne pourra savoir que c’est toi dans le roman. Si tu veux que j’arrête tout, je le ferai.

Pour toute réponse, je me penche vers lui et l’embrasse. Dans ce baiser, j’exprime tout ce que je ressens. Il me le rend de la plus tendre des façons.

- Y’a-t-il de l’amour dans ton roman ?

- Tu aimerais qu’il y en ait ? me demande-t-il d’un air malin.

Je rougis et il me prend la main.

- Au début du roman, l’héroïne parle d’un garçon qu’elle a aimé au collège et qui est revenu dans sa vie le temps d’une soirée. Il lui a inspiré une de ses chansons. A la fin, elle le retrouve et ça s’arrête là. Mais il est possible que je travaille sur un deuxième tome depuis quelques temps.

Mon petit cœur n’a jamais battu aussi fort. En cet instant, plus rien n’a d’importance. Il n’y a que lui.

- Ça va ? me demande-t-il. Tu as l’air…

- Emue, Jac. Je suis émue et tellement reconnaissante. Tu as écrit un roman sur moi et tu as laissé la porte ouverte à notre histoire. Même quand je suis partie il y a un an ou quand je t’ai tenu à distance, tu as persisté et tu espérais. Pourquoi ?

- La réponse me semble assez évidente, Ari. Folle mais évidente.

Je retiens ma respiration quand il encadre mon visage de ses mains.

- Je t’aime, Ari. C’est la première fois que je le dis mais c’est aussi la première fois que je le pense. C’est complètement insensé mais c’est la seule explication à ce que je ressens pour toi. J’ai le fol espoir que tu m’aimes aussi, même si ça ne changerait rien à mes sentiments.

Les larmes coulent et il les essuie doucement avec son pouce.

- Je t’aime, Jacob.

Je n’arrive rien à dire de plus et il m’attire à ses lèvres pour un baiser rempli d’amour. Dans mon cerveau, dans mon cœur, dans mon corps, il n’y a que lui. C’est effrayant car ma carapace ne me protège plus de rien, il l’a brisé. Mais je me sens tellement bien. Je suis prête à me donner entièrement à lui.


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